11 replies to this topic

C’était un soir morose sur les trottoirs brillants
Qu’astiquent joyeusement les passants résignés.
La rose s’était envolée laissant les rues s’enchevêtrer
En un labyrinthe urbain aux décibels aliénants.

Les trottoirs se suivent et les rues m’entraînent
Dans la marche lancinante d’une nuit déjà glacée.
Le vent claque, la pluie mord et les étoiles en traîne
Savoure la lourdeur d’une fatigue entamée.

A l’abri du ciel un éclair bleu scintille.
Deux blacks immenses mâchent du métal
Et laisse un passager de la nuit traverser une grille.
Une chaleur m’emplit, crachant ce décor délavé et sale.

Une voix est là. Doucement, elle vous prend un sourire.
L’ébène est sa couleur et la musique sa foi.
Des cordes s’agitent de concert. Un piano souffle un soupir.
Entre blanches et noires, il moque les narquois.

Des hanches balancent entre des lèvres expertes,
Là, derrière des disques suspendus, un maître des baguettes.
La voix déchire, empire, soupire et expire en magies muettes,
Que le bon Dieu salue et que le Diable suspecte.

Que les notes soient longues et freinent les passages mortels
De ces étrangers lumineux qui viennent se saouler de nuit,
Et, au détour d’un passage, d’une voie, du derrière d’un hôtel,
Vibrer des mélopées voluptueuses de la fée noire de l’oubli.

[coccinelle]

c'est superbe.
mais j'ai trouvé certaines images un peu floues... en gros cocci n'a encore une fois pas tout compris! lol
qui est la rose de la première strophe? et que trouve-t-on derrière la grille des deux black ?
amitiés
cocci

Bill Evans
Davis, Baker, Clark à la batterie
Benny Goodman et Count Basie
Clarinettes, saxos
Basses, pianos
Monk, Dizzy Gillespie
Tout simplement... le jazz

[coccinelle]

mais c'est bien sur!
merci Kimono!
cocci

Merci beaucoup pour ces précisions Kimono, je vois que j'ai à faire à une amatrice de jazz avertie.
Pour répondre à tes questions Cocci, la rose est une allusion à la rose des vents, celle qui sert à indiquer la direction, bref à t'orienter. Les blacks sont en fait les videurs de cette boîte de jazz où tu rentres après avori franchi la grille.

Grosses bises à toutes les deux,

Je n'ai pas commenté ton poème, il se commente de lui-même.
Je l'ai aimé.

[lacape]

magnifique, superbe, tableau, je vous salue maître.
amitiés.

Cher Lacape, merci beaucoup pour "le maître" mais celui-ci est de trop, je suis très loin de maîtriser suffisament la poésie pour mesurer le talent des autres.

Amitiés nocturnes et sincères à toi,

très jolie (et agréable) façon de lire le jazz, ce poème réussit presque à nous faire ressentir certaines émotions que procure la musique, et pour cela félicitations !!

Chloé.

(je dis presque parce que ce n'est pas du britney, quand même, et s'attaquer au jazz est certes noble mais reste difficile, cependant dans le cas présent, le Graal tu l'as presque atteint. Félicitations...)

[Mouet]

C'est bien sur . . .

Mais je dois avouer que j'aurais eu les mêmes réactions que Cocci . . .

Maintenant que j'ai lu les commentaires bien sur tout est clair et précis . . .

Amitiés et mon dernier bisou TLPien de ce jour se déposera ici . . .

Jean-Mi-Mi.

[minautore]

Une belle mélopée sensuelle qui sur les notes d'un saxo nous entraîne...et d'un rêve nous fait danser...Douce nuit mélodieuse à toi

bien sur le jazz dans toute sa splendeur et dans toute sa sensualité ici prennent vie tel le son langoureux du sax et la douceur enivrante de la voix suave de la chanteuse ...Bravo c'est magnifique