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#292822 Papier De Vert

Posted by Paname on 28 January 2006 - 12:17 AM in Salon de publication principal

PAPIER  DE  VERT

J’aime
Le vert émeraude de la mer profonde qui vire au vert de gris quand son onde en folie agresse la falaise,
Le vert des bois sentant le vermoulu et la clavaire véreuse qui va virer verdâtre,
Et les chansons, vertes comme les Négresses,  dévidant leurs refrains à l’envers en verlan renversant…

Je plains
Le vert bouteille à la mer des verres et des bouteilles du désespoir,
Et le tapis vert d’un casino d’espoir déçu, qui fout les jetons au flambeur dans le rouge…du soir…        

Je trouve bien ridicule l’habit vert académique aux revers révérés, enfilé en filou par un d’Estaing tragique…

Je regarde de travers le vert du green écossais déroulant ses 18 trous verts en Burberry Versace sous l’averse verticale…

Je n’aime pas
Les années vert Véronèse qui virent au nase, après la cinquantaine                                            
Ni le vert mi-sel, mi poivre et sel, que me vaut l’âge de mes artères moins vertes et moins volages,
Ni le bois vert, envolé au diable Vauvert, comme volée de bois vert distribuée par le vertige du vent...  
        
Je déteste      
Le vert du fruit, pas  encore dans le fruit, quand il glace les gencives en crissant  son acide…
Et le vert glacé du vent vert de l’hiver qui glisse son verglas sous le pas téméraire allant droit au gadin vertigineux...même si le vert tue gadin...
                                                                                                        
J’abomine
La verte jalousie de tous les envieux, vers de terre mal vernis de la terre                                    
Je hais le vert des petits billets verts, semés aux quatre vents peu vertueux de si vertigineux profits,
Et je vomis le vert Millon qui me fait voir rouge quand, trop ouvert, il s’acoquine, vertubleu, à la vermine extrême…

Mais que j’aime
Le vert jade des verroteries luisant au cou cuivré de vahinés dévêtues en Vénus de délices,
Le vert appétit qui renaît, merveilleux sans vergogne, sous la jupe noire d’un trop précoce et sage veuvage,
Et la bulle effervescente  du vert de l’amitié dans un vert de cristal, qu’il soit verre à pied…à cheval...ou en voiture...
                                                                                                                              
Et que j’adore
Les vers d’un pré vert en verve, vachement ouvert sur le grand bleu de son verbal imaginaire,
Et  surtout le vin vert des amis, et quel qu’en soit le verre…sauf le verre solitaire, qui ramène à l’envers vers le mélancolique verre à soi...

Enfin, je n’oublie pas
Le petit verre de blanc, servi dans le verre des polies grand-mères aux rudes grands-pères verts encore,
Ni notre aïeul en univers, le beau vert Adam, pépère, au vert, en paradis pardi,
Et surtout pas, pour finir mon verbiage en gerbage, le beau gros vert blanc…qui nous bouffera tous, envers et contre tout, pour qu’on grouille de finir sous vers…
                                                   …et en sous verre…



#292682 Ci pourrit mon corps,

Posted by Paname on 27 January 2006 - 05:05 PM in Salon de publication principal

[quote name='Merqur' date='Jan 27 2006, 11:42 AM' post='292568']
Héhé, Baudelaire cessera-t-il d'être "actuel" ? Non.
Je ne suis pas digne qu'on me compare à lui. Mais, au risque de paraître trop orgueilleuse, si le mot "revisitée" que tu emploies à de près ou de loin un quelconque rapport avec une espèce de réécriture de la Charogne, permets-moi d'affirmer que ça n'est absolument pas le cas.

Au plaisir de te lire, smile.gif
Merqur.

Je me suis exprimé maladroitement et je comprends ta réaction !
Simplement, la lecture de ta belle Charogne, la tienne, m'a donné envie d'aller revisiter celle de B., ce que je n'avais pas fait depuis longtemps.
Avoue que c'est déjà pas mal comme réaction de lecteur...ça devrait même t'être plutôt gratifiant, non ?
A +



#292674 Passer mon éternité la bouche à Ton oreille collée

Posted by Paname on 27 January 2006 - 04:53 PM in Salon de publication principal

Citation (Merqur @ Jan 27 2006, 11:51 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Je n'avais pas du tout compris le vomis de Prévert, et je ne comprends toujours pas, peu importe, passons.
J'adore "on finit toujours par entendre raison...et déraison.".
Euh, par contre, je me sens très mal à l'aise de lire ce "Maître..." à moins qu'il ne soit déstiné à Prévert.
A bientôt. smile.gif


Ce "Maître" s'adressait bien à Merqur qui, du moins pour moi, avait bel et bien montré de la "maîtrise" dans son poème.
Je pouvais pas mettre "maîtresse" quand même ! Ni créer..."maîtrisante", qui aurait frôlé la méprise avec "méprisante" etc, etc...
Au fond, fallait pas mettre ce "Maître" à la con, et dire tout simplement "Merci Merqur"



