
Le ver cavernicole
Started by Nautrel, Dec 30 2005 04:36 PM
9 replies to this topic
#1
Posted 30 December 2005 - 04:36 PM
Un ver cavernicole ondulait dans un lac
Où venaient se mirer de frêles stalactites
Echappées de la voûte, aux dragons de calcite
Qui peuplaient cette grotte en pays de Larzac
Ou de Périgord, née de souterrains séracs.
Depuis la nuit des temps, s'y lamentent des hydres
Ténébreuses et froides, dont les yeux suintants
Vous pleurent des larmes que dessèche le temps
Qui se fige. Elégantes colonnes anhydres
Qui pourtant, sont autant d'éternelles clepsydres.
Là je suis retourné quelque vingt ans plus tard.
J'ai revu la grotte et mon ver cavernicole
Qui ondulait encore, étonnante bestiole,
Blanche, primaire et nue, attendant au hasard
Dans son monde obscur et pas même blafard,
Que lui vienne un printemps, je ne sais, la lumière,
Une étoile peut-être ou l'aube d'un jour,
Opiniâtre espérance qui finit toujours,
Même s'il en demeure des traces amères,
Par connaître l'éclat d'un amour éphémère.
Mais hélas, c'est le noir sous la terre, un tombeau
D'où ne peut s'échapper notre pauvre annélide,
Condamné pour la vie à naviguer, candide,
Sur un sombre Achéron comme en un marigot
Qui se meurt et croupit dans la nuit du Togo.
Il y aurait bien quelque hallo féerique
D'oasis électrique à l'aplomb des piliers,
Un fil d'Ariane en ces lieux inhospitaliers,
Mais le ver ne voit là que pièges à moustiques
Comme en ont les humains aux endroits domestiques.
Ils n'ont rien à faire en ce monde minéral.
Même avec la fortune ou cent mille artifices,
La prière, la foi ou de grands sacrifices,
Il ne connaîtra que l'absolu carcéral,
Ni lueur, ni le moindre électron boréal.
C'est son lot, c'est écrit. Et alors il ondule,
En silence, hors du temps et la sérénité
Lui vient de se dire que le mot liberté
N'a jamais plus de sens qu'un fidèle incrédule
Ou qu'en hiver tout blanc, une bleue libellule.
Mais il croit, il espère, on l'a dit, tout un flot
De lumière ou de vie, un amour, une étoile,
Tous ces mots inconnus qui soufflent dans ses voiles
Et lui font la Volga de ce vieux marigot
Qui le berce et l'emporte en la nuit du Togo.
Envolées les années et des vents de paroles.
Je n'ai jamais revu les lacs du Périgord
Mais, les nuits de juillet, lorsque je vais dehors,
Je vois luire dans l'herbe une faible luciole:
Je crois, j'en suis sûr, c'est mon ver cavernicole.
Où venaient se mirer de frêles stalactites
Echappées de la voûte, aux dragons de calcite
Qui peuplaient cette grotte en pays de Larzac
Ou de Périgord, née de souterrains séracs.
Depuis la nuit des temps, s'y lamentent des hydres
Ténébreuses et froides, dont les yeux suintants
Vous pleurent des larmes que dessèche le temps
Qui se fige. Elégantes colonnes anhydres
Qui pourtant, sont autant d'éternelles clepsydres.
Là je suis retourné quelque vingt ans plus tard.
J'ai revu la grotte et mon ver cavernicole
Qui ondulait encore, étonnante bestiole,
Blanche, primaire et nue, attendant au hasard
Dans son monde obscur et pas même blafard,
Que lui vienne un printemps, je ne sais, la lumière,
Une étoile peut-être ou l'aube d'un jour,
Opiniâtre espérance qui finit toujours,
Même s'il en demeure des traces amères,
Par connaître l'éclat d'un amour éphémère.
Mais hélas, c'est le noir sous la terre, un tombeau
D'où ne peut s'échapper notre pauvre annélide,
Condamné pour la vie à naviguer, candide,
Sur un sombre Achéron comme en un marigot
Qui se meurt et croupit dans la nuit du Togo.
Il y aurait bien quelque hallo féerique
D'oasis électrique à l'aplomb des piliers,
Un fil d'Ariane en ces lieux inhospitaliers,
Mais le ver ne voit là que pièges à moustiques
Comme en ont les humains aux endroits domestiques.
Ils n'ont rien à faire en ce monde minéral.
Même avec la fortune ou cent mille artifices,
La prière, la foi ou de grands sacrifices,
Il ne connaîtra que l'absolu carcéral,
Ni lueur, ni le moindre électron boréal.
C'est son lot, c'est écrit. Et alors il ondule,
En silence, hors du temps et la sérénité
Lui vient de se dire que le mot liberté
N'a jamais plus de sens qu'un fidèle incrédule
Ou qu'en hiver tout blanc, une bleue libellule.
Mais il croit, il espère, on l'a dit, tout un flot
De lumière ou de vie, un amour, une étoile,
Tous ces mots inconnus qui soufflent dans ses voiles
Et lui font la Volga de ce vieux marigot
Qui le berce et l'emporte en la nuit du Togo.
