
Entre l'amour et l'ennui
Started by Villar Garcia Célédonio, Jan 02 2006 12:38 PM
8 replies to this topic
#1
Posted 02 January 2006 - 12:38 PM
Entre la rose rouge et le noir des ébènes
Je suis l'amère orange... Au vent des alizés,
Du haut des gratte-ciel aux vestiges d'athènes:
Des éboulis de coeur et de rêves brisés.
Je suis l'heure arrêtée au clocher du village,
L'innocence candeur parmi les médisants.
Sur la cire fondue et chaude je suis l'âge
Gouttant sur le gâteau de mes premiers dix ans.
Sur l'éponge grattante essuyant cette table
Je suis: Miettes de pain. L'humus des longs hivers.
La farce devenue un soir inacceptable
Quand je vole d'amour dans un autre univers.
Je suis la main qui cueille une autre marguerite...
Le frisson de l'automne et de l'effeuillaison.
Des pétales tombés sous le toit qui m'abrite
L'être ensevelit dans sa funeste maison.
Terre cent fois meurtrie et si chère à mon rêve,
Maintes fois interdite au même maraudeur.
Aux essences d'amour je suis le nez qui crève
D'envie inassouvie de sentir son odeur.
Son prénom endormi sous ma langue soulève
Des traverses de mots d'antan. Moyenâgeux...
Que ma bouche entrouverte au ciel du mont Salève
Egare ses baisers dans le manteau neigeux.
J'ai froid. Tant! Que je tremble... Equilibré sur l'axe
De pucelles amours, d'actes bien affranchis.
O belle adolescente! O comme elle malaxe
Le chaume de nos coeurs dans le même torchis!
O femme! Devenue: Unique. La dernière.
L'ultime acte d'amour. Mon sexe évanoui
Se réveille parfois seul dans ma garçonnière
Comme un pêché de chair, de poussière et d'ennui.
Dans le mouchoir je suis l'oeil du borgne qui pleure
Sa moitié disparue... Et dans l'oeil du poisson,
Entre des jambes d'homme, accroché comme un leurre,
Un sexe qui vivote au bout de l'hameçon.
Mes pleurs au fil de l'heure, entre Meurthe-et-Moselle,
Transforment la rigole en mare... Puis ruisseau...
Et mon coeur dans le bec du vieux moineau sans elle
Me nourrit de chagrin dans le lit du roseau.
Je suis l'amère orange... Au vent des alizés,
Du haut des gratte-ciel aux vestiges d'athènes:
Des éboulis de coeur et de rêves brisés.
Je suis l'heure arrêtée au clocher du village,
L'innocence candeur parmi les médisants.
Sur la cire fondue et chaude je suis l'âge
Gouttant sur le gâteau de mes premiers dix ans.
Sur l'éponge grattante essuyant cette table
Je suis: Miettes de pain. L'humus des longs hivers.
La farce devenue un soir inacceptable
Quand je vole d'amour dans un autre univers.
Je suis la main qui cueille une autre marguerite...
Le frisson de l'automne et de l'effeuillaison.
Des pétales tombés sous le toit qui m'abrite
L'être ensevelit dans sa funeste maison.
Terre cent fois meurtrie et si chère à mon rêve,
Maintes fois interdite au même maraudeur.
Aux essences d'amour je suis le nez qui crève
D'envie inassouvie de sentir son odeur.
Son prénom endormi sous ma langue soulève
Des traverses de mots d'antan. Moyenâgeux...
Que ma bouche entrouverte au ciel du mont Salève
Egare ses baisers dans le manteau neigeux.
J'ai froid. Tant! Que je tremble... Equilibré sur l'axe
De pucelles amours, d'actes bien affranchis.
O belle adolescente! O comme elle malaxe
Le chaume de nos coeurs dans le même torchis!
O femme! Devenue: Unique. La dernière.
