
La Forêt D'été (version Iii)
#1
Posted 27 February 2006 - 11:02 AM
Je garde le vagabond peintre et ses ongles coloriés, promenant son Labrador noir. L’enfant qui joue dans le parc.
La vague de l’hiver et le tapis de fleurs blanches. Mes traces de pas dans la neige.
Je garde la nervure de la feuille d’automne, le raisin mûre, les promeneurs, les coureurs qui me dépassent.
Le merle chanteur, la mésange bleue.
Tchou,Tchou en crémaillère, Le petit funiculaire rouge qui grimpe la rampe jusqu’aux tourelles du château.
Pause
Le restaurant et son chocolat chaud au creux de mes mains douces.
Ma cigarette qui fume, pensive. Mon esprit endolori.
Le chemin qui mène à la fontaine ancienne, la table en bois brut de la clairière.
Le rond de pierres et de cendres des grillades, d’un feu éteint
Une note de papier recyclable.
Les petits insectes laborieux, le scarabée irisé.
Il faudrait penser à décrocher la corde suspendue à l’arbre.
Je garde mon temps. La rivière qui se faufile. La fleur, le parfum de cèpes, les pommes de pins.
Le tapis de feuilles d’ocre. Le petit rayon de soleil.
La danse en « cadre noir « du cheval et ses magnifiques tresses colorées.
Pause.
Je me désaltère d’un soda frais, d’un zeste de citron, aux journées chaudes, le temps, le chemin sinueux. Tout près de la petite marre au diable. Des petits bateaux de papiers colorés flottent. Déposés par la main d’un enfant.
J’admire la vue de ce lac étendu, le sable répandu, le galet poli, le cliquetis imaginaire des mâts des bateaux au loin, la ville qui ronronne. Le temps arrêté.
Assise sur le banc de soleil sous la canopée du ciel. La lisière d’ombre, le coucher du soleil qui me ramène auprès du petit chat sur le sofa. Les cheminées qui fument sur les toits de ma fenêtre dix neuf cent.
Au loin mon vieux grenier. Qu’elle est cette époque où l’on vit. J’ai coupé le téléphone. Je ne lis que les bribes de nouvelles. Tout ça m’ennuie.
De cette forêt, j’ai emporté le calme, douceur et la mer de la tranquillité. Le livre reposé à la main, sur le genou, comme un chat qui dort.
Tiens, la roulotte n’était pas là autrefois.
Tout est calme et de volupté. La cathédrale d’arbres verts. L’escalier de maisons fleuries. Les rues serpentant jusqu’au retour à la ville animée.
Le temps repart ailleurs toujours en exil.
L’écrivain, le poète, qui murmure tout bas, assis sur un caillou…
Un livre à la main, j’ai tout mon temps…
Je voyage toujours et encore, du temps de la vague en falaise de montagne, jusqu’au quartier d’orange, de soleil antique…
Le kiosk s’approche et mon cœur se bat…
Immobile je traverse les rues de mon fantôme, mon parc, mon espace, mon univers, dans le reflet difformes d’une vitrine. Les voitures grondent. Où vont-elles ?
Personne ne dit bonjour.
Je ne dois pas exister au milieu de cette fourmilière qui grouille. C’est ça je n’existe pas. Je suis un fantôme, un reflet difforme, sans parole. Et ce brouhaha qui monte et cette porte fermée.
Faust…
Le rideau rouge tombe.
Résurgence ;
De cette source, je fais un ru, une rivière, je fais un fleuve, d’un fleuve une océane, d’une méditerranée une perle noire moirée, irisée, poisson soluble, je suis algue.
Pour juste jouer dans la vague salée, le parfum d’iode, le vent des îles, des orangers et des oliviers. Voyager le sud, voyager. La fuite, puis la fenêtre ouverte sur le monde, sur un ciel sans nuage, s’arrêter ; le face à face à une voix de soie safran.
Je suis de cuivre et d’or, les mains vides. Le sommeil me l’a dit.
