28 replies to this topic

[Michel]

AMOUR DECISIONNEL








Je t’aime
Par décision irréversible
Par volonté implacable
Sans jamais douter
De ma volonté
Ni de cette décision sans appel


Je t’aime
Dans l’indissoluble couple
Qu'ombre et lumière
Ont taillé dans le temps
Dans l’immensité des océans
Dans les senteurs des bois
Et de la terre mouillée
Sur les lèvres enfiévrées
A la saison des amours
Et dans le premier cri de l’enfant né


Je t’aime
Par la nécessaire décision de l’admettre
Tel qu’il me fut donné de le sentir
Sur un chemin d’automne égaré
Où de vifs feuillages rouges et dorés
Baisaient un grand ciel bleu
Sans y avoir laissé de traces
Que dans mon cœur ébahi

Et aucune entreprise aucune démarche
Aucune pensée déviante
Ne pourront jamais remettre en cause
De si faible façon que ce soit
L’amour où par toi
Je fus au jour jeté

Je t’aime
Dans le silence qui suit
Une chanson d’amour
Dans la beauté des cantiques
Offrant la foi divine aux cieux
A la croisée solennelle et dérisoire
Du jour et de la nuit
Comme une fleur éclose
Un jour de folie
Sur le fumier des amours défuntes

Et que nul ne voie dans cet amour
Une alliance forcée
Un mariage d’intérêts
Car le temps de vivre
N’est plus aux détours
Ni aux arrangements subtils
Aux combinaisons puériles
Il est à l’amour profond
Comme à l’océan la vague
Comme à la branche l’oiseau qui chante
Parce que l’amour n’a plus le temps
De se compter ni de se regarder

Que nul ne rie de cet amour
Déclaré publiquement
Afin que chacun en soit averti
Afin qu’il ne puisse jamais être dit
Que j’ai pu avoir honte
De cet amour délibéré
Je déclare mon amour immortel
Portant en ce froid d’automne venu
Et dans sa pâle lumière
L’éternité d’aimer
Que la vie confère à tous

Oui je le confirme
Dans un amoncellement de tendresse
Je t’aime de tout part
Sous la ramure de la lune
A brouter les herbes du vent

[Félice]

Michel,

Chronologiquement :

"que ombre et lumière" ne serait pas plutôt "qu'ombre et lumière" ?

"sans y avoir laissé de traces
que dans mon coeur ébahi" voilà deux vers libres d'une expressivité gigantesque.

Le texte s'est construit peu à peu dans ma lecture et j'ai beaucoup apprécié ces diverses "prises de risque" :

un vocabulaire un peu rébarbatif (démarche, décision, entreprise, etc),
une longueur qui peut paraître un peu débordante ("comme l'océan à la vague", "comme à la branche...").

Je chipote, hein ?

Félice.

[jc-blondel]

bravo
michel

celle pour qui le texte a ete ecrit
devait avoir un coeur de bord des larmes
mais qu'est ce qu'elle a du charmee et heureuse

et puis je t'aime ne sont t ils les plus jolis mots du monde

amicalement
jean claude

[Ben-du-Toit]

Moi j'aime bien ce poème
Oui beaucoup même
ça a ce goût inimitable de ce qui va à contre-courant
et qui l'assume pleinement
Avec en plus quelques belles formules.

Ben-du-Toit

[Charlie]

Ben moi j'aurais aimé
être l'objet...la cause...
d'une telle déclaration

Amitiés
Charlie

[Carla.]

Amour/décisionnel...Alors là je fuis...
Néanmoins, c'est un texte bien construit, peut-être un peu trop "méthodique" (ou qui en donne l'impression en raison du vocabulaire employé) et puis c'est un bel hommage à l'intéressée,

[Michel]

précisions suite à vos commentaires

si cette déclaration s'adressait
à une personne aimée
je comprends alors Carla quand elle dit :
alors là je fuis

non il ne s'agit pas d'une déclaration
à autrui
mais d'une une affirmation d'aimer une personne
à soi-même
une volonté de l'aimer quoiqu'il en soit
ou qu'il puisse arriver
comme la bien senti Ben du toit
qui souligne que cette "déclaration "
va à contre courant

cette volonté d'aimer
entraîne comme la bien vu Felice
un vocabulaire un peu rebarbatif
et comme l'indique Carla remarquant l'emploi
d'un vocabulaire affirmatif

merci de vos lectures attentives

Michel

[Carla.]