L'ultime acte d'amour. Mon sexe évanoui
Se réveille parfois seul dans ma garçonnière
Comme un pêché de chair, de poussière et d'ennui.
Dans le mouchoir je suis l'oeil du borgne qui pleure
Sa moitié disparue... Et dans l'oeil du poisson,
Entre des jambes d'homme, accroché comme un leurre,
Un sexe qui vivote au bout de l'hameçon.
Mes pleurs au fil de l'heure, entre Meurthe-et-Moselle,
Transforment la rigole en mare... Puis ruisseau...
Et mon coeur dans le bec du vieux moineau sans elle
Me nourrit de chagrin dans le lit du roseau.
#2
Posted 02 January 2006 - 12:44 PM
Forme impeccable, voire un peu trop sage... mais des images insolites donnent de la force, de la charpente au poème :
"Sur la cire fondue et chaude je suis l'âge
Gouttant sur le gâteau de mes premiers dix ans."
"Son prénom endormi sous ma langue soulève
Des traverses de mots d'antan. Moyenâgeux...
Que ma bouche entrouverte au ciel du mont Salève
Egare ses baisers" ("le manteau neigeux" est peut-être trop attendu...)
"O comme elle malaxe
Le chaume de nos coeurs dans le même torchis!"
"Dans le mouchoir je suis l'oeil du borgne qui pleure
Sa moitié disparue... Et dans l'oeil du poisson,
Entre des jambes d'homme, accroché comme un leurre,
Un sexe qui vivote au bout de l'hameçon."
Chapeau !
"Sur la cire fondue et chaude je suis l'âge
Gouttant sur le gâteau de mes premiers dix ans."
"Son prénom endormi sous ma langue soulève
Des traverses de mots d'antan. Moyenâgeux...
Que ma bouche entrouverte au ciel du mont Salève
Egare ses baisers" ("le manteau neigeux" est peut-être trop attendu...)
"O comme elle malaxe
Le chaume de nos coeurs dans le même torchis!"
"Dans le mouchoir je suis l'oeil du borgne qui pleure
Sa moitié disparue... Et dans l'oeil du poisson,
Entre des jambes d'homme, accroché comme un leurre,
Un sexe qui vivote au bout de l'hameçon."
Chapeau !
#3
Posted 02 January 2006 - 01:02 PM
joliment dit, je rejoins Socque.
et bienvenue!
et bienvenue!
#4
Posted 02 January 2006 - 01:31 PM
Comme je trouve ce poème joli !
Je le trouve très doux, très tendre, fin et délicat.
Vous lire procure un sentiment délicieux.
Amitié.
Lisa.
Je le trouve très doux, très tendre, fin et délicat.
Vous lire procure un sentiment délicieux.
Amitié.
Lisa.
#5
Posted 02 January 2006 - 01:35 PM
Très fort ! Des images très originales et puissantes, une noirceur qui coule comme une longue longue douleur...
Bienvenue Vilar Garcia.
balila
Bienvenue Vilar Garcia.
balila
#6
Posted 02 January 2006 - 05:23 PM
C'est magistral !! quel magnifique poème
Biz
Biz
#7
Posted 06 January 2006 - 07:52 AM
Citation (socque @ Jan 2 2006, 12:44 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Forme impeccable, voire un peu trop sage... mais des images insolites donnent de la force, de la charpente au poème :
"Sur la cire fondue et chaude je suis l'âge
Gouttant sur le gâteau de mes premiers dix ans."
...
Chapeau !
"Sur la cire fondue et chaude je suis l'âge
Gouttant sur le gâteau de mes premiers dix ans."
...
Chapeau !
#8
Posted 06 January 2006 - 10:57 AM
up
#9
Posted 06 January 2006 - 11:07 AM
"Je suis l'amère orange,
l'heure arrêtée au clocher du village,
L'innocence candeur parmi les médisants."
l'heure arrêtée au clocher du village,
L'innocence candeur parmi les médisants."

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