Envolées les années et des vents de paroles.
Je n'ai jamais revu les lacs du Périgord
Mais, les nuits de juillet, lorsque je vais dehors,
Je vois luire dans l'herbe une faible luciole:
Je crois, j'en suis sûr, c'est mon ver cavernicole.
#2
Posted 30 December 2005 - 05:01 PM
.
avec ma tronche de cake
..............ou pas !!!
....................................2006
....................2006
.....................................................................2006
..............2006
....................................2006
....................2006
-------------- BUCHMANN
-----------------------te souhaite
---------------------une ANNEE 2006
---------POETIQUE et CHALEUREUSE
.................................2006
........................2006
...............................................2006
.........................................................................2006
.......................................2006
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..............2006
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..............2006
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BUCHMANN
..................... Purée la crise !!!!
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avec ma tronche de cake
..............ou pas !!!
....................................2006
....................2006
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..............2006
....................................2006
....................2006
-------------- BUCHMANN
-----------------------te souhaite
---------------------une ANNEE 2006
---------POETIQUE et CHALEUREUSE
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BUCHMANN
..................... Purée la crise !!!!

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#3
Posted 31 December 2005 - 09:45 AM
Un très beau texte très bien écrit (un ptit peu long !) et Vive La Libeté
Bises à toi
Bises à toi
#4
Posted 31 December 2005 - 11:24 AM
P...! quel texte ! époustouflant, ébourifant, extra-ordinaire.
Magnifiquement écrit, profondément créatif, fort de sens...
tu l'auras compris, j'aime.
Chapeau.
ouf...
Henri
Magnifiquement écrit, profondément créatif, fort de sens...
tu l'auras compris, j'aime.
Chapeau.
ouf...
Henri
#5
Posted 31 December 2005 - 11:43 AM
oh ! nautrel, coucou, tu m'entends ?
le périgord, j'y suis, si un jour tu veux revoir ton ver cavernicole, !
beau texte, à ne pas lire un lendemain de réveillon (lol)
amitiés
le périgord, j'y suis, si un jour tu veux revoir ton ver cavernicole, !
beau texte, à ne pas lire un lendemain de réveillon (lol)
amitiés
#6
Posted 31 December 2005 - 02:13 PM
Je croyais qu'il n'y avait que des truffes en Périgord; mais non il existe aussi un vers cavernicole qui t'a inspiré ce superbe teste . Tant de choses à en retenir ! je reviendrai le lire.
#7
Posted 01 January 2006 - 12:04 PM
Mary
Merci, ma voisine.
Un peu long, je le savais mais j'ai été trop paresseux pour faire plus court.
Bises à toi aussi.
Nautrel (manchot!)
Henri
Elogieux, dithyrambique, encenseur, flatteur, exagéreur,...re-ouf!
Et remets ton chapeau. Il fait froid.
Amical merci
Merci, ma voisine.
Un peu long, je le savais mais j'ai été trop paresseux pour faire plus court.
Bises à toi aussi.
Nautrel (manchot!)
Henri
Elogieux, dithyrambique, encenseur, flatteur, exagéreur,...re-ouf!
Et remets ton chapeau. Il fait froid.
Amical merci
#8
Posted 01 January 2006 - 12:32 PM
Lacape
A vrai dire, même avec un GPS, je ne pourrais pas retrouver mon ver, je n'avais pas noté ses coordonnées.
Pour les tiennes, on verra peut-être plus tard , qui sait?
Amitiés.
Mistral
Je ne savais pas qu'il pouvait y avoir un rapport entre ce ver et les fêtes du réveillon. Si ce sont les truffes, c'est plutôt bon! Merci à toi de l'avoir noté.
A vrai dire, même avec un GPS, je ne pourrais pas retrouver mon ver, je n'avais pas noté ses coordonnées.
Pour les tiennes, on verra peut-être plus tard , qui sait?
Amitiés.
Mistral
Je ne savais pas qu'il pouvait y avoir un rapport entre ce ver et les fêtes du réveillon. Si ce sont les truffes, c'est plutôt bon! Merci à toi de l'avoir noté.
#9
Posted 02 January 2006 - 09:31 AM
Citation (Nautrel @ Jan 1 2006, 12:04 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Mary
Merci, ma voisine.
Un peu long, je le savais mais j'ai été trop paresseux pour faire plus court.
Bises à toi aussi.
Nautrel (manchot!)
Henri
Elogieux, dithyrambique, encenseur, flatteur, exagéreur,...re-ouf!
Et remets ton chapeau. Il fait froid.
Amical merci
Merci, ma voisine.
Un peu long, je le savais mais j'ai été trop paresseux pour faire plus court.
Bises à toi aussi.
Nautrel (manchot!)
Henri
Elogieux, dithyrambique, encenseur, flatteur, exagéreur,...re-ouf!
Et remets ton chapeau. Il fait froid.
Amical merci
Moi ? exagéreur ?
tu fais erreur
juste mesure
hop
Henri
#10
Posted 02 January 2006 - 12:05 PM
BIen écrit, très sympathique ce ver cavernicole, beau talent de conteur.
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