
Insignifiance
#1
Posted 24 June 2006 - 11:05 PM
Fugitives espérances, la main dans le vide et les veines cisaillées.
Par le sang inutile bouillonnant…
Des nuages méticuleux, des mots absurdes.
Les mirettes aveuglées. Pacte clos.
Les loups sont aux abois, et courent avec les femmes pour mieux les dévorer.
L’innocence des perditions futiles.
#2
Posted 25 June 2006 - 05:09 PM

#3
Posted 25 June 2006 - 07:13 PM

#4
Posted 25 June 2006 - 08:50 PM
je l'avais déjà lu
et ne savais pas quel com laisser (c'est rare)
alors je le dis
j'ai lu, aimé... mais ne sais pas quoi dire... parce que peut-être un peu de réserve non identifiée
Félice.
#5
Posted 25 June 2006 - 10:51 PM
#6
Posted 25 June 2006 - 11:18 PM
mais c'est plus pour l'oxygène que pour les rèves.
Maintenant que j'y pense, c'est vrai que les rèves sont plus profonds en été qu'en hiver !
Même avec beaucoup d'imagination, je ne vois pas comme Félice de rapport avec Jacques Brel.
Bon il va falloir que je relise

#7
Posted 25 June 2006 - 11:27 PM
Non Jef t`es pas tout seul
Mais arrête de pleurer
Comme ça devant tout le monde
Parce qu`une demi-vieille
Parce qu`une fausse blonde
T`a relaissé tomber
Non Jef t`es pas tout seul
Mais tu sais que tu me fais honte
A sangloter comme ça
Bêtement devant tout le monde
Parce qu`une trois quarts putain
T`a claqué dans les mains
Non Jef t`es pas tout seul
Mais tu fais honte à voir
Les gens se paient notre tête
Foutons le camp de ce trottoir
Allez viens Jef viens viens
{Refrain:}
Viens il me reste trois sous
On va aller se les boire
Chez la mère Françoise
Viens il me reste trois sous
Et si c`est pas assez
Ben il me restera l`ardoise
Puis on ira manger
Des moules et puis des frites
Des frites et puis des moules
Et du vin de Moselle
Et si t`es encore triste
On ira voir les filles
Chez la madame Andrée
Parait qu`y en a de nouvelles
On rechantera comme avant
On sera bien tous les deux
Comme quand on était jeunes
Comme quand c`était le temps
Que j`avais de l`argent
Non Jef t`es pas tout seul
Mais arrête tes grimaces
Soulève tes cent kilos
Fais bouger ta carcasse
Je sais que t`as le cœur gros
Mais il faut le soulever
Non Jef t`es pas tout seul
Mais arrête de sangloter
Arrête de te répandre
Arrête de répéter
Que t`es bon à te foutre à l`eau
Que t`es bon à te pendre
Non Jef t`es pas tout seul
Mais c`est plus un trottoir
ça devient un cinéma
Où les gens viennent te voir
Allez viens Jef viens viens
{Refrain}
Viens il me reste ma guitare
Je l`allumerai pour toi
Et on sera espagnols
Comme quand on était mômes
Même que j`aimais pas ça
T`imiteras le rossignol
Puis on se trouvera un banc
On parlera de l`Amérique
Où c`est qu`on va aller
Quand on aura du fric
Et si t`es encore triste
Ou rien que si t`en as l`air
Je te raconterai comment
Tu deviendras Rockfeller
On sera bien tous les deux
On rechantera comme avant
Comme quand on était beaux
Comme quand c`était le temps
D`avant qu`on soit poivrots
Allez viens Jef viens viens
Oui oui Jef oui viens.
#8
Posted 26 June 2006 - 07:12 AM
Surtout :
L’innocence des perditions futiles.
Et merci pour la chanson de Brel. Elle est encore + touchante à la lire (on ne fait pas toujours attention à tout en l'entendant, même en l'ayant entendu souvent...)
Amicalement
Christophe
#9
Posted 26 June 2006 - 08:30 AM
#10
Posted 26 June 2006 - 01:16 PM
***
Des plumes cendrées dans le cendrier. Elles se vomissent en tas blancs et noirs, à la lueur d’une lampe dont l’interrupteur tient avec un scotch. Il y a un tupperware d’immondices dans cette pièce, comme dans les autres. Elle a bien eu envie de le vider, mais l’infecte odeur aurait eu raison du peu d’esprit qu’il lui restait. Alors elle s’est tue. Il a mis un scotch sur ses lèvres, et sur le reste. Pas comme celui de l’interrupteur de la lampe, qui elle, ne s’allume pas sans. Faut l’aider à rester allumée. C’est le principe même de l’idéalisme et des utopies asphyxiées par les promesses, et les rêves illicites qu’on nous conte pour nous plaire.
Elle a bien eu envie de crier, mais seul le silence a eu raison de tout, dans l’indifférence. La masturbation au fond des draps, intellectuelle et physique à en mouiller les oreillers tâchés d’insolence et de mensonges. Le manque d’envie, de désir qui s’en allait ailleurs, pour des pixels polychromes. L’intimité absente. Les regards en coin, les questions murmurées, la surveillance accrue, et le manque de liberté. Les réflexions liquidiennes jurant avec les petits détails insignifiants quotidiens. Le fil de la vie. Il te tiendra par la main et vous jouerez aux funambules comme des petits cons au lever de chaque jour. Elle coupe le fil et saute, il a cherché.
