Enfin Bref...
#1
Posted 02 April 2006 - 10:23 AM
Vers ton arme
Quelle attirance !
Début septembre je t’écrivais
D’un pays sans arbres ni bancs
Durement
Sur un mur sans âme
Sans graffiti
Sang ! J’ai bien dit Sang !
Il y avait des soldats sous le pont
De jeunes félins
Et quelques putains
Et moi le dos au mur
Je n’écrivais déjà plus
Le train s’est arrêté trop loin
J’ai crié que je boitais
Enfin bref…
Je suis restée le dos au mur
Ils ont fusillé trois putains étoilées
Du coup le mur avait une âme
Et des graffiti
Enfin bref…
Un jeune félin m’a raccompagnée
Sans regarder vers le mur
Couvert de cent graffiti
Monochromes
Sang ! J’ai bien dit Sang !
Un train pour moi toute seule
D’autres sont passés bondés
Etrange
Enfin bref…
Il te suffit de fléchir l’index
#2
Posted 02 April 2006 - 10:40 AM
Car
Cela vit.
L'image se prend en pleine gueule, un éclair.
Des putains étoilées,
Un index pointé.
Oui, cela vit, Héloise.
#3
Posted 02 April 2006 - 10:58 AM
Admirable, il faudrait tout citer ! Formidable de cohérence et de maîtrise...
Baise-main heloise !
#4
Posted 02 April 2006 - 11:28 AM
bisous hélo !!
#5
Posted 02 April 2006 - 11:40 AM
Je trouve superbe cette logique mathématique glaciale qui s'arrête au bord du déclic.
Forte et dangereuse, car on pourrait même aller jusqu'à en accepter la fatalité ou pire, le choix.
Enfin bref...
c'est d'une rigueur puissante et magnifique
Amicalement
Paname
#6
Posted 02 April 2006 - 12:44 PM
pas de mot....et pas envie de m'en sortir avec une pirouette...
ahhh....je t'adresse mon silence alors...
#7
Posted 02 April 2006 - 02:11 PM
Ton écriture est-elle pure ? Ou absolue ?
Félice.
#8
Posted 02 April 2006 - 06:56 PM
Car
Cela vit.
L'image se prend en pleine gueule, un éclair.
Des putains étoilées,
Un index pointé.
Oui, cela vit, Héloise.
Je l'ai peut-être vécu
Perturbée que je suis parfois par des images récurrentes
Il est des atmosphères dans lesquelles je me sens à l'aise
Il ne me faut aucun effort pour les décrire
Bien à toi
#9
Posted 03 April 2006 - 04:57 AM
Admirable, il faudrait tout citer ! Formidable de cohérence et de maîtrise...
Baise-main heloise !
Merci Socque
Tu sais que j'attache beaucoup d'importance à tes coms
A demain pour une bise en live
#10
Posted 03 April 2006 - 10:46 AM
Vers ton arme
Quelle attirance !
Début septembre je t’écrivais
D’un pays sans arbres ni bancs
Durement
Sur un mur sans âme
Sans graffiti
Sang ! J’ai bien dit Sang !
Il y avait des soldats sous le pont
De jeunes félins
Et quelques putains
Et moi le dos au mur
Je n’écrivais déjà plus
Le train s’est arrêté trop loin
J’ai crié que je boitais
Enfin bref…
Je suis restée le dos au mur
Ils ont fusillé trois putains étoilées
Du coup le mur avait une âme
Et des graffiti
Enfin bref…
Un jeune félin m’a raccompagnée
Sans regarder vers le mur
Couvert de cent graffiti
Monochromes
Sang ! J’ai bien dit Sang !
Un train pour moi toute seule
D’autres sont passés bondés
Etrange
Enfin bref…
Il te suffit de fléchir l’index
tu danse beaucoup avec la mort
ces temps-ci
dans des décors ferroviaires
c'est toujours très beau
mais...si tu prenais le bus?
