La noire hébétude.
La morne hébétude.
La blanche hébétude.
Je la déteste. Point.
S’il faut commencer, ce sera par le bruit sourd et régulier. Mais s’il faut bien commencer, ce seront quelques graviers, et mon souffle de feu. La route. Celle ou l’amour s’en va devant la liberté : un lâcher de pigeons, beau de loin, mais terrible de près.
Je m’égare ; il me faut revenir à la route. Je la vois, bordée de ténèbres, abaisser le sol pour s’en aller à l’infini, loin des pensées géniales et des maux concrets, loin de tout profil, sans cœur et sans odeur. Humide et désirable, et me posant le vent contre la face. Il n’est pas exaltant le cœur des autres. C’est une grande étendue, noire et cloisonnée.
-Je désire tes mains pour soutenir mon bras, pas l’inverse. N’entretiens pas de projets autres.
J’aurais du pleurer, crier, chanter, pas l’inverse. Elle avait des projets tout autres. Je redoutais la route, aux paysages acérés, aux mains moites, aux yeux délavés : nous sommes tous animaux. J’ai les mains droites, et des yeux parsemés, je me voudrais féroce et félin, l’âme noire, et l’hébétude en moins.
Le rugueux gracieux s’étale avec l’inharmonie des jours de fêtes. Je sais où je vais, toutes les routes mènent au mur. Je me retrouve accablé, foulant le goudron ; j’ai pris la mauvaise route vers l’infini.
Je ne suis pas l’étendue noire, juste les pointillés blancs.
La noire hébétude.
La morne hébétude.
La blanche hébétude.
Je l’aime. Mur.
S’il faut finir ce seront quelques graviers, et mon souffle de feu. Mais s’il faut bien finir ; peut- être trouverai-je l’infini.

Route
Started by plok, Oct 01 2006 06:27 PM
5 replies to this topic
#1
Posted 01 October 2006 - 06:27 PM
#2
Posted 01 October 2006 - 09:31 PM
J'aime bien camarade;
Sincerement j'aime bien. Je changerais pas grand chose.
Sincerement j'aime bien. Je changerais pas grand chose.
#3
Posted 02 October 2006 - 07:06 AM
merci

#4
Posted 02 October 2006 - 08:59 AM
J'ai aimé la tracer ta route, fluide et originale.
#5
Posted 02 October 2006 - 08:21 PM
Il y a une atmosphère étrange dans ton texte Plok, une gravité, une insécurité, une confusion, et ce mur devant lequel il faut s'arrêter et devant lequel tout finit...
Bienvenue à toi.
balila
Bienvenue à toi.
balila
#6
Posted 05 October 2006 - 08:33 AM
Je l'empreinte cette route. Une écriture fluide, un texte agréable avec toute une palette d'émotions.
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