J'avais bien compris, mais j'ai du mal à mettre ensemble volonté/ et aimer, aimer et / implacabilité, aimer et /admettre, etc, etc...Surtout adressé à soi-même. Ce qui n'enlève rien à la qualité du texte.

[balila]

Un peu déstabilisée également par certains mots, et pourtant, le courant passe, c'est un très bel élan du coeur Michel.

balila

[Félice]

Merci de ces précisions, Michel. J'ai lu autrement.

Félice.

[Nobody's perfect]

J'ai beaucoup aimé aussi, même sije ne vais pas en ce sens (suis trop "sauvage"), mais j'ai lu avec le regard, autre que le mien

[Caliel]

AMOUR DECISIONNEL
Je t’aime
Par décision irréversible
Par volonté implacable
Sans jamais douter
De ma volonté
Ni de cette décision sans appel
Je t’aime
Dans l’indissoluble couple
Qu'ombre et lumière
Ont taillé dans le temps
Dans l’immensité des océans
Dans les senteurs des bois
Et de la terre mouillée
Sur les lèvres enfiévrées
A la saison des amours
Et dans le premier cri de l’enfant né
Je t’aime
Par la nécessaire décision de l’admettre
Tel qu’il me fut donné de le sentir
Sur un chemin d’automne égaré
Où de vifs feuillages rouges et dorés
Baisaient un grand ciel bleu
Sans y avoir laissé de traces
Que dans mon cœur ébahi


Très belles images



Et aucune entreprise aucune démarche
Aucune pensée déviante
Ne pourront jamais remettre en cause
De si faible façon que ce soit
L’amour où par toi
Je fus au jour jeté

Je t’aime
Dans le silence qui suit
Une chanson d’amour

subtile

Dans la beauté des cantiques
Offrant la foi divine aux cieux
A la croisée solennelle et derisoire
Du jour et de la nuit
Comme une fleur éclose
Un jour de folie
Sur le fumier des amours défuntes[/b]

une image qui en fait bien ressortir
la beauté pure, contrasté par fumier, une ombre..

Et que nul ne voie dans cet amour
Une alliance forcée
Un mariage d’intérêts
Car le temps de vivre
N’est plus aux détours
Ni aux arrangements subtils
Aux combinaisons puériles
Il est à l’amour profond
Comme à l’océan la vague
Comme à la branche l’oiseau qui chante
Parce que l’amour n’a plus le temps
De se compter ni de se regarder

Que nul ne rie de cet amour
Déclaré publiquement
Afin que chacun en soit averti
Afin qu’il ne puisse jamais être dit
Que j’ai pu avoir honte
De cet amour délibéré
Je déclare mon amour immortel
Portant en ce froid d’automne venu
Et dans sa pâle lumière
L’éternité d’aimer
Que la vie confère à tous

Oui je le confirme
Dans un amoncellement de tendresse
Je t’aime de tout part
Sous la ramure de la lune
A brouter les herbes du vent

le style singulier, tendre, epxlicite, entre le rustique de la nature, la beauté qui enseigne, et l'amour spirituel qui la depaind...
et la beauté de l'amour..comme une fleur qui pousse entre deux pierres..l'eternité
la beauté caché...et la beauté démasqué...sans contrefaçon, la volonté innebranlable du coeur d'exprimer ce qu'il a de plus precieux en lui peu importe ce qu'il adviendra. Ca me fait penser à mes histoires.. lorsque tu dis "qui souligne que cette "déclaration "..
va à contre courant"..une envie de dire les choses clairements
j'aimerais comprendre ces deux vers:

"Parce que l’amour n’a plus le temps
De se compter ni de se regarder"

Edited by Caliel, 02 September 2006 - 01:14 PM.

