
Puits
Started by Condor, Aug 06 2006 06:33 AM
9 replies to this topic
#1
Posted 06 August 2006 - 06:33 AM
Je souffre. Est-ce possible ? Espérons que je rêve.
Rêver ? Peut-on rêver ce songe douloureux,
Quand l’ombre lacérée d’un fantôme amoureux
Tremble, et crie, impuissant, sur la couche où je crève ?
Le tranchant d’une vouge et la pointe d’un glaive
Tailladent mon amour en des fragments nombreux.
Je deviens le héros d’un drame ténébreux
Et le rideau descend lorsque la nuit se lève.
Mon crâne est un théâtre où des pantins odieux
Sont désarticulés ; un abîme insidieux
Qui vibre à l’infini dans des parois de verre ;
Un puits aride où l’eau ne sourdra plus jamais ;
L’antre d’un démon fou qui forge mon calvaire ;
Je ne reverrai plus la femme que j’aimais.
Rêver ? Peut-on rêver ce songe douloureux,
Quand l’ombre lacérée d’un fantôme amoureux
Tremble, et crie, impuissant, sur la couche où je crève ?
Le tranchant d’une vouge et la pointe d’un glaive
Tailladent mon amour en des fragments nombreux.
Je deviens le héros d’un drame ténébreux
Et le rideau descend lorsque la nuit se lève.
Mon crâne est un théâtre où des pantins odieux
Sont désarticulés ; un abîme insidieux
Qui vibre à l’infini dans des parois de verre ;
Un puits aride où l’eau ne sourdra plus jamais ;
L’antre d’un démon fou qui forge mon calvaire ;
Je ne reverrai plus la femme que j’aimais.
#2
Posted 06 August 2006 - 07:05 AM
Voici un chef-d'oeuvre ou je ne m'y connais pas
Le rideau est descendu, ce n'était pas qu'un songe alors ?
Elle n'est vraiment plus là...
(et pour la forme, je ne savais même pas qu'on pouvait placer des e muets au milieu des alexandrins)
Le rideau est descendu, ce n'était pas qu'un songe alors ?
Elle n'est vraiment plus là...
(et pour la forme, je ne savais même pas qu'on pouvait placer des e muets au milieu des alexandrins)
#3
Posted 06 August 2006 - 09:50 AM
Ah, Condor, quel flamboiement ! Le rapace nous gâte d'un de ses sonnets forts et élégants... Oui, Goldmund, tu peux lire et relire les poèmes de Condor si tu veux savoir ce que c'est qu'un alexandrin authentique, taillé d'une main sûre et délicate.
"Le tranchant d’une vouge et la pointe d’un glaive
Tailladent mon amour en des fragments nombreux." Formidable ! Le mot "vouge" donne tout leur parfum à ces deux vers...
"Le tranchant d’une vouge et la pointe d’un glaive
Tailladent mon amour en des fragments nombreux." Formidable ! Le mot "vouge" donne tout leur parfum à ces deux vers...
#4
Posted 06 August 2006 - 07:56 PM
C'est tranchant, forcément...
C'est profond, amoureusement...
J'aime particulièrement la troisième strophe, très imagée, et ô combien représentative d'une scène où tout se joue douloureusement. C'est fragile, obstinément...
Tu sais si bien écrire les tempêtes intérieures.
Superbe sonnet, Condor.
balila
C'est profond, amoureusement...
J'aime particulièrement la troisième strophe, très imagée, et ô combien représentative d'une scène où tout se joue douloureusement. C'est fragile, obstinément...
Tu sais si bien écrire les tempêtes intérieures.
Superbe sonnet, Condor.
balila
#5
Posted 06 August 2006 - 10:42 PM
Goldmund, merci de ton compliment. Concernant le "e" dont tu parles, il faut distinguer ceux qui sont derrière consonne de ceux qui sont derrière voyelle. Les miens sont derrière voyelle.
socque, tu es trop gentille. Tes poèmes sont des vrais poèmes, mais tu les appelles toujours faux sonnets ou faux pantoums, ce qui les dévalorise, et tu ne devrais pas, parce que ce sont des vrais régals.
balila, les tempêtes intérieures sont mon domaine, à tel point que je me demande parfois si je ne m'y complais pas. Je t'embrasse.

socque, tu es trop gentille. Tes poèmes sont des vrais poèmes, mais tu les appelles toujours faux sonnets ou faux pantoums, ce qui les dévalorise, et tu ne devrais pas, parce que ce sont des vrais régals.

balila, les tempêtes intérieures sont mon domaine, à tel point que je me demande parfois si je ne m'y complais pas. Je t'embrasse.

#6
Posted 06 August 2006 - 11:37 PM
Toujours cette encre sombre où tu sembles te complaire...en poésie, pour le moins je suppose
( dis-moi; je connais " le vouge" pour m'en être servi, mais une vouge ?)
( dis-moi; je connais " le vouge" pour m'en être servi, mais une vouge ?)
#7
Posted 07 August 2006 - 04:58 AM
Citation (Condor @ Aug 6 2006, 11:42 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Concernant le "e" dont tu parles, il faut distinguer ceux qui sont derrière consonne de ceux qui sont derrière voyelle. Les miens sont derrière voyelle. 

En fait, je disais ça pour le premier vers.
Je ne savais pas si cette règle, basée sur la liaison à la lecture, pouvait "traverser" les ponctuations.
Mais en fait on peut très bien lire : Je souffr. Est-ce possibl ? ...
Citation
socque, tu es trop gentille. Tes poèmes sont des vrais poèmes, mais tu les appelles toujours faux sonnets ou faux pantoums, ce qui les dévalorise, et tu ne devrais pas, parce que ce sont des vrais régals. 

Bon je ne voudrais pas répondre pour elle
mais apparemment les faux trucs et vrais machins correspondent à des définitions précises.
Et je suis d'accord pour les vrais régals, mais je m'y suis attaché, moi, à ces titres en "faux_je_sais_pas_quoi_à_rimes_plus_ou_moins_riches_à_n_+_2_syllabes"
Tiens, pour la peine je vais de ce pas remonter le Faux_sonnet_en_b_comme_baise
#8
Posted 07 August 2006 - 01:54 PM
Citation (Goldmund @ Aug 7 2006, 05:58 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Mais en fait on peut très bien lire : Je souffr. Est-ce possibl ? ...
C'est pas : ON PEUT, c'est ON DOIT. La ponctuation est complètement transparente aux règles d'élision.
#9
Posted 07 August 2006 - 09:35 PM
tres beau, tres noir, de beaux vers.
admiratif,
Serge
admiratif,
Serge
#10
Posted 07 August 2006 - 09:50 PM
Citation (Serge L @ Aug 7 2006, 10:35 PM) <{POST_SNAPBACK}>
tres beau, tres noir, de beaux vers.
admiratif,
Serge
admiratif,
Serge
Merci Serge. J'espère que tu n'habites pas trop près de la frontière libanaise. Amitiés.
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