
Ennuyée du calme des forêts profondes
Tu voulais pour changer arpenter à vélo
Le cœur de la cité, là où le monde abonde.
Mais comment donc flâner au milieu des poteaux ?
D’abord des entrepôts aux immensités vaines,
Des sentiers inconnus, étranges et inquiétants
Pour enfin découvrir dans la Ville si pleine
La Marne qui s’étire au rythme d’un étang.
Les pêcheurs n’ont cure au rat crevé qui flotte
Et tu ne veux pas voir la mousse et l’immondice,
Car là où tu rends les canetons tremblotent
Le ciel est aux mouettes et les cygnes s’y glissent.
Des îlots en dérive s’échappent les hérons
Au passage des rameurs qui filent vers Joinville.
Les grands saules pleureurs nous cachent les maisons
Des amoureux du fleuve tournant dos à la Ville.
C’est sur Auroutourou que tu veux qu’on t’emmène
Une péniche bleue qui, non loin de l’écluse,
Fait rêver du balcon tous ceux du HLM
Aux errances fluviales loin de la vie recluse.