Lis son écran, l’air de rien comme un imbécile. Planques les friandises et sa gourmandise dans le ridicule le plus abscons. Interroge-la sur le nombre de personnes avec qui elle ne baisera jamais ! Oh oui, donne-lui ce plaisir rédhibitoire et famélique, autant qu’il te plaira, jusqu’à compter le nombre de fois où elle ira pisser ! Le nombre de fois où elle ira chercher une glace, un truc à bouffer et que tu ne pourras t’empêcher de faire pareil, car tu veux la contrôler, la posséder, avoir cette totale et pareille indifférence dont elle t’affuble. Tu comptes chaque aliment, chaque pas, chaque soupir, chaque mot, chaque coup de fil, chaque sortie et chaque « non » volontaire à toutes tes questions, et cette phrase qui revient sans cesse : « Ne t’inquiète pas, bientôt, je m’en vais... », qu’elle te sort ironiquement, en te laissant l’impression qu’elle te laissera, TOI, dans ta vie, avec tes angoisses, ta solitude, ta merde, ton leurre, ton semblant de bonheur et de liberté. Ose encore lui parler de ses kilos, de ses tenues, de sa santé qui t’importent peu. Depuis qu’elle te connaît, elle lutte pour sa santé mentale, surtout. L’incarnation du manque de respect, du non amour. Elle est devenue l’abnégation d’elle-même, soumise. Parle-lui encore de tes envies de la toucher, à contresens. Fais bonne figure face au reste du monde. Le vœu du silence. Elle doit, il veut, il exige, elle s’enfuit…
« On dirait ma mère, de ma bouche ce n’est guère un compliment »
Tu lui infliges ces ecchymoses sur les bras, les jambes, son corps chétif que tu lui repeints de bleus, de rose, de marron et d’un peu de vert. C’est une peinture abstraite. Tu lui sautes dessus, la plaques au sol pour entrer ton vit, mais elle ne ressent rien. Elle est devenue fantôme parmi les vivants. C’est le reste qui compte, son innocence. Tu n’y as pas accès, et elle crie et se galvanise, elle en rit même et t’agace en hurlant.
« Salaud ! Salaud ! Salaud ! Oh oui fais moi mal connard, baise-moi… »
Sur toutes les tonalités, juste pour entendre sa propre voix, et te voir perdre la face, comme chaque jour. Elle en jouit, elle sait que les loups dévorent les femmes et que tu crèveras comme tout homme, que tu n’es rien qu’une poussière, une misère, une erreur de la matrice, un spyware déjanté à annihiler.
Elle a laissé pleins de petits papiers partout, en partant. Des lettres d’amour qu’on lui a adressé, aux emballages de gâteaux, ainsi que toutes ces choses qu’elle n’a jamais dites.
Un message sur ton répondeur, d’une voix assurée et ironique, limite provocatrice.
« Tu vois, tu n’as plus à t’inquiéter, je suis partie maintenant. »
Et là, tu finis par te flinguer car tu n'auras pas supporter de te sentir aussi con. C'est moche, mais c'est la vie.
#11
Posted 27 June 2006 - 01:17 PM
#12
Posted 27 June 2006 - 02:44 PM
J'ai retenu ça, par exemple. Mais je trouve que ton texte porte assez peu de lumière, d'air. Je crois qu'à parler de ça, mieux vaut porter son attention sur l'espérance de la prisonnière qui se libère que sur l'animalité de l'Homme de guerre qui s'embourbe.
Oula... elle est lourde ma phrase. Enfin... c'est important de traiter de ce sujet. Tu as raison. Mais autant le faire dans un esprit... oui bon, c'est compliqué.
Félice.
Ben oui, Jeff... c'est juste une chanson quoi... ;-)
#13
Posted 27 June 2006 - 10:18 PM
Ha oui, je disais donc :
La nuit, le démon ne dort pas
Il s'introduit et prend
La nuit,
C'est le flou, la haine
Des ongles qui devraient devenir serres
Une bouche en poison
Une langue, un couperet
Un sexe en rasoir
La nuit
L'immonde
On se tord
Pour trancher
La nuit
C'est cette lueur dans les yeux
De vomissure
C'est le charognard qui fait trembler d'effroi
"Elle reste dans sa géhenne à en devenir folle, stagnante ignominie, tel un anathéme, joli carnage"
C'est la reprise de lk'un de mes textes, tout premier, pour définir quelque peu ce que tu as écrit, mais il n'estpas facile de parler de ces choses là .... Pour qui que ce soit. Un sujet délicat, où il faut tout retransmettre, les émotions, la colère, l'impassibilité, le recul, l'envie de vomir, le suicide, etc.
#14
Posted 28 June 2006 - 12:43 AM
#15
Posted 28 June 2006 - 09:25 AM

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