
Automedon
Started by Pritos, Oct 18 2006 08:40 PM
7 replies to this topic
#1
Posted 18 October 2006 - 08:40 PM
J'ai dû sonner plusieurs fois
il y avait Dieu le Père en gros caractères
ce jour-là on battait fête au nom du Fils
Marie enrubanée de gaze faisait un minois d'or aux séraphins
c'est le commandeur Pierre qui m'a répondu
aucune place en paradis
repassez un jour d'éclipse
ou attendez la révélation
ou postulez une autre vie
je suis reparti de guerre lasse
dans la gorge comme un goût de pépin
le précipité d'un vieux fruit sur
et comme j'étais très prêt de fondre
le soleil cognait si fort
j'ai ouvert le carreau de ma lucarne
laissé choir mes élytres encrassées de nuit
au sel lacrymal des astres morts-nés
et nu me suis jeté dehors
un ruisseau filait doux entre les cuisses de l'été
dévidée ma pelote au labyrinthe d'arborescences toutes chargées de sucs
la paume au sein j'y tisonne en rêve encore
le stigmate absolu
entre le gel des poivrières et l'angélisme déchu
bionda grassota ô mon adolescence en laitances généreuse
que de déboires au creux de ces instants métrés
pile d'assiettes où la soupe a laissé sa grimace
quelques éclats de rire torride en folle Iphigénie
et l'embrassée solennelle sur la chair ingéniée
je te hisserais au bout de mes dix doigts
comme l'enfant que je n'ai pas
ô Vie
malgré toutes ces ronces où ta deshérence me ronge
mais
sur la sente aride des heures
mon pas s'habille du haillon des garrigues
quelque dent de calcaire sera ma stèle à la risée d'après midi
demain ombrelle ma ronde autoclave clora l'aura
à toutes fins inutile
il y avait Dieu le Père en gros caractères
ce jour-là on battait fête au nom du Fils
Marie enrubanée de gaze faisait un minois d'or aux séraphins
c'est le commandeur Pierre qui m'a répondu
aucune place en paradis
repassez un jour d'éclipse
ou attendez la révélation
ou postulez une autre vie
je suis reparti de guerre lasse
dans la gorge comme un goût de pépin
le précipité d'un vieux fruit sur
et comme j'étais très prêt de fondre
le soleil cognait si fort
j'ai ouvert le carreau de ma lucarne
laissé choir mes élytres encrassées de nuit
au sel lacrymal des astres morts-nés
et nu me suis jeté dehors
un ruisseau filait doux entre les cuisses de l'été
dévidée ma pelote au labyrinthe d'arborescences toutes chargées de sucs
la paume au sein j'y tisonne en rêve encore
le stigmate absolu
entre le gel des poivrières et l'angélisme déchu
bionda grassota ô mon adolescence en laitances généreuse
que de déboires au creux de ces instants métrés
pile d'assiettes où la soupe a laissé sa grimace
quelques éclats de rire torride en folle Iphigénie
et l'embrassée solennelle sur la chair ingéniée
je te hisserais au bout de mes dix doigts
comme l'enfant que je n'ai pas
ô Vie
malgré toutes ces ronces où ta deshérence me ronge
mais
sur la sente aride des heures
mon pas s'habille du haillon des garrigues
quelque dent de calcaire sera ma stèle à la risée d'après midi
demain ombrelle ma ronde autoclave clora l'aura
à toutes fins inutile
#2
Posted 18 October 2006 - 09:08 PM
Comme une belle épopée,
Une légende...
Superbe poésie.
Une légende...
Superbe poésie.
