
Les Marquises
#1
Posted 10 May 2006 - 11:48 AM
Que le temps ici, aussi, s’immobilise
J’ai souvent gravé sur les peaux de grands cercueils
Les nervures fortes et serrées de ces feuilles
Qui se détachent de la branche qu’endeuille
Le vent quand il les pousse en amas sur nos seuils.
Sans autre espoir que de retourner à la terre
Elles nourrissent les affres de nos pauvres vers
Ici quand la pluie d’hiver traverse l’hier
Qu’il ne reste plus à l’amour que son envers
Tu le sais toi. Qu’il est lourd cet héritage
De cicatrices qui fleurissent nos cages
Et ne laissent dans nos mains pour tout bagage
Que la trace barbelée de nos grillages.
Quel temps fait-il chez toi, Grand jacques, tout là-haut ?
Ici les nuages n’ont plus jamais beaucoup d’eau.
S'approche l’été, et sa haute lumière
Nous fait plus fluides. Nous traquons l’éphémère
Des parfums à voler dans les pierres
Quand elles racontent l'histoire de nos déserts
Maintenant Jacques il faut que je te dise
Quand l'amour une fois encor' mobilise
#2
Posted 10 May 2006 - 11:50 AM
Sais tu que ce soi-disant paradis
(j'ai vécu pas trop loin de là)
Ce minuscule point du bout du monde
Est plus triste que la pluie traversière
Beau texte
Bien à toi
#3
Posted 10 May 2006 - 11:56 AM
"de cicatrices qui fleurissent nos cages"
J'aime les mains et les barbelés.
"plus jamais beaucoup d'eau", j'aime.
J'aime le texte.
Félice.
#4
Posted 10 May 2006 - 12:03 PM
Charlie
#5
Posted 10 May 2006 - 05:25 PM

#6
Posted 10 May 2006 - 05:32 PM
beau texte
henri
#7
Posted 10 May 2006 - 06:38 PM
Raoul
#8
Posted 10 May 2006 - 08:05 PM
Comme vous évoluez...
Plaisir à vous lire, Chère.
Amitié
Hauteur
#9
Posted 11 May 2006 - 01:10 PM
Je ne sais quoi dire d'autre. J'ai aimé ce mouvement, ces paroles adressées à quelqu'un dans l'au-delà, des nouvelles de la terre, des saisons, de l'amour...
J'ai fait un très joli voyage dans tes mots, vraiment.
Juste le dernier vers, n'est-ce-pas "Que" plutôt que "Quand" ? Il semble, écrit ainsi, que ce soit inachevé, mais c'est peut-être volontaire.
balila
#10
Posted 11 May 2006 - 03:02 PM
Merci.
Et pour re répondre le "quand" est volontaire. Volontaire pour justement laisser l'alternative. Un autre texte pourrait raconter une suite (impression d'inachevé) ou bien (impression d'achevé) le texte part en boucle : c'est quand et seulement quand l'amour est là et qu'il mobilise. En son absence il faut alors Grand Jacques, que je dise à vos marquises Que le temps ici, aussi, s’immobilise.
j'espère que mon charabia est clair

Comme vous évoluez...
Plaisir à vous lire, Chère.
Amitié
Hauteur
Plaisir à lire vos commentaires Cher.
Je le sens que j'évolue. Merci de le remarquer. J'espère sincèrement que c'est dans le bon sens ! . Les commentaires me laissent à penser que oui.
Ici, dans ce texte, c'est la lecture de " je vous écris d'un pays lointain" du sieur MICHAUX ( Plume -Précédé de lointain intérieur - Poésie gallimard ) qui m'a influencée. D'ailleurs je me disant en le relisant hier qu'il me fallait répondre à cette poésie en forme de lettres l. Mais ça prend du temps. Et le site de TLP publie, publie sans cesse des textes dont certains sont superbes ! Vivement la retraite Hauteur ! Si vous saviez ! parfois j'ai une envie de prendre 15 ans de plus en une nuit rien que pour avoir plus de temps pour la poésie.
Amicalement.
Merci à vous Raoul et Henri. Je suis donc vos conseils
#11
Posted 11 May 2006 - 05:09 PM
Tout particulièrement Jojo qui me touche de près mais l'album entier est
chargé d'émotion et de petites perles...
Et puis cette pochette bleu chargée de nuages...
#12
Posted 12 May 2006 - 02:13 PM
C'est toujours triste quand un poète disparaît. Mais il était mortel.
Tu connais ?
"J'aimais les fées et les princesses
Qu'on me disait n'exister pas
J'aimais le feu et la tendresse
Tu vois je vous rêvais déjà
J'aimais les tours hautes et larges
Pour voir au large venir l'amour
J'aimais les tours de cœur de garde
Tu vois je vous guettais déjà
J'aimais le col ondoyant des vagues
Les saules nobles languissant vers moi
J'aimais la ligne tournante des algues
Tu vois je vous savais déjà
J'aimais courir jusqu'à tomber
J'aimais la nuit jusqu'au matin
Je n'aimais rien non j'ai adoré
Tu vois je vous aimais déjà
J'aimais l'été pour ses orages
Et pour la foudre sur le toit
J'aimais l'éclair sur ton visage
Tu vois je vous brûlais déjà
J'aimais la pluie noyant l'espace
Au long des brumes du pays plat
J'aimais la brume que le vent chasse
Tu vois je vous pleurais déjà
J'aimais la vigne et le houblon
Les villes du Nord les laides de nuit
Les fleuves profonds m'appelant au lit
Tu vois je vous oubliais déjà"
Toute une vie déjà.
#13
Posted 12 May 2006 - 07:26 PM
Talent !
Ambréance
#14
Posted 15 May 2006 - 05:58 PM
Talent !
Ambréance
Merci Ambréance.
#15
Posted 15 May 2006 - 07:02 PM
balila
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