#11
Posted 03 April 2006 - 12:52 PM
bisous hélo !!
Merci Domi
Couvre toi !
#12
Posted 03 April 2006 - 03:45 PM
Je trouve superbe cette logique mathématique glaciale qui s'arrête au bord du déclic.
Forte et dangereuse, car on pourrait même aller jusqu'à en accepter la fatalité ou pire, le choix.
Enfin bref...
c'est d'une rigueur puissante et magnifique
Amicalement
Paname
C'est pourtant bien ainsi que j'aime composer
Mais je n'y arrive pas toujours
Bien à toi
#13
Posted 03 April 2006 - 07:49 PM
Jaloux je suis.
C'est magnifique.
Amitié
Hauteur
#14
Posted 03 April 2006 - 10:52 PM
J'aime ce tableau surréaliste où mille vies se fondent.
Hélo se prend pour l'Empereur Maximilien, une maîtresse de Zapata, et une communarde exhaltée contre le mur des fédérés.
Il y a une nouvelle extraordinaire de Julio Cortazar (plus fantastique que surréaliste, comme à son habitude) qui s'appelle graffitis... (je te la recommande si tu ne la connais pas... mais sinon je suis sûr que tu l'as lue dans une autre vie )
Mais je sais ce que veut dire cet index :
pointé il désigne celle que l'on met au banc de la gent féminine (la nouvelle Marie-Madeleine)
fléchi il appuie sur la gachette : pah !
"Regret des yeux de la putain
Et belle comme une panthère
Amour nos baisers florentins
Avaient une saveur amère
Qui a rebuté nos destins"
Chapeau bas, comtesse !
Chris(tophe)
#15
Posted 04 April 2006 - 08:15 AM
pas de mot....et pas envie de m'en sortir avec une pirouette...
ahhh....je t'adresse mon silence alors...
Un instant de silence
Il y avait pourtant du bruit autour de moi
Puis plus rien
Qu'un regard
Tous les autres ont fui
Mais toi
Tu me regardes
Ne dis rien
Nous n'en avons pas le temps
Les bruits vont revenir
#16
Posted 04 April 2006 - 08:29 AM
Ton écriture est-elle pure ? Ou absolue ?
Félice.
Je l'espère pure
Suggestive quand même
Mais à moins de faire de la poésie fleurie
(Ce matin j'ai cueilli une rose dans mon jardin
Et trois perles de rosée m'ont souri
Comme la nature était belle)
Comment ne pas se raconter !
Bien à toi
#17
Posted 04 April 2006 - 06:02 PM
ces temps-ci
dans des décors ferroviaires
c'est toujours très beau
mais...si tu prenais le bus?
J'aime les gares et les trains
Surtout aux heures de moindre affluence
C'est une atmosphère qui à la fois m'exalte et m'emplit de tristesse
Bien à toi
#18
Posted 04 April 2006 - 07:46 PM
Jaloux je suis.
C'est magnifique.
Amitié
Hauteur
Merci Hauteur
Le pire sans doute
Cela va bien avec mon caractère
Et parfois, mais beaucoup plus rarement, le meilleur
Bien à toi
#19
Posted 04 April 2006 - 07:49 PM
Bisous petits-pas dans les nuages. (voilà que j'invente des ptits mots)....
#20
Posted 05 April 2006 - 03:59 PM
J'aime ce tableau surréaliste où mille vies se fondent.
Hélo se prend pour l'Empereur Maximilien, une maîtresse de Zapata, et une communarde exhaltée contre le mur des fédérés.
Il y a une nouvelle extraordinaire de Julio Cortazar (plus fantastique que surréaliste, comme à son habitude) qui s'appelle graffitis... (je te la recommande si tu ne la connais pas... mais sinon je suis sûr que tu l'as lue dans une autre vie )
Mais je sais ce que veut dire cet index :
pointé il désigne celle que l'on met au banc de la gent féminine (la nouvelle Marie-Madeleine)
fléchi il appuie sur la gachette : pah !
