19 replies to this topic

[Vasavoirsi]

Je ne reste pas. Je ne peux pas rester. J'ai des choses à faire. Des trucs à dire. Des envies.
Tu comprends ? Regarde moi quand je te parle. Tu ne me regarde jamais. Tu te fiches de ce que je te dis.
Tu souris. Tu ne souris jamais quand il faut. C'est dommage. Pourtant j'aimais ton sourire.
Là, ton sourire se moque de moi. Il me prend de haut. Il me rabaisse. Tu sais combien je suis fière pourtant. Tu ne devrais pas.
Après tout fais ce que tu veux. Plus rien ne m'atteint. Je suis si loin de toi. Je ne suis plus celle que tu crois. Une mauvaise comédienne.
On ne s'aime plus. Je ne t'aime plus. Je ne te désire plus depuis si longtemps. C'est affreux à dire mais quand tu me baises cela fait droit de cuissage.
Je suis cruelle. Oui, je crois. Je ne veux pas que tu gardes une bonne image de moi. Je préfère. Cela sera plus simple.
C'est plus facile quand on sait qu'il n'y a plus aucun espoir. La haine c'est pratique.
Tu te diras que ta femme tu ne la connaissais pas. Si mal.
Qu'on a perdu notre temps. Une longue peine de prison. Tu es libre. Maintenant.
Je te rends ta liberté. Je suis désolée.
Je ne reste pas. Je ne peux pas rester. J'ai des choses à faire. Des trucs à dire. Des envies.
Tu comprends ?

[balila]

J'aime entrer dans tes textes, Vasavoirsi, pour aller chercher derrière la porte ouverte, une petite poussière qui traîne là, l'air de rien, va savoir...

balila

[belvis]

En vouloir à l'autre,
En vouloir à,... soi-même,

puisqu'une relation se fait à deux.

[Vasavoirsi]

Oui une relation. Deux êtres. Les années qui passent. L'habitude. La lassitude d'attendre ce qui ne vient pas.
Tout ce que l'on ne donne plus. Sa faute. La mienne.
L'autre qui ne voit pas, parce que l'on n'ose pas dire.
Dire franchement les sentiments.
Ce qui ne va plus. Ce qui n’ira jamais sans.
Se taire sur des petites choses. Les voir grandir. S'amplifier. Devenir énormes. Aberrantes. Ne voir plus que cela. Petites choses insignifiantes, débordantes de rictus, de fiel.
Envahissantes de vide. Vide entre nos mains qui ne comblent plus l’espace de séparation. Nos lignes de démarcation.
Barbelés qui se tiennent par poignées. Douleur non partagée.
Le sang ne coule jamais sur les barrières invisibles. C’est déjà trop tard. Le mal est fait.

[Remo]

Qu'on a perdu notre temps. Une longue peine de prison.

mis à part ça qui me semble faire un peu réchauffé, j'aime bien ce texte ... disons qu'il me parle et ça suffira.

[Merqur]

Je ne sais pas si je préfère ce texte à celui de la "publication"... J'ai lu d'autres textes de toi et j'avoue apprécier ton style, un peu saccadé, entraînant.

[Vasavoirsi]

Merci Merqur. C'est étrange. Un de mes personnages porte ton nom. Mais bon presque plus rien ne m'etonne dans la vie.

[Merqur]

Tiens ? J'ai bien envie de faire une petite recherche et voir à quoi ressemble ce personnage. Et avec la même ortographe ?

[Vasavoirsi]

Non pas tout à fait. C'est un personnage particulier. J'aime bien jouer sur les mots, les intonations et celui là, il en regorge.
L'écriture à plusieurs niveaux. C'est ma préférée. Chercher sur internet ou dans les livres, les trésors qu'un mot peut receler est une de mes façons de faire. Je vois que tu as la même.

