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#326801 Bruges La Vive...

Posted by Pascal9 on 03 June 2006 - 09:41 AM in Salon de publication principal

Bruges la vive…



Carillons légers, fumerolles, béguinage et colombes.
Les oiseaux découpaient le ciel de drap lourd.
Fuseaux échevelés, clair-obscur du jour…
Le canal minuscule, la vieille à la fenêtre.
La buée sur la vitre…
Sous le pont, il fait nuit…
Graviers mouillés sous mes bottines
La buée sur le verre…
Dans la cour des Béguines
A St Joris, tu ris
Et ton reflet me dit :
Carillons légers, fumerolles, béguinage et colombes.



#326800 Respire...

Posted by Pascal9 on 03 June 2006 - 09:39 AM in Salon de publication principal

Respire…




Respire dans le vent le parfum d’une femme et les heures enfuies,
Emprunte en train les chemins chaotiques des saisons en transit,
Observe avec des yeux de quinze ans la vibration ténue des mondes disparates,
Retiens, rien qu’un instant, le souffle de ta course,
Regarde tes semblables, en mouvement, ils tracent leurs sillages sur la peau de la terre et s’évadent en chantant…
Battements de paupières…
Respire dans le vent…



#300925 Quand J'étais Vieux...

Posted by Pascal9 on 26 February 2006 - 11:08 AM in Salon de publication principal

Quand j’étais vieux…



De mon regard sans éclat je parcoure  la galerie sans fin de ce corridor glacé, étroit serpent de verre. Je suis, depuis longtemps, sevré de la présence aimée ou de ces chaudes amitiés comme les mois d’août de jadis…
On s’active dans le couloir.
Des yeux qui cherchent les miens les dénichent en un moment, laps de temps suspendu… Plus apaisant encore que le souvenir de l’aimée. L’écho des visiteurs s’estompe au lointain en un bourdon confus qui s’étiole dans le jardin. C’est un jour de fête ou un dimanche ? Peut-être…
Et ma vieille horloge fatiguée pompe une sève neuve qui enivre mon être déjà sur le départ…
Dans mes clichés jaunis brille un portrait fleuri. Un matin d’août de jadis.
Mon regard ravivé par la présence aimée…



#300922 Ouessant

Posted by Pascal9 on 26 February 2006 - 10:45 AM in Salon de publication principal

Ouessant.



Esquisse soufflée sur la page de vos rêves.
Aquarelles salines…
Granit et vagues
Magnifiés
Par le pinceau de la lumière
D’écume ultra marine…
Ancrée aux chaînes atlantiques
Encrée de nuées chaotiques
Aquarelles salines…
Eaux-fortes sur vélin couché
Eau forte en rocs écartelée
Que rythme le varech et la plume mêlés…

Devant le front des récifs
Sous un ciel criard et léger
Comme un duvet nouveau…
Silhouette incisée au ruban vert froissé
D’une lande grondante aux calvaires faméliques.
Granit et vagues
Aquarelles salines…
Eaux-fortes sur vélin couché
Eau forte en rocs écartelée
Que rythme le varech et la plume mêlés…
Ouessant…
Poussière d’océan…



#299127 Sac à Terre

Posted by Pascal9 on 19 February 2006 - 05:21 PM in Salon de publication principal

Sac à terre.

Mon vieux refuge de senteurs salines
Mon port d’escales et d’ouragans
Mon cap canaille où vont voguant
Les ivresses marines…

Ma blonde étoile polaire dont la lueur dessine
Des étincelles dans les yeux apaisés
Ma digue d’or ensommeillée
L’horizon me fascine…

Mes songes creux mes cruels réveils
Creusent mes ans et mes envies
Bateau bateau des jours de pluie
La croisière sommeille…

Est-ce que l’on fait ce que l’on peut
C’est demain que sur le rivage
Sera posé mon paquetage
L’été est vieux…

Amenez la voile et les plaisirs
Fissa brûlez tous mes vaisseaux
Il me restera les pinceaux
Pour souvenirs…

Il ne nous faut que quelques jours
Pour que s’envasent nos vieux chagrins
Et pour qu’émergent nos grands amours
Sans la marée,
Je ne suis rien



#299126 Ombres Du Ciel Et De La Terre

Posted by Pascal9 on 19 February 2006 - 05:19 PM in Salon de publication principal

Ombres du ciel et de la terre.




