
Les Récifs.
Started by Hauteur, Sep 04 2006 08:53 PM
10 replies to this topic
#1
Posted 04 September 2006 - 08:53 PM
Les récifs.
Il va jusqu’à la grève.
Un escalier de pierre
Qui s’enfonce à l’étal, où la mer abandonne,
Juste pour avoir froid. Pour se mouiller les pieds.
Il est comme gravé dans la chair des rochers
Qui gardent la falaise aux abords de la terre.
Quand la marée lui cède, il mène au banc de sable.
La meute des récifs y est venue s’échouer.
Ici plus rien ne bouge.
Le ressac estimant qu’il en a assez fait.
Il cesse de vomir les dessous de dentelle
Dont l’écume se pare en battant les rochers.
La pierre est fatiguée
De résister aux vents, de briser l’océan,
Les écueils maudissant jusqu’à la fin des temps
La main qui les sema.
Les derniers traits orange esquissent le couchant,
Ourlant toutes leurs plaies
Là où nichent les ombres.
Ils sont les sentinelles,
Gare aux marins distraits.
La nuit va les masser de sa main calme et fière
Caressant leur échine,
Leur peau frissonnera de n’avoir le fardeau
Que les vagues du jour s’acharnent à fouetter.
Ils forment un bordel.
Entrelacs sans figure.
Alors ils se souviennent
Qu’avant que fut avant, ils étaient des montagnes.
Alors je me souviens qu’avant que fut avant,
J’étais une montagne…
Hauteur
Il va jusqu’à la grève.
Un escalier de pierre
Qui s’enfonce à l’étal, où la mer abandonne,
Juste pour avoir froid. Pour se mouiller les pieds.
Il est comme gravé dans la chair des rochers
Qui gardent la falaise aux abords de la terre.
Quand la marée lui cède, il mène au banc de sable.
La meute des récifs y est venue s’échouer.
Ici plus rien ne bouge.
Le ressac estimant qu’il en a assez fait.
Il cesse de vomir les dessous de dentelle
Dont l’écume se pare en battant les rochers.
La pierre est fatiguée
De résister aux vents, de briser l’océan,
Les écueils maudissant jusqu’à la fin des temps
La main qui les sema.
Les derniers traits orange esquissent le couchant,
Ourlant toutes leurs plaies
Là où nichent les ombres.
Ils sont les sentinelles,
Gare aux marins distraits.
La nuit va les masser de sa main calme et fière
Caressant leur échine,
Leur peau frissonnera de n’avoir le fardeau
Que les vagues du jour s’acharnent à fouetter.
Ils forment un bordel.
Entrelacs sans figure.
Alors ils se souviennent
Qu’avant que fut avant, ils étaient des montagnes.
Alors je me souviens qu’avant que fut avant,
J’étais une montagne…
Hauteur
#2
Posted 05 September 2006 - 04:40 AM
C'est tres beau!
On nous mele ici ou la, un peu ou la vague voudra...
Et la chute nous eleve les yeux et la pensée...
Le tout dans un style fleuve bien maitrisé!
J'aime...
On nous mele ici ou la, un peu ou la vague voudra...
Et la chute nous eleve les yeux et la pensée...
Le tout dans un style fleuve bien maitrisé!
J'aime...
#3
Posted 05 September 2006 - 11:56 AM
Citation (comtedormestconti @ Sep 5 2006, 05:40 AM) <{POST_SNAPBACK}>
C'est tres beau!
On nous mele ici ou la, un peu ou la vague voudra...
Et la chute nous eleve les yeux et la pensée...
Le tout dans un style fleuve bien maitrisé!
J'aime...
On nous mele ici ou la, un peu ou la vague voudra...
Et la chute nous eleve les yeux et la pensée...
Le tout dans un style fleuve bien maitrisé!
J'aime...
Bonjour cher Comte.
Un style fleuve pour parler de la mer ? Je n'y avais pas pensé...
Merci d'être venu déposer un paraphe sur mon livre.
Amitié
Hauteur
#4
Posted 05 September 2006 - 08:55 PM
Lorsque la mer vous inspire et vous aspire, je deviens cette promeneuse qui s'asseoit là, sur le rocher, et regarde votre paysage défait, riche d'histoire et d'érosion, sous votre regard embrasé mais endolori.
Alors je ferme les yeux, et j'entends le ressac au loin, en imaginant la dentelle qui s'échappe et s'évanouit, mais qui reviendra, c'est sûr, dans mille ans peut-être, caresser un autre sable, d'autres pieds...
Il y a un poids dans tout ça, et particulièrement à la fin, dans cette force qui vous a quittée...
Beaucoup d'émotion à vous lire, Hauteur.
balila
Alors je ferme les yeux, et j'entends le ressac au loin, en imaginant la dentelle qui s'échappe et s'évanouit, mais qui reviendra, c'est sûr, dans mille ans peut-être, caresser un autre sable, d'autres pieds...
Il y a un poids dans tout ça, et particulièrement à la fin, dans cette force qui vous a quittée...
Beaucoup d'émotion à vous lire, Hauteur.
balila
#5
Posted 05 September 2006 - 09:01 PM
"Ici plus rien ne bouge.
Le ressac estimant qu’il en a assez fait.
Il cesse de vomir les dessous de dentelle
Dont l’écume se pare en battant les rochers."
Je ne retiendrais que ce passage, et quoiqu'on en dise, il me parle...
Je connais moins bien l'océan et ses frasques, mais il règne une plénitude non négligeable dans cette atmosphère fort bien menée.
Un bel oeuvre !
à bientôt
Le ressac estimant qu’il en a assez fait.
Il cesse de vomir les dessous de dentelle
Dont l’écume se pare en battant les rochers."
