Ma bagnole
Je t'aime bien ma bagnole.
Nous étions ensembe, toi et moi, sur cette route l'autre jour.
Lové dans le fauteuil, les mains tranquillement au bas du volant, le
pied droit en léger appui, c'est à cette accélération que ça m'est venu,
en sentant la poussée et le fauteuil qui vint presser contre mon dos.
Il y a tant de sensualité dans les noms de tes organes; déjà ce
turbocompresseur induisant la douce poussée quand ton moteur tourne
à bon régime. Et puis cela : HDI, ou dans ma langue : injection directe
à haute pression. Et quelle pression ! C'est bien plus de mille fois celle
qui permet de remplir mes poumons; là ma bagnole, tu m'impressionnes
tant que j'en viens à t'aimer trop. Avec tout cela, tu avances en douceur,
sans à-coup, ton ronronnement si régulier ne varie qu'en fonction de la
petite pression de mon pied.
Nous filons le long des grands arbres. On dit souvent qu'eux et toi appartenez
à deux ordres antagonistes. Pourtant nous ne faisons qu'un avec ce fabuleux
décor qui glisse à nos portières.
A la moindre courbe de la route, c'est comme si tes roues s'adaptaient
d'elle-même à la trajectoire; tu es si précise à ces moments-là que les petits
mouvements que je commande au volant me paraissent même venir de ta
propre volonté et je sens bien que c'est toi qui commande. En fait je serais
incapble de dire, voyant un virage, de quel angle je dois tourner le volant.
Mais tu me montres cela au fur et à mesure.
Je sens la nervosité de ton moteur, ses variations et je sais, dès lors, quand il
faut l'augmenter ou la relâcher. Dans les virages, je sens aussi les pneus
s'accrocher latéralement au bitume. Finalement j'interviens très peu et tu as su
gagner ma confiance.
Traversant une rue avec des piétons, tu prends leur vitesse et cela m'étonne encore,
à quel point tu sais aussi faire cela tout en douceur : tu as tous les pignons qu'il faut !
Je vais m'arrêter là et te garer, la marche arrière pour un créneau est aussi aisée
que tout le reste, les rétroviseurs même savent aller voir dans les coins difficiles.
Je clique pour fermer d'un coup toutes les portières et je te laisse pour un instant.
Je sais que tu m'attends toujours sagement, ma bagnole.

Ma Bagnole
Started by Goldmund, Aug 11 2006 12:42 AM
4 replies to this topic
#1
Posted 11 August 2006 - 12:42 AM
#2
Posted 11 August 2006 - 08:47 AM
ah, l'amour
#3
Posted 11 August 2006 - 12:03 PM
Elle est sympa ta bagnole.
Bien éduquée...
Elle ira loin!
Bien éduquée...
Elle ira loin!
#4
Posted 12 August 2006 - 02:05 PM
et les clés, où sont les clés ?
#5
Posted 12 August 2006 - 02:52 PM
Citation (DJ-b. @ Aug 11 2006, 09:47 AM) <{POST_SNAPBACK}>
ah, l'amour
Oui, c'est bizarre, je sais,
mais comme je l'ai écrit, ça m'est venu comme ça, l'autre jour en conduisant.
Jusque là, j'avais toujours dit :
y en a marre des bagnoles, y en a de partout,
ça fait du bruit et ça devient irrespirable.
C'est dangereux en plus !
Citation (belvis @ Aug 11 2006, 01:03 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Elle est sympa ta bagnole.
Bien éduquée...
Elle ira loin!
Bien éduquée...
Elle ira loin!
Oui, merci pour elle (hélas, je ne crois pas que je sois autorisé à en dévoiler le modèle !).
Espérons seulement que tout cela ne finisse pas dans un arbre à trop "faire un" avec le décor.
Citation (Gaston Kwizera @ Aug 12 2006, 03:05 PM) <{POST_SNAPBACK}>
et les clés, où sont les clés ?
Ah non, je les garde pour moi,
elle est tellement sensuelle ma bagnole...
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