Je tracerai les mots nouveaux
Issues de saisons oubliées
A cette époque vos cris rapaces
Etaient pour tous paroles sacrées
Vous suiviez toujours la vision…
Des fumerolles, petites fumées…
Fragment de rêve est la raison
Vous arpentiez d’autres contrées.

Vous ménagiez la vieille mère
Conscience claire du passager…
Pesant le temps et la poussière
Dans vos balances d’horloger
Ici palpitait la sagesse
La joie de vivre et l’éphémère
Ici vivaient les êtres humains
Ombres du ciel et de la terre.

Des missionnaires empesés
Vous infligieaient qu’il était l’heure
De la honte, des génuflexions
Le temps de l’indicible peur
Vous priviaient du vent des prairies
Les crucifix en bandoulière
Brisaient les plaisirs de la vie
Et vous connaissiez la misère

Les ventres bleus qui rient trop fort
Au milieu du cercle enfumé
Piétinent et embrassent la mort
Pour les fiançailles des damnés
Vous ignoriez le mot mépris
Malgré la longue marche
Pour vous, frères, vivre a un prix
Etre en guerre, c’est être lâche…

Vous nous chantiez en ces temps arides
Les chants de la terre en éveil
Le cœur ardent et l’esprit vide
Debout ! Pour la danse du soleil
Vos traditions entre vos mains
Regards brillants dans la poussière
Ici vivaient les êtres humains
Ombres du ciel et de la terre

Je tracerai les mots nouveaux
Issues de saisons oubliées
Je pousserai mon cri rapace
J’écouterai… Paroles sacrées…

Loin du bruit, du monde et du tumulte
Je suivrai toujours la vision
Fumerolles, petites fumées…

Loup…
Renard…
Faucon dans le ciel…
Saumon dans le torrent…
Ici, je vis comme un humain
Ombres du ciel et de la terre…



#298960 Bâtisseurs 2

Posted by Pascal9 on 15 February 2006 - 11:49 AM in Salon de publication principal

Bâtisseurs 2.



Roche.



Meulière dorée à point
En murets, en espaces,
En seuils hospitaliers… Semaine de repos
La douceur du galet, l’or pur du gravier
Moellons intemporels
Gardez donc le logis
Nous sommes de passage

La dalle est notre lit…

Ardoise.


Le reflet azuré de la terrasse
Ravive les placides silhouettes du parc :
Traits de cobalt ponctués d’ombres brunes,
Faïences de Hollande astiquées de soleil…
Sous l’auvent, on attend, attentif à l’instant,
Le moment de silence, la simple parenthèse

Soupir suspendu de lumière apaisante…

Fenêtres et vitraux


Appréhender le translucide, éprouver le diaphane.
Si tu ne crains pas le rêve, épouse les reflets
Jusqu’à l’indicible… Attraper la lumière, boire
L’opalescence, jusqu’à devenir
Fou. Fou de la transparence d’où le soir
A jailli d’un élan pourpre et bleu,

Le charme de midi est rompu par septembre
Le vitrail adouci pleure sur le parvis…



#298958 Bâtisseurs 1

Posted by Pascal9 on 15 February 2006 - 11:47 AM in Salon de publication principal

Bâtisseurs 1.


Briques…

Briques sanguines façonné par mes pères,
Briques enflammées pétries par la lumière.
Ruban d’existence qui chatoie
De la racine jusqu’au fruit,
Où un jongleur, taquin, badine,
Confondant les saisons, puis révèle

Le terrain vague de nos vies…


Poutres et charpente…


Vétéran massif un printemps livré à l’holocauste.
Grenadier centenaire : mémoire de nos cycles,
De nos illusions d’éternité
Sèves, odeurs, sciures de nos jours
Poutres et charpentes protégeant nos frayeurs ;
Pour se cacher de la fureur
Pour aveugler le temps inexorable,

Senteurs de bois, sapins de nos cercueils…

Sable…

Entre deux océans
Accouplant les mortels
La silice patine les falaises arrogantes
Comble nos catacombes

Ergs du néant
Et dunes de l’abîme
Parfois chantonnent et sifflent
L’histoire de nos passions

Chants glissés, craquants
Liés aux murs de chaux
Retracent les rivages
Aux remparts de juillet.