#292591 Nous y revoilà,

Posted by Paname on 27 January 2006 - 12:47 PM in Salon de publication principal

Pas mal, tout ça, vraiment pas mal...
Mais enlève-moi un doute : tu montes ou tu descends ?
T'es au pied du mur et lui tout en haut...
A moins que ton seul moyen de grimper au 7è ciel, ce soit de descendre aux enfers...
Faudrait peut-être t'y prendre...à l'envers ?...à reculons ?
En tout cas, que tu montes ou que tu descendes, lâche pas l'échelle et son barreau !
Lol
Sans rancune et au (grand) plaisir de te lire



#292561 Ci pourrit mon corps,

Posted by Paname on 27 January 2006 - 11:36 AM in Salon de publication principal

"Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !"

Toujours d'actualité, on dirait...
Et le ciel regardera toujours ta carcasse superbe comme une fleur s'épanouir...
Merci pour cette belle Charogne revisitée...



#292556 Passer mon éternité la bouche à Ton oreille collée

Posted by Paname on 27 January 2006 - 10:59 AM in Salon de publication principal

J'aime. Beaucoup de maîtrise.
...et on s'en fout de gerber Prévert ou pas !

Et on te résiste toujours ? Un peu dur de la feuille, peut-être...Continue à y coller ta bouche, d'espoir...
on finit toujours par entendre raison...et déraison.

Merci, Maître...



#292550 Cri.

Posted by Paname on 27 January 2006 - 10:40 AM in Salon de publication principal

"Le poème a-t-il plu ? Je ne le saurai jamais..."

Et alors ? L'important, c'est qu'il t'ait plu, à toi...Le reste n'est qu'accessoire et un peu nombriliste, non ?
Cela dit, tu as raison, ça fait du bien de pas se sentir seul.
Alors rassure-toi, il a plu...en tout cas à moi...et on peut même en redemander
Au plaisir de te re-lire



#292539 UNE DIFFORMITE...CET HUMAIN QUI...

Posted by Paname on 27 January 2006 - 10:05 AM in Salon de publication principal

Bien sûr, que c'est clair !
Mais c'est surtout beau.
Merci de nous réveiller un peu, en le montrant qui dort...



#292514 MES MOTS

Posted by Paname on 27 January 2006 - 09:03 AM in Salon de publication principal

Merci Eric pour ta lecture.
En fait, les motos et les motards, je les avais...enlevés, parce que...parce que...va savoir...
Alors, puisque tu aimes "les mots tôt alignés", et qu'il est pas encore trop tard, je te les remets...rien que pour toi, veinard...

"Les mots du soir ou du matin, qu’ils soient mots tard ou bien mots tôt,
Tôt mots cyclettes, tard mots bilettes, pétaradants, parade d’enfer,
Vocabulaire de paradis, les mots pardi, c’est beau...d’en faire..."

Cela dit, tu as raison, c'est vraiment l'enfer de vouloir toujours "tout" dire et donc de faire dans l'exhaustif !
Comment on change sa nature profonde ?
Les mots, OK, mais ils me bouffent, les salauds !
Tiens, je vais changer mon pseudo : "Lo gorêt"...En plus, ça ferait un peu cochon, mais sans plus...

Amicalement à toi, beau dealer



#292298 MES MOTS

Posted by Paname on 26 January 2006 - 08:19 PM in Salon de publication principal

MES MOTS

Les mots sont rois, ils savent tout.
Et quand j’en dis, ils peuvent tout.
Ils sont mauvais quand je le suis,
Mais mots d’amour presque toujours…

Les mots qui bavent, les mots qui gavent, les mots mabouls et ceux qui saoulent,
Tous les gros mots, les mots salauds, les mots salaces, de ceux qui lassent,
Les mots qui se lâchent, les mots qui fâchent, et les mots durs, et les morsures,
Les mots sans suite, effets néants, mots d’après cuite, efferalgan,
Les mots pour nuire, à faire vomir, les mots délire et même pires,
Les mots fléchés, bien acérés, volée tirée, et pour blesser,
Mots détestables, j’en suis capable, mots malheureux, j’en suis honteux :
Le mot de trop que l’on regrette, et le mot FIN que l’on projette…

Les mots, j’y crois, croix de bois, croix de fer,
Même quand les mots vont en enfer.
Les mots, croisé, Graal rêvé,
J’ai leur bannière en bandoulière…

Des mots silence et des mots tus, mes mots motus et bouche cousue,
Mes mots mi-figue ou mi-raisin, ou des bifides pleins de venin
Qui s’insinuent en assassin, mais que je garde sous la main,
Des mots mal dits, des mots maudits, des mots dépit, des mots délit,
Des mots tordus, tout mal foutus, des mots obscènes, de mort, de haine…
Mais ceux dont j’use et ceux que j’aime sont les bons mots, et les mots bons.
Ils peuvent dire vrai, ils peuvent tromper, tout révéler, dissimuler,
Ils savent séduire, aussi détruire, mots qui font mouche ou bien une touche…