Passage, le pétale de fleur, l’incarnat de trois roses oubliées. Cette feuille cellophane transparente qui m’entoure, cette peau qui me colle à l’âme. Ce ruban Tourbillon.
Moi à la poursuite du rêve….
Mon tatouage du temps
Sur la route des cailloux et des fleurs, sur l’astéroïde une fleur.
Une porte vague d’onyx vert
Et le chemin sinueux qui mène à la lune, n’est qu’un pas de l’humanité dans la poussière de la mer de la tranquillité.
#2
Posted 01 March 2006 - 01:22 PM
#3
Posted 01 March 2006 - 03:45 PM
Belles images de souvenirs...
J'aime les "cassures" que tu fais : pause, tiens la roulotte...,
Se laisser aller à ses souvenirs, faire une pause...
Amitiés
Pascale
#4
Posted 01 March 2006 - 05:28 PM
Martine
#5
Posted 01 March 2006 - 06:34 PM
Amitiés
bohémia
#6
Posted 01 March 2006 - 10:09 PM
Serge
#7
Posted 02 March 2006 - 12:01 PM
Serge
Merci de ton passage et d'avoir trouvé cette balade agréable
Amités
Bohémia
#8
Posted 02 March 2006 - 06:49 PM
#9
Posted 02 March 2006 - 07:37 PM
Là, c'est une très belle synthèse vers le rêve éternellement recommencé.
La vague d'onyx ...
une sculpture de Camille Claudel,
un tsunami d'insouciance
#10
Posted 02 March 2006 - 10:49 PM
Là, c'est une très belle synthèse vers le rêve éternellement recommencé.
Merci Ariel d'avoir relevé cette cette phrase.
La vague d'onyx ...
une sculpture de Camille Claudel,
un tsunami d'insouciance
Cette magnifique vague d'onyx de camille Claudel, oui, qui emporte.
Amitiés
Bohémia
#11
Posted 02 March 2006 - 11:28 PM
Tu m'as fait rêver Bohémia, et je suis bien heureuse de t'avoir lu.
Cependant, l'on redescend vite sous l'atmosphère étouffante des villes vers la fin, mais il n'y a pas de beauté sans au moins regard vers le froid.
Une petite chose, mais qui n'est rien par rapport à cet instant de plénitude ;
"Tout est calme et de volupté."
Je n'accroche pas avec cette phrase qui me semble être moins fluide.
Peut-être ainsi ? :
"Tout est calme et volupté".
J'aurais préféré le lire ainsi. Mais ce n'est rien.
Au plaisir,
Amitiés.
dune
#12
Posted 03 March 2006 - 08:14 AM
#13
Posted 03 March 2006 - 12:46 PM
Un chef d'oeuvre tu me flattes

Dans la foule, au milieu de la cité, on se sent oppressés et parfois bien seuls. Et la fôret, la nature, nous revient comme un refuge de calme et de volupté.
Amitiés
bohémia
Je viens de lire « Parenthèse » écrit par Henri, où il nous dit l’infime de nos vies. Puis toi qui nous invite au cuivre et à l’or de nos intervalles. J’invitais Henri au « tout contre » et là nous y sommes.
Sensation de plénitude après vous avoir lus.
Merci Bohémia.
Oui une sensation de plénitude, un et comme tu dis, comme une parenthèse de beauté et de grâce dans nos grandes villes, souvent de solitude.
amitiés
Bohémia
#14
Posted 03 March 2006 - 02:08 PM
#15
Posted 03 March 2006 - 06:01 PM
Oui un beau moment au calme et un pseudo de poétesse un peu nomade.
Au fait, il se trouve où ton désert Chacal?
Amitiés
bohémia
#16
Posted 04 March 2006 - 01:47 AM
Très serein.
Amitiés.
#17
Posted 04 March 2006 - 10:39 AM
Très serein.
Amitiés.
Merci Nath de partager ce voyage dans cette forêt paisible.
Amitiés
Bohémia
#18
Posted 06 March 2006 - 02:28 PM
#19
Posted 06 March 2006 - 07:14 PM
Plus personne vraiment dans ma forêt ?
Bon alors je la garde pour moi toute seule.
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