#255426 Début de soirée...

Posted by Pascal9 on 11 September 2005 - 05:09 PM in Salon de publication principal

Début de soirée.




Ton heure est un reflet aux teintes veloutées.
Aucun tumulte n’y trouve son refuge.
Quand t’es-tu éclipsé, folâtre crépuscule ?

Tu es présente pour toujours. Tu es halo précieux…

Vers la vallée, le clair-obscur du coteau des Charmilles
embrumé allongeait son mystère pour le marcheur… « Le temps d’un soupir ».

J’ai ciselé un souvenir et je lis ton journal sous la lampe de faïence…



#255425 L'archet

Posted by Pascal9 on 11 September 2005 - 05:08 PM in Salon de publication principal


L’archet.


Dans les plis de ma peau, il y a des secrets.
L’archet de la semaine frôle le vent du temps
Qu’importe sa musique…
Une noire, une blanche, un soupir retenu…

Un pied au bord du monde
J’aime à considérer la poésie des murs
Graffitis soulignés sur l’ocre des boulevards…

Je n’écris plus les mots, devenus inutiles…
J’esquisse dans l’air du temps des signes de connivence
Des gestes d’invite, des clignements de paupières…

Dans les plis de ma peau, il y a des amours.
L’archer de l’existence caresse le moment…
Sensible…
Qu’importe l’harmonie…
Lundi… Jeudi… Une vie suspendue…

Les pieds au bord du vide
J’aime à me rappeler la poésie des rêves…
Furtives étincelles dans l’éclat des regards.

Une araignée d’azur au plafond lambrissé de mon imaginaire…



#247697 Route de Quang Tri

Posted by Pascal9 on 25 August 2005 - 09:54 AM in Salon de publication principal

Route de Quang Tri.

Route de Quang Tri, bâtons d’encens, infinie lumière,
Je joue avec une sauterelle, nuages de poussière.
Que reste-t-il de la Rivière des parfums ?
Je cherche entre les rives le peuple des Sampans…

Partir est un devoir, déjà ! Un autre chemin,
Hanoi ou Berlin, ailleurs… Plus loin…
Partir est un espoir, enfin ! Un autre destin,
A Saigon, il pleut sous la bâche de plastique.

Je macule d’encre noire un carnet infini,
Des yeux, tes yeux, ta main sur mon épaule.
L’envie de revenir ou l’espoir de rester…

Voici qu’arrive l’heure de boucler son bagage
Pour découvrir toujours… Encore… D’autres lieux,
D’autres reflets, d’autres réponses,
D’autres questions sans certitudes…
Un nomade, un sceptique,
Comme une ombre sur la terre…



#247696 Ste-Victoire

Posted by Pascal9 on 25 August 2005 - 09:53 AM in Salon de publication principal

Ste-Victoire.


La tasse est posée sur la table ; elle fume
Comme nonchalamment,
A volutes paresseuses et odorantes
Sur la nappe de facture provençale et tachée..

Patte à patte, le chat éveille
L’or fondu des carreaux de grès ;
Au plafond, on devine que les mouches
S’invitent pour les vacances.

L’escalier grince, le lit gémit
De plaisir… Rassurez-vous…
Ici, l’amour se pratique en sourdine,
Pour ne pas troubler le sommeil matinal…

L’olivier ancestral trémule et s’enhardit,
Luxe d’une ombre sur la terrasse…
Ste-Victoire luit vers l’horizon…
Il va faire très beau…

Sur le chemin de cendre blonde et blanche, monsieur Cézanne marche en sifflotant… de l’azur plein le regard, et du rêve plein les tubes…



#246422 Ballade des dés de corne

Posted by Pascal9 on 21 August 2005 - 08:54 PM in Salon de publication principal




Ballade des dés de corne.