#3
Posted 19 October 2006 - 08:55 AM
jolie décore..;
j'aime
iah-hel
j'aime

iah-hel
#4
Posted 19 October 2006 - 05:47 PM
Citation (Pritos @ Oct 18 2006, 09:40 PM) <{POST_SNAPBACK}>
J'ai dû sonner plusieurs fois
il y avait Dieu le Père en gros caractères
ce jour-là on battait fête au nom du Fils
Marie enrubanée de gaze faisait un minois d'or aux séraphins
c'est le commandeur Pierre qui m'a répondu
aucune place en paradis
repassez un jour d'éclipse
ou attendez la révélation
ou postulez une autre vie
je suis reparti de guerre lasse
(...)
il y avait Dieu le Père en gros caractères
ce jour-là on battait fête au nom du Fils
Marie enrubanée de gaze faisait un minois d'or aux séraphins
c'est le commandeur Pierre qui m'a répondu
aucune place en paradis
repassez un jour d'éclipse
ou attendez la révélation
ou postulez une autre vie
je suis reparti de guerre lasse
(...)
Je ne le crois pas! C'est donc ainsi qu'ils t'ont traité ?
Je pense que depuis l'affaire Warren Buffett,
qui a versé sa fortune à la fondation Bill Gates pour acheter son paradis
(et c'est lui-même qui l'a dit), les tenants de ce coin-là sont de plus en plus exigeants.
Avant, le paradis était une compensation pour les pauvres,
mais les temps changent hélas et pas dans le bon sens.
J'espère quand-même que tu ne t'es pas présenté en voulant leur vendre une assurance-vie !
#5
Posted 19 October 2006 - 06:57 PM
Citation (iahhel @ Oct 19 2006, 07:55 AM) <{POST_SNAPBACK}>
jolie décore..;
j'aime
iah-hel
j'aime

iah-hel
Et dire que j'aurais pu le louper!
Citation (belvis @ Oct 18 2006, 08:08 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Comme une belle épopée,
Une légende...
Superbe poésie.
Une légende...
Superbe poésie.
Je n'en ai pas le mérite: on ne m'a pas donné le choix!
Citation (Harry @ Oct 19 2006, 04:47 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Je ne le crois pas! C'est donc ainsi qu'ils t'ont traité ?
Je pense que depuis l'affaire Warren Buffett,
qui a versé sa fortune à la fondation Bill Gates pour acheter son paradis
(et c'est lui-même qui l'a dit), les tenants de ce coin-là sont de plus en plus exigeants.
Avant, le paradis était une compensation pour les pauvres,
mais les temps changent hélas et pas dans le bon sens.
J'espère quand-même que tu ne t'es pas présenté en voulant leur vendre une assurance-vie !
Je pense que depuis l'affaire Warren Buffett,
qui a versé sa fortune à la fondation Bill Gates pour acheter son paradis
(et c'est lui-même qui l'a dit), les tenants de ce coin-là sont de plus en plus exigeants.
Avant, le paradis était une compensation pour les pauvres,
mais les temps changent hélas et pas dans le bon sens.
J'espère quand-même que tu ne t'es pas présenté en voulant leur vendre une assurance-vie !
Oui. Je ne fais pas le poids en dollars!
Et puis, les desseins du Seigneur étant impénétrables, je crois que j'étais un peu présomptueux...
Merci à vous.
