Aller au contenu





Le temps de la métamorphose...

Posté par Emrys, 09 février 2009 · 1 480 visite(s)

Vacuum City (épisode 2)



Le vague sentiment qu'eut Izen Hollow en entrant dans Vacuum City fut des plus étranges. Une impression de n'être pas.

Les regrets d'avoir déposé projets et mémoire à l'entrée de la ville lui faillirent, le temps de la métamorphose immédiate presque brutale, de la chute sans vertige.

Il ne sut rien d'un avenir qui n'existait pas et n'avait gardé la mémoire de rien.

Et pourtant la vie ne l'avait pas quitté, enfin pas tout à fait.

Si vivre est courir sur un tapis déroulant le présent suspendu comme un pont fragile entre passé et futur, si vivre est basculer toujours entre deux rives, l'une qui nous appelle l'autre qui nous retient, alors vivre est un compromis que la règle à Vacuum City n'admettait pas.

Son présent, si on peut encore appeler ainsi un temps sans repère, Izen ne l'avait pas rendu. D'ailleurs personne ne lui avait demandé de s'en débarrasser.

À Vacuum City, les deux rives vers lesquelles tendait toujours l'espoir des hommes étaient effacées, pour ne conserver que celle qui ne semblait être rien d'autre qu'une illusion, l'autre rive; celle qui n'existe pas vraiment et qui pourtant chaque instant fait que nous sommes.

Hollow avait juste senti sa volonté s'éteindre après avoir déposé ses bagages. Et puis plus rien.

La Haute Autorité avait donc décidé pour lui, en fonction du poids du dépôt . Elle lui avait attribué une durée non arbitraire, un instant de présent pertinent dans sa contingence, qui, comme c'est la règle à Vacuum City, n'était relié à rien.

Il avait revêtu l'habit gris des citoyens de la ville et la durée de son présent fut gravée dans ses yeux.

Sept secondes, pouvait-on lire.

Pour Hollow, sept secondes suffirent à vivre un présent qui ne se déroulait plus.

Sept secondes n'étaient pas du temps compté dans une vie mais du temps abstrait, extrait du néant, une durée que les fonctionnaires de Vacuum City avaient comme toujours pris soin de vider de sens.

Sept secondes à vivre en permanence au présent.

Sans le savoir Izen s'en accommoda.
Il déambula dans les rues au gré de ce temps vide, croisa les regards sans couleur, dépourvus de vie, marqués du sceau de la présence inutile, sans les voir.



Ma photo

0 utilisateur(s) actif(s)

0 invité(s) et 0 utilisateur(s) anonyme(s)

Bienvenue

Image IPB

Vous vous êtes échoués sur mes rives ?
Qu'importe comment,
qu'importe pourquoi
la dérive !
Vous êtes ici de pas-sage.
Laissez s'il vous plait
à l'entrée vos ba-gages.
Si je n'ai pour vous
pas encore de visage,
Apercevoir le vôtre m'oblige.
Hors de question que je vous néglige !
Permettez que
je vous guide sur mes terres !
Allons en extraire quelques vers



Les textes en prose

Ni cri ni geste-- Totale extinction -- La do mi ré fa la-- Concerto en sol-enterrement classique -- Unter den Linden -- Den a Noc-- L'enfant de sable

Les triptyques en prose

L'Aujourd'hier: Hier, l'attente -- Aujourd'hui, je te souris... -- Demain, on ne meurt que deux fois
L'ombre: L'ombre en été -- L'ombre en automne -- L'ombre en hiver

Les textes en série

Vacuum City
Veuillez déposer vos bagages -- Le temps de la métamorphose -- Si tout commence un jour

Les triptyques en vers

Recollection: Le départ--Les fausses larmes --Le compromis
La Clé: ...de la chambre -- ...du fragile édifice de sa vie -- ...d'une nuit entre toutes les nuits
Rendre ou se rendre: Je vous rends vos rêves -- Je rends mon corps à la terre -- Où se rendent nos âmes ?

La musique et Les mots

0 utilisateur(s) actif(s)

0 invité(s) et 0 utilisateur(s) anonyme(s)

Avril 2024

D L M M J V S
 123456
78910111213
14151617181920
21222324 25 2627
282930