Le jour a commencé sans un regard pour les oiseaux.
Il pleuvait à peine.
De l'autre côté du mur, un cerisier égouttait son printemps de pétales blancs sur les graviers du cimetière. Derrière les cyprès, un camion et trois hommes attendaient.
Ils avaient fini de creuser.
Au fond du trou, des morceaux de bois, de l'eau et le souvenir boueux d'un corps entouré de chiffons. Un homme, avec sa pelle, a soulevé les restes; les deux autres les ont enfermés dans un sac, ont tiré la fermeture blanche.
La pluie s'est arrêtée.
Le lendemain devant le caveau ouvert, trois hommes (les mêmes), en veste noire, descendaient un cercueil dans un silence de terre humide et de murmures éparpillés.
Nous sommes partis, laissant un grand désordre de marbre et de fleurs aux senteurs trop fortes.

Exhumation
Started by djibril, Apr 26 2006 08:35 PM
7 replies to this topic
#1
Posted 26 April 2006 - 08:35 PM
#2
Posted 26 April 2006 - 08:41 PM
C'est très bien écrit comme toujours Djibril
Mais pourquoi ce texte ?
Bien à toi
Mais pourquoi ce texte ?
Bien à toi
#3
Posted 27 April 2006 - 08:32 AM
...
a.
a.
#4
Posted 27 April 2006 - 08:53 AM
Oui, très bien écrit Djibril....
un morceau de quelque chose plus vaste ?
à suivre ? bon, j'attends alors
Henri
un morceau de quelque chose plus vaste ?
à suivre ? bon, j'attends alors
Henri
#5
Posted 27 April 2006 - 04:01 PM
toujours de beaux textes
#6
Posted 27 April 2006 - 05:20 PM
j'aime ce texte, fort
merci
cloud.
merci
cloud.
#7
Posted 27 April 2006 - 05:37 PM
Ouh là...
#8
Posted 27 April 2006 - 06:14 PM
Citation (djibril @ Apr 26 2006, 07:35 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Le jour a commencé sans un regard pour les oiseaux.
Il pleuvait à peine.
De l'autre côté du mur, un cerisier égouttait son printemps de pétales blancs sur les graviers du cimetière. Derrière les cyprès, un camion et trois hommes attendaient.
Ils avaient fini de creuser.
Au fond du trou, des morceaux de bois, de l'eau et le souvenir boueux d'un corps entouré de chiffons. Un homme, avec sa pelle, a soulevé les restes; les deux autres les ont enfermés dans un sac, ont tiré la fermeture blanche.
La pluie s'est arrêtée.
Le lendemain devant le caveau ouvert, trois hommes (les mêmes), en veste noire, descendaient un cercueil dans un silence de terre humide et de murmures éparpillés.
Nous sommes partis, laissant un grand désordre de marbre et de fleurs aux senteurs trop fortes.
Il pleuvait à peine.
De l'autre côté du mur, un cerisier égouttait son printemps de pétales blancs sur les graviers du cimetière. Derrière les cyprès, un camion et trois hommes attendaient.
Ils avaient fini de creuser.
Au fond du trou, des morceaux de bois, de l'eau et le souvenir boueux d'un corps entouré de chiffons. Un homme, avec sa pelle, a soulevé les restes; les deux autres les ont enfermés dans un sac, ont tiré la fermeture blanche.
La pluie s'est arrêtée.
Le lendemain devant le caveau ouvert, trois hommes (les mêmes), en veste noire, descendaient un cercueil dans un silence de terre humide et de murmures éparpillés.
Nous sommes partis, laissant un grand désordre de marbre et de fleurs aux senteurs trop fortes.
Tu parles si bien dans tes textes de ce que nous sommes , de ce qu'est notre vie. Je t'admire très souvent pour cela Djibril. Des mots souvent simples pour des situations presque banales. Ce ne sont pas les plus faciles à trouver et à "organiser" entre eux. C'est ce savoir faire là, cette maîtrise que je t'envie souvent. Ainsi la dernière phrase clôture formidablement tout ce que tu laisses à penser, à savoir entre les lignes. Merci
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