9 replies to this topic

[Michel]

FEMMES





Ce n’est pas pour les monter
Que j’attendais
Patient
Que leurs robes se dégrafent

Ce n’est pas pour les pourfendre
Que j’attendais
Serein
Que leurs souliers se délacent

Ce n’est pas pour les prendre
Que j’attendais
Muet
Que leurs yeux se balancent

J’aurais pu imiter les chiens
Dans les rues
Les missionnaires dans les paillotes
Les amants dans leurs lits
Non ce n’est pas pour les imiter
Que j’attendais
L’heure où leur ventre
Imagine une autre histoire

Je restais là
Dans une nuit de neige
Le cœur glacé d’espoir
Et le vent me disait
Qu’il faut beaucoup souffrir
A les attendre ainsi
Plus haut qu’elles ne l’espèrent
A l’accoutumée du temps

Il me fallait les aimer
Libre d’aller
Plus haut
Que les derniers nids
Qui ne se cachent plus
Tellement ils sont seuls
Dans les branches défeuillées

Ce n’était pas non plus pour les surprendre
Que j’allais les chercher
Loin de leur lit quotidien
Où leurs jambes tournaient
Comme des moulins
Ecoulant la sueur
Qui coulait de leur cœur

Non je suis resté là
Le cœur glacé d’espoir
Ainsi marchant
Pour ne pas manquer celle
Que j’attendais
Ainsi marchant
Dans la nuit de neige

Attendant
Un seul geste d’elle
Qui ne soit pas
Qui ne soit plus
Le geste de celles
Qui s’exaltent sans joie

Il faut savoir
Que nous aimons
Toujours celles
Que nous imaginons
Marchant
Glacés d’espoir
Dans la nuit de celle
Qui nous ignore

[bohemia]

Je propose une modification pour le premier vers:

"C'était pour monter l'escalier"

Sinon je l'aime bien

Bise
bohémia

[belvis]

Le savon-nous vraiment ?

Je l'aime à partir de :

" Non ce n'est pas pour les imiter... "


De trés belles images...

[Michel]

Je propose une modification pour le premier vers:
"C'était pour monter l'escalier"
Sinon je l'aime bien

merci pour votre lecture et proposition
mais pour cette dernière
pourriez-vous préciser votre idée
merci

Michel

[bohemia]

Ce "n'est pas pour vous monter" ça fait un peu rustre au départ. alors que le reste du poème est très beau.
Monter l'escalier c'est une expression, quand on voit les charmes d'une femme monter l'escalier et à imaginer la suite... c'est toujours monter l'escalier qui est le meilleurs moment...voir monter du désir.

[Michel]

votre précision me rassure

"monter l'escalier" me faisait davantage penser
aux hötels voire à la prostitution

alors que le poème parle des femmes en général
mais surtout de la manière souvent cavalière des hommes
de "baiser" leur compagne
aussi les trois premières strophes utilisent en crescendo les verber "rustres" (vrai et bien vu)
de "monter", "pourfendre" et "prendre" justement pour souligner cette rudesse dans l'attitude primale des hommes de faire l'amour ce qui n'est pas toujours le cas j'en conviens mais selon les stats parait-il assez fréquent
je ne m'étonne pas que certains hommes puissent ne pas apprécier le début
et que certaines femmes pourraient en sourire
mais il est important que les trois premières strophes commencent de façon identique "ce n'est pas pour les" ensuite les trois verbes ne sont que synonymes de "baiser" (pas très poètique)

amicalement
Michel

Edited by Michel, 30 August 2006 - 10:19 PM.

[Deirdre]

poétiquement, c'est curieux mais pas déplaisant.
l'avez vous trouvée, Michel
celle que vous attendiez
en marchant sur la neige?

[heloise]

Ton poème a quelque chose d'émouvant
Je l'ai lu avec un peu d'émotion
Mais les femmes ne sont pas des juments
Je n'aime pas le premier vers

[bohemia]

l'homme peut être rustre, voir la guerre du feu, mais je suis come heloise je n'aime pas l'entrée en matière du premier vers...les femmes méritent mieux!

[Michel]

ne pas aimer une entrée en matière est une chose
le sujet du poème lui reste que "les femmes méritent mieux"

"monter" une femme souligne une manière reptilienne de lui faire l'amour où la femme n'est qu'objet d'une envie de forniquer
"pourfendre" souligne une manière brutale sans tendresse sans égard sans respect
et "prendre" un manière possessive qui réduit la femme à un simple objet disponible

et le poème dit "ce ne sont pas" des manières honrables de l'aimer

finalement ne pas aimer le premier vers
montre que les femmes et les hommes acceptent moins la manière primale d'aimer
et attendent beaucoup plus de l'amour

amicalement
Michel