Ce sang qui coule sur les murs
Au bout du doigt d'un soldat;
Est-ce aujourd'hui, passé, futur ?
Croyez-vous qu'on le saura ?
Ne baissez pas les yeux;
C'est chose si facile
Que de prier les cieux
A l'image si fragile.
Mais existe-t-il un dieu
Qui vous observe ?
Et s'il existe un peu,
Est-ce pour qu'on le serve ?
La mer, elle, vous semble infinie…
Et pourtant elle se brise
Sur les côtes de pays
Qui s'enfoncent sous sa bise.
Mourir à leur touché,
Ce sont les fanatiques
Qui se font tous coucher
En processions symphoniques.
Ca s'appelle religion,
Pour former des cortèges
Et, pour chaque opinion,
Sur un geste, on abrège.
En priant pour la paix,
Au nom de dieux sans mémoire,
Ils tuent pour l'instaurer
Et ne se voient pas laids,
Car mille glaces et miroirs
Sur eux se sont brisés.
On appelle cela:
"Lutte pour la bonne cause".
Mais, plus est grand le pas,
Plus le monde explose.
Des religions et des soldats,
Pour que s'amusent les pions,
C'est leur règne ici-bas
Qui empeste par son nom !
Et s'il n'est qu'un mot à dire
Sur ces gestes qui vont et viennent,
Certains osent-ils le définir ?
Car, malheureusement, c'est: Amen !
(19/04/82___08/06)