Tournez autour du feu, les flammèches,
Je vais vous chanter un air de chez moi
Une chanson des années où les eaux de la mer rutilaient d’émeraudes
Attentives, écoutez les souffles espiègles du vent
Et les femmes allongées sur les grèves.
La nuit vous raconte que la vie est cruelle, mais elle ment…

Mes amours ont plané bien souvent
Dans les lumières pâles, à l’aurore de mon âge,
Depuis,  j’attends…. J’attends
Aux premiers feux confus, la trace de mon étoile
Mes dés de corne étaient pipés
La partie pouvait commencer…

Les joyaux de la mer déchiraient le regard
Les heures de quart  fortifiaient mes jambes de héron,
La rose des vents frivole et les îles trompeuses me retenaient
Jusqu’à ce qu’un sourire de nacre dans les vagues montagnes
Me masque l’horizon,
Comme l’ombre du couchant.

Pendant un solstice incertain,
J’ai contemplé le fond du gouffre.
Mes amours n’auraient pu se chanter davantage.
Et j’ai arrêté de vieillir.

Quand, en avril, j’ai embarqué
Pour ramasser d’autres mirages
En vain, les ciels se sont élargis
Et les chimères se firent libertines
La cale à souvenirs était pleine de plusieurs vies
Une côte de plus à aborder,
Quand donc cessera la course
La partie est vraiment truquée…

Alors un matin le vent est tombé
Et la lumière brisée a pris des tons de sanctuaire
La peur qui planait dans la toile s’est posée
Un reflet d’ambre et d’or a vernis l’artimon
Pour nous montrer le passage
Les dés n’en finissaient pas de rouler…


Je me tiens blotti sur la roche
Maintenant je parle souvent tout seul
Les oiseaux connaissent les secrets d’écume
Puis le vent dit que la vie est brutale, mais il ment…
Je lance encore une fois les dés
Histoire de narguer le destin…

Le feu se meurt,
Les flammèches volages rougeoient
Les unes après les autres les étoiles se placent
Aux derniers feux tombant,  la trace de mon étoile
Mes dés de corne se sont brisés
La partie peut se terminer…

.



#243917 Aube du 6 août...

Posted by Pascal9 on 10 August 2005 - 10:34 AM in Salon de publication principal


Aube du 6 août…


Je ne masquerai pas tes nuances
Avec de lourds volets d’acier
Bien que tu ne sois qu’apparence
Approche-toi, je suis levé…

Aussi vrai que je fuis la multitude
Qui te dédaigne comme chimère
Je guetterai en altitude
L’or absolu de ta lumière

Arrive l’aube, millions d’éclats
Que convie l’immense perspective
Je la suivrai lorsqu’elle m’enveloppera
Un jour, la clarté incisive…

On te priera
Dans les années de cécité
Et puis, lorsque tu seras par tous oubliée,
Viendront les jours maudits, les temps d’obscurité…

Je sais déjà que mes signes tracés
Vous font rire, tout au plus
Je vais pourtant écrire, mes frères harassés
Qu’un matin, on ne se verra plus

Je vais écrire, frères tourmentés,
Qu’une aurore, en été, nous ne souffrirons plus…



#217726 En attendant Corto...

Posted by Pascal9 on 05 June 2005 - 06:32 PM in Salon de publication principal

En attendant, Corto…



Port Arthur…

En claquant la porte vermeille…
Longue presqu'île du Lio-tung
Je songe, nostalgique à ses soeurs soleils
Lu-Shun… Lu-Shun…
A ces déesses, les prêtresses d’ailleurs
Pourvoyeuses d’oubli…
A cet endroit humide et sombre où la fleur de sommeil
Fait voyager sur une natte
Dans la fumée de velours sale
Elle…
Wee-Lee Song, de Shanghai
Larmes salées pour la ballade…

Le ciel frissonnera peut-être sur les marins désenchantés,
Vers les lointains de Mandchourie
Je sais que jamais, jamais, je ne reviendrai…
C’est un siècle de fer qui commence et le feu commence à gagner.

