salle des pas perdus

Je me morfonds comme un pion
J'passe mon tour, j'suis en prison
Je me désunis en latéral
En chien de fusil, c'est d'la balle
Je m'élime le bout des ongles
A gratter la nuit tes ombres
Que je chine à mes impatiences
Contre ma mauvaise conscience

Je fermente, je germe à me languir
D'amuse-bouches que veux-tu
Je joue de l'appeau -cela va de soie-
Pour oiseler tes vertiges
Le temps de l'hiver
Je te broderai un manteau de baisers
Que le froid ne s'y jette pas
Je dessinerai sur ton ventre
Des arabesques en écho à tes souffles
A me gercer les lèvres
Je t'enluminerai des odes
Comme des rimes à tes ivresses
A me brûler la langue
Je....

Je me noie dans mon trop-plein
Je m'agglutine sur un rêve
Brisé, en dents de si
Si tu viens...
Si tu...
Si...

Magnifique, comme d'hab, Picoulet !

C'est poignant et splendide ce trop-plein d'amour...

Papaver écrivait ailleurs qu'il avait envie d'écrire ce qu'est notre essence masculine ; je crois que toi tu l'incarnes bien...
A notre époque où l'on se demande de plus en souvent ce qu'est notre identité masculine, notre spécificité, où l'on se demande ce que veut dire être un homme, ce que ça signifie réellement au fond de nous, tu nous guides un peu... Ton image me plaît bien, nous n'avons pas à rougir d'être homme, d'être poète... ni d'aimer !


Bien amicalement

Christophe

P.S. : le passage que je préfère :



Génial, halluciné, lumineux ...et pudiquement romantique !

Je ne peux passer à côté sans dire que j'ai été touchée par le poème et par le commentaire qui le suit.
Martine

merci à tous les deux...
Christophe, ton commentaire me touche

je ne suis qu'un mec, avec mes émotions, avec mes envies d'aimer, mes doutes et mes peurs que je gribouille... donner pour recevoir... mais en suis-je capable? vraiment capable?

des fois je me dis que les femmes sont trop belles pour moi.... et j'aime écrire qu'elles me font mal et me hantent...

Y a trop de doutes en toi, mon vieux Picoulet...
Fo prendre de l'assurance. Fo te dire qu'avec c'que t'es capable d'écrire tu dois avoir en toi de quoi rendre heureux une femme.

Par contre, pour le plan drague, évite le p'tit poème dans la boîte aux lettres ou dans l'bouquet de fleurs : j'ai testé quand j'avais 20 ans, et je peux t'dire qu'ça les fait fuir !!! (Vaut mieux qu'elle te connaisse comme mec "normal" d'abord... après tu peux toujours parler de poésie, ça les fait fondre... enfin, certaines... Bon pis après tu te débrouilles...


Amitiés.

tout pareil...