Éternellement veule,
Tu voulais partir seule,
Tes cigarettes jetées en vrac
Dans le fond de ton sac.
Tu es arrivée un soir
Bien après les mots qui fusent,
Bien après les larmes qui s’usent
Et les prières qui se refusent .
Et maintenant, sur ce lit blanc,
Entourée comme jamais par tous ces gens,
Rien n’a changé. C’est comme avant.
Tu réclames encore sa bise au sang.
Tu veux la fin.
Non… Tais-toi. Ce n’est rien.
Juste la trêve qui se met encore en grève,
Le manque qui décline les lèvres.
Tu parles de ces vagues qui claquent ,
Des mises à sac et des ressacs.
Tu dis le souffle après le choc
Quand il se coupe et revient rauque.
Tu sais les cris qui jaillissent en rut
Et se vident contre les silences abrupts.
Tu pourais en appeler tous les vents
Et réciter tous tes ouragans.
Tu dis que tu sais tomber des hautes falaises,
Que tu sais serrer les cordes qui se pendent aux cous,
Que leurs pilules à avaler ne sont que fadaises
Tu ne dis pas que les fils de tes rasoirs sont plus doux .
A toutes leurs questions, tu ne répondras plus du tout.
Alors, devant eux, tu prends l’air bête.
Et tu voudrais que sous tes bandelettes
Tes lignes brisées, se fassent plus discrètes.
Dans ta poésie défaite,
Quand quelque chose tremble,
Est-ce une lame qui ressemble
A ta bise quand elle incise
Le bleu d’une veine ?
Ou est-ce cette larme indécise,
Qui égoutte toujours sa peine ?
En souvenir d''une jeune femme arrivée en urgence à Purpan après une tentative de suicide et qui est restée mûrée dans son silence pendant plus de 7 jours.

Récidive
Started by smoke, May 16 2006 08:34 AM
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