Cargaisons de métal sous pavillon de complaisance.
Fusils Springfield contre indulgences…

Au large de la mer de Bismarck…

Pandora est longue et féline
Sur le pont du catamaran
Filles de safran qu’on imagine
Prenant le thé Hôtel Bellerive, conversations nonchalantes…
Lin froissé… ombrelles blanches…
Jamais, je ne regarde en arrière
Elle sait que je suis déjà parti
Pandora souhaiterait autre chose… Ou quelqu’un…
Amarrer son destin en remorque, en partance vers demain.
Elle ne me demande rien
Et je ne suis pas curieux…
On quitte parfois la table
Avec un maître atout en main… Trois reines et trois couleurs…
Pandora Groovesnore… Les patios de Bougainville…
Une odeur de jasmin…



Le ciel frissonnera peut-être sur les pontons désertés
Vers les hauts fonds des Salomon
Je sais que jamais, jamais, je ne reviendrai…
C’est un siècle de fer qui commence et le feu commence à gagner.

Cargaisons de métal sous pavillon de complaisance.
Fusils Springfield contre indulgences


Pont du Rialto…

En quittant la chambre diaphane
Palazzo Camerlenghi
Je pense à son ventre corail
Louise… Louise…
L’émigrée polonaise, la Belle de Milan
Cambrée sous les lambris, les lustres de dentelle
Le tango est un cri d’amour sur l’infini
J’emporte dans les yeux
Les heures de soie… les volutes d’un cigare…
Louise Brookszowic, la belle de Milan…
J’entends dans le lointain les cris du carnaval…

Le ciel frissonnera peut-être sur les canaux désenchantés,
Vers les rivages de la lagune
Je sais que jamais, jamais, je ne reviendrai…
C’est un siècle de fer qui commence et le feu commence à gagner.

Cargaisons de métal sous pavillon de complaisance.
Fusils Springfield contre indulgences…



#216784 Cargos...

Posted by Pascal9 on 03 June 2005 - 01:42 PM in Salon de publication principal

Cargos.


Le long des quais et le long des bassins, ils retiennent la houle par leurs ancres, figés…
A l’heure violine de la blessure du jour, étalant leurs coques pansues comme d’indécents prélats, ils exhalent les senteurs sauvagines et embaument de vapeurs océanes la ville stupéfaite.

Mais la lune les fait mystérieux comme des fantasmes – avec leurs ombres bleues, mouvantes et geignardes – Le long des quais et le long des bassins…

Et pendant que la vague s’étire comme une chatte satisfaite, que de promesses terribles et que de chants d’adieu, entre les ombres bleues, mouvantes et geignardes…
La maille des filets des chaluts assoupis entrave les étoiles du nord.
Les cris plaintifs dans le ciel sombre, les oiseaux gris et blancs aux ailes immobiles, sculpture éphémères…

Les clapotis invisibles où se perdent les heures désespérées et, dans le néon des bars, - les récits monotones des voyages accomplis.
Mais, comme ils craquent les vieux rafiots de tôle rapiécée, que de solitude et que de traversées blêmes dans le roulis léger qui donne un air d’ivrogne…
Et comme ils sont éteints les hublots rivetés – Les hublots aveuglés, la cécité d’une vie sans bois et sans collines – Où sur la passerelle luisante, le pas du capitaine martèle le présent…

Souvent, bien entendu, ils intriguent, les vieux rafiots au bord du temps…
Lorsque pour exalter leurs aventures rouillées au strass de pacotille, les touristes émus les dévorent des yeux.

Avec leurs grues d’acier comme des mains levées, ils semblent alors – les vieux rafiots, au bord du temps – des morceaux de bravoure dans l’océan du quotidien.
Le long des quais et le long des bassins, ils retiennent la houle par leurs ancres, figés…

Et quand le matin froid se pointe à l’horizon sur ce décor de cinéma, ils se redressent comme des vaisseaux de guerre ; jusqu’à la période tapageuse, où dans l’agitation vaine des hommes, le paysage étrange retombe dans un anonymat industriel, comme une scène de déjà vu, au journal de vingt heures…

Alors toute la magie s’efface, toutes les odeurs empestent et dérangent…
Seul, un jeune garçon observe, avec dans le regard des envies d’horizons frais et de ciels neufs.

A l’heure mandarine de la montée du jour…
Le long des quais et le long des bassins, ils retiennent la houle par leurs ancres, figés…
Les cargos…