#6
Posted 20 October 2006 - 01:20 PM
Citation (Pritos @ Oct 18 2006, 09:40 PM) <{POST_SNAPBACK}>
J'ai dû sonner plusieurs fois
il y avait Dieu le Père en gros caractères
ce jour-là on battait fête au nom du Fils
Marie enrubanée de gaze faisait un minois d'or aux séraphins
c'est le commandeur Pierre qui m'a répondu
aucune place en paradis
repassez un jour d'éclipse
ou attendez la révélation
ou postulez une autre vie
je suis reparti de guerre lasse
dans la gorge comme un goût de pépin
le précipité d'un vieux fruit sur
et comme j'étais très prêt de fondre
le soleil cognait si fort
j'ai ouvert le carreau de ma lucarne
laissé choir mes élytres encrassées de nuit
au sel lacrymal des astres morts-nés
et nu me suis jeté dehors
un ruisseau filait doux entre les cuisses de l'été
dévidée ma pelote au labyrinthe d'arborescences toutes chargées de sucs
la paume au sein j'y tisonne en rêve encore
le stigmate absolu
entre le gel des poivrières et l'angélisme déchu
bionda grassota ô mon adolescence en laitances généreuse
que de déboires au creux de ces instants métrés
pile d'assiettes où la soupe a laissé sa grimace
quelques éclats de rire torride en folle Iphigénie
et l'embrassée solennelle sur la chair ingéniée
je te hisserais au bout de mes dix doigts
comme l'enfant que je n'ai pas
ô Vie
malgré toutes ces ronces où ta deshérence me ronge
mais
sur la sente aride des heures
mon pas s'habille du haillon des garrigues
quelque dent de calcaire sera ma stèle à la risée d'après midi
demain ombrelle ma ronde autoclave clora l'aura
à toutes fins inutile
il y avait Dieu le Père en gros caractères
ce jour-là on battait fête au nom du Fils
Marie enrubanée de gaze faisait un minois d'or aux séraphins
c'est le commandeur Pierre qui m'a répondu
aucune place en paradis
repassez un jour d'éclipse
ou attendez la révélation
ou postulez une autre vie
je suis reparti de guerre lasse
dans la gorge comme un goût de pépin
le précipité d'un vieux fruit sur
et comme j'étais très prêt de fondre
le soleil cognait si fort
j'ai ouvert le carreau de ma lucarne
laissé choir mes élytres encrassées de nuit
au sel lacrymal des astres morts-nés
et nu me suis jeté dehors
un ruisseau filait doux entre les cuisses de l'été
dévidée ma pelote au labyrinthe d'arborescences toutes chargées de sucs
la paume au sein j'y tisonne en rêve encore
le stigmate absolu
entre le gel des poivrières et l'angélisme déchu
bionda grassota ô mon adolescence en laitances généreuse
que de déboires au creux de ces instants métrés
pile d'assiettes où la soupe a laissé sa grimace
quelques éclats de rire torride en folle Iphigénie
et l'embrassée solennelle sur la chair ingéniée
je te hisserais au bout de mes dix doigts
comme l'enfant que je n'ai pas
ô Vie
malgré toutes ces ronces où ta deshérence me ronge
mais
sur la sente aride des heures
mon pas s'habille du haillon des garrigues
quelque dent de calcaire sera ma stèle à la risée d'après midi
demain ombrelle ma ronde autoclave clora l'aura
à toutes fins inutile
c'est plein d'images, de couleurs, de mouvement,
un voyage...
c'est toute une vie...
le voyage d'une vie.
Chaque fois que je l'ai lu j'y ai vu quelque chose de nouveau...
Artemisia
#7
Posted 20 October 2006 - 05:21 PM
ô Vie
Ô Vie infiniment Chère...
Je vous ai lu plusieurs fois, avec toujours beaucoup d'emotion à chaque fois !
Amicalement.
Lisa.
Ô Vie infiniment Chère...
Je vous ai lu plusieurs fois, avec toujours beaucoup d'emotion à chaque fois !
Amicalement.
Lisa.
Edited by LisAbelle, 20 October 2006 - 05:22 PM.
#8
Posted 20 October 2006 - 09:54 PM
Artemisia
Oui: un voyage existentiel. C'est pourquoi j'avais pensé au saumon, qui retourne à son lieu de naissance. C'était d'ailleurs l'animal de la métempsycose par excellence dans l'enseignement que dispensaient des sages antiques...
Mais j'ai abandonné cette allusion trop hermétique.
LisAbelle
Votre regard m'est garant de l'émotion que le poème a en charge. Je suis heureux de ce témoignage.
A toutes deux, merci.
Oui: un voyage existentiel. C'est pourquoi j'avais pensé au saumon, qui retourne à son lieu de naissance. C'était d'ailleurs l'animal de la métempsycose par excellence dans l'enseignement que dispensaient des sages antiques...
Mais j'ai abandonné cette allusion trop hermétique.
LisAbelle
Votre regard m'est garant de l'émotion que le poème a en charge. Je suis heureux de ce témoignage.
A toutes deux, merci.
1 user(s) are reading this topic
0 members, 1 guests, 0 anonymous users