Des mots, j’en rêve, des mots j’écris. Des mots j’en crée, encre et papier,
Des mots j’en dis, des mots gentils, des mots pour rire ou faire sourire,
Des mots fada, un peu loufoques, à l’académisme élastique,
Parfois dada, de toute époque, et sans élitisme éclectique.
Mots no color, et puis mots bleus, technicolors et merveilleux.
Des mots caresses, des mots câlins, mes mots tendresse, mes mots matin,
Maudits, sensuels, qui ne sont mots…dits que pour elle,
Des mots écrits, de ceux qui lient, petits mots fous et grands mots doux,
Les mots sempis, les mots ternels, les mots promis, mots éternels…
Et tous tes mots, tu t’en doutais,
Tous tes mots doux, t’en doutais-tu ?
M’ont tant dit « tu » depuis le temps,
Que je t’adore de m’aimer tant,
Et dernier mot, au mot...me prendre...

Et sans compter les mots d’esprit, pour oublier les mots de cœur,
Les mots banals, sans piédestal, et les grands mots monumentaux,
Les mots défis, les mots nitifs, et petits mots inoffensifs,
Mots qui se bousculent et s’accumulent, venus du cœur, de l’intérieur,
Mots longs en bouche et mots d’extase, et qui s’accouchent en belles phrases,
Des mots vin rouge, d’hémoglobine, des mots grenache, des mots ganache,
De mots j’enrage d’hémorragie, glou glou des mots me rendra saoul…

Quand mot m’échappe, mémoire qui flanche,
Joue à cache cache, mot sur la langue,
Joue sur les mots, n’abuse de rien,
Car jeux de mots, pas jeux d’vilain…

Pas d’mots bateau, formol Borniol, mais mots perso, sans monopole,
Pas d’mots anar, ni d’mots narchies, c’est moins ringard, démocratie,
Pas de mots crus qui parlent de cul, de mots tout cuits, de mots boui-boui,
Mais mots d’enfants, perçant leurs dents, et mots de vieux, leurs dents tombant,
Mots étrangers à intégrer, mots bien français à partager,
Des mots d’espoir faits pour le noir, noir du malheur sans mots du cœur,
Le mot « Français » à imprimer sur vrais papiers pour immigrés…



#291481 Contresens

Posted by Paname on 25 January 2006 - 12:54 PM in Salon de publication principal

A contresens, pas interdit...
De mon silence, te caresser la main,
Simplement ivre d'être ton ombre,
Et d'aimer mon désir...



#291423 Tunisie

Posted by Paname on 25 January 2006 - 10:08 AM in Salon de publication principal

Muezzin illumine Tataouine
Jet set, heure de jet, Hammamet
Coquette, airs de fête plein la tête,
Kasbah, médina et kawa…

Beauté…à la menthe, minaret,
Mosquée élégante apparaît,
Jasmin, portes bleues sur murs blancs,
Parfums vaporeux, lancinants…

Tunis, dans ta nuit tu te glisses,
Délice…t’évanouis, pain d’épices,
Ton ciel de loukoum et de miel
Se couche, sainte nitouche en babouches,
Déesse de velours et d’espoir,
Promesse de tendresse dans le noir…

Soleil, ensanglante les aurores
Des jours que tu enfantes encore,
Accouche en lisière de désert
Des heures de stupeur et chaleur,
Sueur, et Tozeur qui se meurt…

La rose de son sable s’y repose,
A moins, caravane ne l’éclose…
Au loin, oasis, tache verte
Offerte, douce cuisse toute ouverte,
Humide déchirure et si fraîche,
Numide créature qui t’y lèche…

Montures bosselées se pourlèchent,
Eau pure, font le plein de leurs bosses,
Demain, seront loin, cars à bosses
Sur dunes, se pavanent, caravanes…

Mirage, ton zénith étincelant
Voyage, sunnites et musulmans,
Partage l’ombre faite au tapis,
Eau fraîche et riche plateau de fruits…

Ciel cru, constellé, lune glacée,
Ecrase, terre rase et gelée,
Djebel fend sa pierre à ton gel,
Attend en sommeil…ton soleil…

…qui naît,  nez rouge à l’horizon
Naissant, clown géant, t’enflammant,
Kairouan, ton stuc blanc, Zaouïa
Dentelles, d’Alhambra sœur jumelle…

Sidi Bou Saïd, petit nid                                                                                  
D’amour, bleu et blanc étincelant,
Bourgeois qui rougeoie au couchant,                          
Doré, dans ton blé, retranché...
Domine le saccage de Carthage      
Mirage…j’imagine ton rivage…