[Raoul]

Le titre veut-il dire quelque chose?
(a.)

[Caliel]

c'est son choix le plus élevé...
abstraction qui t'a echappé?

[Raoul]

c'est son choix le plus élevé...
abstraction qui t'a echappé?

ça s'adresse à moi?

[Caliel]

Non à La lune

Tu sais Michel t'aurais pu l'appeller aussi
Décision Ascensionelle!
c'est super aussi je trouve!

[Raoul]

ah...tant mieux

super

[emy_magique]

en faites elle s'addressait à toi

[Raoul]

non?

[Michel]

Merci Caliel
pour cette analyse peu commune
je n'ai pas souvenir d'en avoir vu
des comme celle-ci
mais bien des choses peuvent m'échapper
dans ce site
en outre il n'est pas fréquent d'avoir la curiosité
de fouiller la case recherche

beaucoup lisent les poèmes de la première page
ou les toutes premières
en particulier ceux des auteurs qui les commentent
politesse oblige c'est la moindre des choses

personnellement comme les autres
je fouille aussi les premières pages
c'est long de lire plus encore de commenter
aussi lorsque je tombe sur un poème réussi, émouvant,
original ou tout simplement délicieux

j'ai cette curiosité dans la rubrique recherche
d'aller lire d'autres poèmes du même auteur
quand je ne le connais pas encore

Ah oui, vous souhaitez avoir un éclaircissement
sur ces deux vers :

"Parce que l’amour n’a plus le temps
De se compter ni de se regarder"

comme vous l'avez souligné en gras
ces deux vers sont liés au départ dans la même strophe
à des vers qui les précèdent
à savoir en remontant vers le haut :

"Il est à l’amour profond"

"Car le temps de vivre"

"Que nul ne rie de cet amour"

tous entrecoupés d'images
que vous avez mises d'ailleurs en italiques

bon si on supprime les images
qui coupent ces vers on a le texte suivant :

Que nul ne rie de cet amour
Car le temps de vivre
est (sous-entendu dans le sens "appartient") à l’amour profond
"Parce que l’amour (sous-entendu profond vrai évitant la répétition) n’a plus le temps
De se compter ni de se regarder"
au passage attention "il est "revient sur "cet amour" plus haut

ce qui signifie que dans la vie
le temps de vivre est compté
et que la quète de l'amour véritable
le fameux "amour toujours"
si vous préférez
n'a guère de temps devant lui au regard
des autres amours éphémères
souvent inachevés manqués gaspillés perdus
même pas le temps de se compter parmi les autres
ni de se regarder allusion
à cette célèbre citation de Saint Exupéry
"aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre,
c'est regarder ensemble dans la même direction"
donc vraiment peu de temps dans notre temps à vivre

je crois qu'il y a un vers d'Aragon qui dit :
"Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard"
si on remplace "vivre" par "aimer"
vous avez là l'explication

bref dans une vie où l'on perd trop d'occasions
de réussir un amour le temps de trouver l'amour vrai
nous est toujours compté ce qui explique aussi
qu'on passe sa vie à chercher l'amour sans y parvenir le plus souvent
allons ne soyons pas trop pessimistes il existe dieu merci des exceptions

quand on utilise en poèsie un style serré
le plus raccourci possible à chaque vers
volontairement déroutant
coupé d'images où peut se perdre le lecteur
c'est uniquement pour l'amener
comme vous l'avez fait
à se poser des questions
et pour reprendre un terme à la mode
espérer livrer une "poèsie interactive"

Amitiés
Michel

[Raoul]

et pour le titre? (je m'adresse à l'auteur)

[Michel]

et pour le titre? (je m'adresse à l'auteur)

cher Raoul

je sais que tu as un esprit espiègle et jongleur
qui égaie ce site

dois-je répondre ?

