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Je m’étais égaré au jardin de Babel.
Rêveur, j’écoutais la charmante ritournelle
Dont j’ai oublié le titre, un air de Fréhel
Que chantait non loin de là quelque ménestrel.

Et je vous aperçus. Si fragile, si belle,
Si pleine de grâce, lisant sous votre ombrelle
Blanche la Cantate à trois voix de Paul Claudel,
Une larme perlant à vos cils sans rimmel.

Je me mis à trembler, les jambes en flanelle,
Mon cœur s’emballa. Je m’assis sous la tonnelle,
Sourd aux cris des enfants courant en ribambelle
Ne voyant plus que vous, charmante demoiselle.

Le temps s’était figé, secondes immortelles !
Mon âme se brûlait au feu de vos prunelles
Et je devinais, sous la soie et la dentelle
Vos troublantes rondeurs, gentille jouvencelle.

Je sus tout de suite que vous étiez celle
Que cherchait depuis si longtemps mon coeur rebelle.
Alors, à pas très lents, je m’en vins, solennel,
Vous dire simplement que je vous trouvais belle.

Votre sourire… et dans vos yeux cette étincelle !
Je sais les silences, les mots qui ensorcèlent,
Fascinent, subjuguent, envoûtent les pucelles
Et vous êtes tombée dans mon escarcelle.

Je vous mènerais cette nuit dans un hôtel
Et au jeu de l’amour où l’on dit que j’excelle,
A la désuète lueur d’une chandelle,
Je vous initierai, ma douce tourterelle.

Alors, repu de toi, comme en un rituel,
Guettant l’effroi dans tes yeux qui chancellent,
Mes doigts serreront ton cou, ta gorge si frêle
Et je t’achèverai avec mon opinel.

[Henri.]

Impressionnante Telle,
telle quelle...
un laguiole et c'était foutu. Ouf...
bravo

Henri

[Paname]

Quelle chute !

Me souvenant de la culture, et puis du revolver, je dirai maintenant
"Quand j'entends le mot pucelle, je sors mon Opinel !"
Amicalement
Paname

merci pour vos commentaires et puis j'apprécie l'allusion à Jarry.