[Merqur]

Ah, pas tout à fait, à vrai dire ce pseudo vient de Mercure et du fait que cette planète ait une température extrêmement élevée d'un côté et extrêmement basse d'un autre, et il me fallais bien sûr une ortographe différente pour limiter "l'imitation".
Ton message m'a donné envie de parler des différents procédés d'écriture et de l'écriture en général, je t'écrirai en particulier si tu le veux bien (et si je parviens à garder cette humeur ouverte au dialogue un peu plus longtemps que 24 heures...).

[Vasavoirsi]

Avec plaisir. Surtout si tu aimes Mercure autant que moi.

[Vasavoirsi]

Oui. Tu as raison. Ce n'est même pas de la haine. J'aime d'ailleurs cette phrase de Colette.
Je n'ai plus d'amour. Je n'ai plus de haine. Je suis libre de toi.
L'indifférence oui, il n'y a rien de pire.

[Protoss]

Ouille Ouille j'ai l'impression de le prendre personnel ca me sous les puces...

c'est mordant


Protoss

[heloise]

Oui je comprends
Tellement bien que depuis quelques jours je vis seule
Je ne suis pas restée
J'avais des trucs à faire
Des trucs qu'il ne comprenait pas
Et maintenant je les fais sereinement
Je ne suis pas triste d'être seule
Au contraire

J'ai aimé ton texte

[Vasavoirsi]

Merci Héloïse.
Oui. Parfois l'on se rend compte que l'on est au bout du chemin. Que l'on a même pris une mauvaise direction. On ne regrette rien. Je ne suis pas du genre à regretter. Surtout qu'il y a toujours de belles choses de faite. Des jolis souvenirs. Des instants de connivence. Et cette vie là a fait de nous ce que nous sommes. Il ne faut jamais rien regretter.
Juste qu'à un moment, on se met à regarder devant, derrière soi, et l'on se rend compte que l'on a vraiment rien fait pour soi. Si peu pour soi. On me disait souvent dans le temps. Pense à être égoïste. Egoïste. Quel vilain mot ! Ce mot là n'est pas pour moi. Je ne veux. Je ne peux être Egoïste. Et pourtant, tu vois, depuis quelques temps, j'ai appris à l'être. Tout simplement parce que je me suis posée cette question : Suis je heureuse ? Non. Je ne le suis pas. Je ne suis pas heureuse.
Je ne fais pas ce que je veux. Je n'aime pas qui je veux. Je n'ai pas le droit d'être. Je dois me taire. Ravaler ce que je suis. Profondément. Parce que l'homme à côté de qui je vis en souffre. Parce que ce n’est plus depuis longtemps pour le meilleur mais que pour le pire. Parce que je lui échappe, de plus en plus. Parce que je n'y peux rien. Parce que c'est comme ça. Parce que c'était peut être écrit. Parce que c’est enfin moi. Parce ce que chaque pas que je fais dans cette direction là, me donne de plus en plus le sourire.
Une femme est belle quand elle est heureuse. Et c’est à cette seule condition là, qu’elle pourra rendre les autres heureux.

Bien à toi, et merci de tes magnifiques textes

[Goldmund]

Désolé, mais je préfère :
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours ...

[Vasavoirsi]

Désolé, mais je préfère :
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours ...

Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine.

Guillaume appolinaire Alcools ( peut être encore sous les vapeurs)

Rires.

[Merqur]

Oui. Tu as raison. Ce n'est même pas de la haine. J'aime d'ailleurs cette phrase de Colette.
Je n'ai plus d'amour. Je n'ai plus de haine. Je suis libre de toi.
L'indifférence oui, il n'y a rien de pire.

Et... rien de mieux, suis-je tentée de dire.

[labelledeschamps]

ah! la, la!
Remo, ce texte te parle ...! (et Héloise aussi)
utopie, fantasmes avortés ;
là ou ailleurs ;
changer de monture, la course restera de courte durée...
moralité, la clé est en chacun de nous.

[leslovène]

les moments de la vie sur la musique ordinaire des choses de tous les jours........cool !!