Je pense que ta requète est une envie
de me faire plancher pour rien
comme lors d'un examen
remarque pour l'examen
parfois on est reçu

ton ironie joyeuse montre que
tu comprends parfaitement ce poème

Amitiés
MIchel

Tu sais Michel t'aurais pu l'appeller aussi
Décision Ascensionelle!
c'est super aussi je trouve!

c'est une proposition
très érotique
Caliel
le désir serait-il décisionnel
à ce point ?

amitiés
Michel

[Raoul]

Michel, Michel (je bisse pour marquer ma considération)

C'est pourtant une question sincère malgré sa formulation taquine.

Ce mot "décisionnel" m'étonne et m'intéresse, d'une part parce que je n'arrive à me représenter ou concevoir ce que pourrait être un amour décisionnel ( d'aide à la décision en somme ?) et d'autre part parce que cette formulation me paraît singulièrement décalée par rapport au style du texte. Est-ce voulu?

Edited by Raoul, 02 September 2006 - 04:17 PM.

[Michel]

ben oui c'est voulu
pourquoi ?
d'abord pour intriguer
et cela semble marcher auprès des lecteurs
pour qui l'amour ne peut pas être décisionnel
il est normalement instinctif inexplicable irrationnel
ne dit-on pas "tomber amoureux"
sans savoir comment ni pourquoi

alors ?

mais une fois que l'on est pris au piège de l'amour
que faire ?
soit on se laisse balotter par les circonstances
soit on décide d'aimer quoiqu'il arrive
pas forcement dans une fidélité routinière
mais dans une constance d'aimer
et d'aller jusqu'au bout
"aimer malgré tout"
aurait pu aussi être le titre
par volonté implacable
sans jamais douter de l'amour
aimer sans appel
pas forcément d'une façon absolue
simplement d'une manière volontaire
sans jamais lacher prise
en surmontant les échecs
les déconvenues la souffrance
sans peur ni du chagrin ni des convenances


j'essaie de le dire poètiquement :

sur chacune de nos épaules
comme un oiseau migrateur
ce n'est pas le monde que nous portons
mais seulement le bleu du temps
qui est l'amour
par la nécessaire décision de l'admettre
tel qu'il nous est donné de le sentir
sur chacune de nos épaules
et même si on s'égare en chemin

voilà j'ai planché

Amitiés
Michel

[Raoul]

Le titre est plus accrocheur que juste, je trouve (raisonné, décidé, échaffaudé, appliqué, spéculatif...colleraient mieux au sens sans s'inspirer des supercheries du vocabulaire informatique, sauf si justement cet amour là était comme un supercherie...d'où ma question...

[Caliel]

ben oui c'est voulu
pourquoi ?
d'abord pour intriguer
et cela semble marcher auprès des lecteurs
pour qui l'amour ne peut pas être décisionnel
il est normalement instinctif inexplicable irrationnel
ne dit-on pas "tomber amoureux"
sans savoir comment ni pourquoi

mais une fois que l'on est pris au piège de l'amour
que faire ?
soit on se laisse balotter par les circonstances
soit on décide d'aimer quoiqu'il arrive
pas forcement dans une fidélité routinière
mais dans une constance d'aimer
et d'aller jusqu'au bout
"aimer malgré tout"

J'adore, arreté je vais tomber amoureuse
ma constance va chavirer, et mon coeur
s'illuminer...la lumière ne me fait plus peur
Et en amour je suis d'accord
j'en ais trop souffert d'une ..elle aurait
pu être clair, sans pour autant flancher
Elle pouvait avouer de façon explicite
Ce que j'admire chez vous
vous êtes élevé, inspiré par les ideaux
les plus chastes...touchant!

[Michel]

Le titre est plus accrocheur que juste, je trouve (raisonné, décidé, échaffaudé, appliqué, spéculatif...colleraient mieux au sens sans s'inspirer des supercheries du vocabulaire informatique, sauf si justement cet amour là était comme un supercherie...d'où ma question...

bon je vois que j'ai bien mal planché
pas grave
vous n'aimez pas non plus "aimer malgré tout"
plus poètique non ?

Amitiés
Michel

[Raoul]

si vous voulez, c'est vous le poète.

[belvis]

J'aime tout particulièrement les cinq derniers vers...