Sur un trottoir, j'épie
avec un petit chien une belle fille
Elle joue ; Elle rit.
La belle fille sans abri.
Elle ne sait rien de la vie.
La soif, la faim, le froid et la chaleur,
Elle sent et elle sait bien leur valeur.
Mais elle joue ; elle rit.
La belle fille sans abri.
Elle sait assez de la vie.
Les saisons changeront ;
Le temps coulera.
La belle fille deviendra une femme.
Luttant contre les ennemis de l’enfance
:La soif, la faim, le froid et la chaleur,
Elle pourrait goûter chaque saveur du malheur.
Jouerait-elle ?
Rirait-elle ?
Elle qui saurait trop de la vie mortelle ?
La joie que l’enfance apporte
le temps emporte quand il sort.
Le temps, qui n’a aucun abri,
qui ne sait pas de l’amour,
de la tristesse, de la tendresse,
de plaisirs de l’enfance,
de l’importance de la chance,
coule et court ; fait son tour.
Il ne joue jamais.
Il ne rit jamais.
Pour une fille et son chien, il ne s’arrête jamais.
Le dieu, lui aussi, est indifférent.
Entourée par les gens dévoués,
Il fête son pouvoir et son existence.
Ses oreilles, qui sont plein de louange,
n’écoutent pas aux plaintes et aux cries de besoin.
Le dieu, qui n’a aucun abri,
qui ne sait pas de l’amour,
de la tristesse, de la tendresse,
de plaisirs de l’enfance,
et de l’importance de la chance,
ne voit rien ; n’entend rien.
Il ne pense jamais de la fille et son chien.

Une Fille Sans Abri.
Started by krishna, Apr 30 2006 07:52 AM
2 replies to this topic
#1
Posted 30 April 2006 - 07:52 AM
#2
Posted 30 April 2006 - 11:52 AM
Le texte me touche. Et ton regard, ta façon d'écrire... trempés d'une culture... m'atteignent aussi.
J'aime...
Félice.
J'aime...
Félice.
#3
Posted 02 May 2006 - 04:41 AM
Merci beaucoup, Félice. Parfois, nous sommes insensibles à la souffrance des autres. Quand nous voyons la misère partout, c’est possible qu’elle cesse de nous toucher. J’ai peur de ça.
krishna
krishna
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