"Regret des yeux de la putain
Et belle comme une panthère
Amour nos baisers florentins
Avaient une saveur amère
Qui a rebuté nos destins"
Chapeau bas, comtesse !
Chris(tophe)
Mais je suis restée le dos au mur
Montrée du doigt
Moins pour mon inconduite
Que pour mes différences
Il ne fait pas bon sortir des normes
Bien à toi
#21
Posted 05 April 2006 - 08:28 PM
Comme ces trois vers qui m'ont particulièrement marquée :
"Ils ont fusillé trois putains étoilées
Du coup le mur avait une âme
Et des graffiti"
balila
#22
Posted 05 April 2006 - 10:13 PM
Quand je lis ça
Il y avait des soldats sous le pont
De jeunes félins
Et quelques putains
Et moi le dos au mur
Je n’écrivais déjà plus
juste avant "sans graffiti" c'est un peu facile.
Cet ami je l'aime tellement que j'ai envie de le contredire, alors je lui répond ça
D’autres sont passés bondés
Etrange
Enfin bref…
Il te suffit de fléchir l’index
oui, car rien que pour cet fin je ne boirais non pas ton champagne mais ta croupe jusqu'à la lie.
#23
Posted 06 April 2006 - 05:24 AM
Quand je lis çaje me dis qu'il a la raison pour lui
juste avant "sans graffiti" c'est un peu facile.
Cet ami je l'aime tellement que j'ai envie de le contredire, alors je lui répond ça
oui, car rien que pour cet fin je ne boirais non pas ton champagne mais ta croupe jusqu'à la lie.
Ne serait-ce pas ce cheval hongre
Aux lourds pâturons
Que j'ai durement cravaché
Quand il osât hennir
Aux côtés de mon étalon ?
Je ne sais pas ce que nous boirons
De l'aube à la nuit
Et plus loin encore
Je ne sais pas
Je me contrefous de savoir
Mais s'il faut boire jusqu'à la lie
Nous boirons
#24
Posted 06 April 2006 - 08:10 AM
Bisous petits-pas dans les nuages. (voilà que j'invente des ptits mots)....
Tu as tout compris ma Douce
Las et vide de tout
Enfin bref...
Mourir ou peigner la girafe !
Puisqu'il faut passer le temps
Quand tout est vain
Bien à toi
#25
Posted 06 April 2006 - 09:27 AM
La Vie Est Belle, en dépit de tout ce sang.
Le seul péché, j'ai lu récemment, c'est de penser que l'autre est moins bien que soi.
ça se tient, je trouve.
Bises, Hélo
#26
Posted 06 April 2006 - 10:27 AM
#27
Posted 06 April 2006 - 10:39 AM
C'est tout ce que je peux dire...
Martine
#28
Posted 06 April 2006 - 11:14 AM
Amitiés
Bohémia
#29
Posted 06 April 2006 - 05:51 PM
Moins pour mon inconduite
Que pour mes différences
Il ne fait pas bon sortir des normes
"Non les bonnes gens n'aiment pas que
On prenne une autre route qu'eux"
#30
Posted 06 April 2006 - 06:52 PM
Mais allons, j'ose ! La vie est faite de petites expériences, alors soit, je m'y hasarde.
Mais que dire devant ce texte poignant d'une froideur réaliste, l'âme rouge séchant au mur, la marque du peuple mort sous les balles, on s'essouflerait presque en rattrapant les vers suivants...
On savourerait presque l'instant de folie éphémère, l'horreur magnifiée. Je savoure. Et j'aime. Finalement, rien n'est plus beau qu'une belle mort...
Ca y est, je sèche déjà, mais finalement, le mot est comme toute chose : on savoure sa rareté ^^
Amitiés
Julien, "Akito"
1 user(s) are reading this topic
0 members, 1 guests, 0 anonymous users