Je ne retiendrais que ce passage, et quoiqu'on en dise, il me parle...
Je connais moins bien l'océan et ses frasques, mais il règne une plénitude non négligeable dans cette atmosphère fort bien menée.
Un bel oeuvre !
à bientôt

#6
Posted 05 September 2006 - 09:17 PM
Citation (balila @ Sep 5 2006, 09:55 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Lorsque la mer vous inspire et vous aspire, je deviens cette promeneuse qui s'asseoit là, sur le rocher, et regarde votre paysage défait, riche d'histoire et d'érosion, sous votre regard embrasé mais endolori.
Alors je ferme les yeux, et j'entends le ressac au loin, en imaginant la dentelle qui s'échappe et s'évanouit, mais qui reviendra, c'est sûr, dans mille ans peut-être, caresser un autre sable, d'autres pieds...
Il y a un poids dans tout ça, et particulièrement à la fin, dans cette force qui vous a quittée...
Beaucoup d'émotion à vous lire, Hauteur.
balila
Alors je ferme les yeux, et j'entends le ressac au loin, en imaginant la dentelle qui s'échappe et s'évanouit, mais qui reviendra, c'est sûr, dans mille ans peut-être, caresser un autre sable, d'autres pieds...
Il y a un poids dans tout ça, et particulièrement à la fin, dans cette force qui vous a quittée...
Beaucoup d'émotion à vous lire, Hauteur.
balila
Douce balila,
Votre lecture si sensible donne vie à mon texte. Elle l’entoure d’un voile blanc, le rend aérien. Ecrire pour vous doit être un délice.
Le poids n’est rien, ce qui le rend lourd est ce qui en découle : La force qu’il faut pour le porter.
Grâce à vous, il est bien plus léger, ma Dame.
Mes hommages, Douce Princesse.
Hauteur
#7
Posted 06 September 2006 - 04:13 PM
Citation (.ds. @ Sep 5 2006, 10:01 PM) <{POST_SNAPBACK}>
"Ici plus rien ne bouge.
Le ressac estimant qu’il en a assez fait.
Il cesse de vomir les dessous de dentelle
Dont l’écume se pare en battant les rochers."
Je ne retiendrais que ce passage, et quoiqu'on en dise, il me parle...
Je connais moins bien l'océan et ses frasques, mais il règne une plénitude non négligeable dans cette atmosphère fort bien menée.
Un bel oeuvre !
à bientôt
Le ressac estimant qu’il en a assez fait.
Il cesse de vomir les dessous de dentelle
Dont l’écume se pare en battant les rochers."
Je ne retiendrais que ce passage, et quoiqu'on en dise, il me parle...
Je connais moins bien l'océan et ses frasques, mais il règne une plénitude non négligeable dans cette atmosphère fort bien menée.
Un bel oeuvre !
à bientôt

Bonjour Nath.
Ton commentaire me touche d'autant plus que je ne te voyais plus en faire de tel.
Merci de me dire quand tu aimes, et ce que tu aimes.
Amitié
Hauteur
#8
Posted 06 September 2006 - 04:25 PM
Toujours cette belle écriture. Les images vous emportent.
#9
Posted 06 September 2006 - 06:02 PM
La musique des mots
Souligne à merveille
Celle des vagues
Et du ressac,
Comme une respiration
Un peu
Irrégulière.
Et les images nous emportent.
Elles m'ont ramené
Un soir près de Roscoff.
Un soir tranquille,
Sous le vent
Et dans le parfum de l'iode,
Juste à écouter
Sans rien dire
Et regarder le soleil
Sombrer.
Nous étions des montagnes...
Si fragiles
En fait
Comme des millénaires
Qui passent au loin...
Amitié
Artemisia
Souligne à merveille
Celle des vagues
Et du ressac,
Comme une respiration
Un peu
Irrégulière.
Et les images nous emportent.
Elles m'ont ramené
Un soir près de Roscoff.
Un soir tranquille,
Sous le vent
Et dans le parfum de l'iode,
Juste à écouter
Sans rien dire
Et regarder le soleil
Sombrer.
Nous étions des montagnes...
Si fragiles
En fait
Comme des millénaires
Qui passent au loin...
Amitié
Artemisia
#10
Posted 07 September 2006 - 04:16 PM
Citation (Carla. @ Sep 6 2006, 05:25 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Toujours cette belle écriture. Les images vous emportent.
Bonjour Carla. Merci d'avoir laissé une marque de votre passage.
Amitié
Hauteur
#11
Posted 17 September 2006 - 08:00 PM
Citation (Artemisia @ Sep 6 2006, 07:02 PM) <{POST_SNAPBACK}>
La musique des mots
Souligne à merveille
Celle des vagues
Et du ressac,
Comme une respiration
Un peu
Irrégulière.
Et les images nous emportent.
Elles m'ont ramené
Un soir près de Roscoff.
Un soir tranquille,
Sous le vent
Et dans le parfum de l'iode,
Juste à écouter
Sans rien dire
Et regarder le soleil
Sombrer.
Nous étions des montagnes...
Si fragiles
En fait
Comme des millénaires
Qui passent au loin...
Amitié
Artemisia
Souligne à merveille
Celle des vagues
Et du ressac,
Comme une respiration
Un peu
Irrégulière.
Et les images nous emportent.
Elles m'ont ramené
Un soir près de Roscoff.
Un soir tranquille,
Sous le vent
Et dans le parfum de l'iode,
Juste à écouter
Sans rien dire
Et regarder le soleil
Sombrer.
Nous étions des montagnes...
Si fragiles
En fait
Comme des millénaires
Qui passent au loin...
Amitié
Artemisia
Artémisia,
Vos vers sont une caresse...
Merci à vous
Amitié
Hauteur
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