La Ramesh
#1
Posted 06 May 2006 - 02:16 PM
Là, elle abdique. Veut lâcher.
Ouvrir sa main et lâcher la branche.
Tant pis si le courant l’emporte.
Si la digue cède. Qu’elle cède.
Moi comprends pas
Moi fatiguée
Brûlante,
Lourde
Une larme prend naissance
Dans les soubassements emmêlés
De son ossature.
Une larme a choisi
Cet instant-là
Surgir de derrière ses yeux
Les envelopper
Les déborder
Puis s’écraser dans un fracas de cristal
Sur le sol indifférent.
Il ne lui reste que la peine.
Rien d’autre ne peut plus pousser
Sur les terres harassées
De son souffle.
C’est son petit lopin de vie à elle,
Qui se déglingue.
Oui, depuis,
Elle avait construit sa maison
En équilibre sur le bord de la falaise.
Un coup de vent a suffit.
Pourtant, elle l’entend.
Elle entend
J’enserre mon poing
Autour de la brindille
« Je voulais juste vous dire…
Je serai là
Sur la rive, impassible
Etirant mon bras de toutes mes forces
Le bois au bout.
Je resterai là,
A l’abri du temps.
Je voulais juste vous dire,
Vous avez le droit de vouloir
Revenir. La saisir encore.
Et défier le courant.
Encore.
Encore.
Encore.
Je serai là, je voulais vous le dire ».
#2
Posted 06 May 2006 - 02:29 PM
amitié
#3
Posted 06 May 2006 - 02:41 PM
Si tu es triste, alors lis ce texte pour toi. Ca n'est pas grave de lâcher la brindille. Mais elle sera toujours là, sur la rive. A ta portée. Promis.
Félice.
#4
Posted 06 May 2006 - 02:49 PM
Charlie
#5
Posted 06 May 2006 - 02:59 PM
choix, combat ou renoncement
...
délicatement exprimé ici Félice
somptueusement bouleversant
Amitiés,
Ambréance
#6
Posted 06 May 2006 - 04:57 PM
Un instant, oui. Mais surtout la promesse incondititonelle de laisser la lumière toujours accessible.
Il y a tant de gens à qui voudraient revenir, et qui ne trouvent plus de branche sur la rive.
Merci de ta lecture.
Félice.
#7
Posted 06 May 2006 - 05:39 PM
Météorologiquement parlant, il pleut à Fontainebleau.
En dehors de ça, le soleil est à son zénith.
Jaguar.
#8
Posted 06 May 2006 - 06:07 PM
Du temps qui passe ?
Comment faut-il faire ?
Un pied dans la tombe
Et l'autre boiteux
Il pleut très fort chez moi
#9
Posted 06 May 2006 - 06:10 PM
mais je n'ai sans doute perçu que ce qu'il m'intéressait de percevoir...pardon de celà...
amicalement
Henri
#10
Posted 06 May 2006 - 06:52 PM
Apaiser... c'est bien trop d'honneur. Mais je m'entraine 10 heures par jour.
Et pour toi, le texte s'appellera : la Ramesh aux pieds nus.
Félice.
#11
Posted 06 May 2006 - 08:12 PM
Oui, ce moment-là. Et puis surtout, tout l'épuisement qui le précède... comme un élan vers l'abdication.
Grand merci à toi !
Félice.
#12
Posted 06 May 2006 - 08:37 PM
Pour être à l'abri du temps, il faut être aimée. Les ultras spécialistes apprécieront le jeu de mots.
Ici aussi il pleut. Mais il faut tenir la brindille et s'accrocher à la rive.
Félice.
#13
Posted 06 May 2006 - 08:41 PM
Pour être à l'abri du temps, il faut être aimée. Les ultras spécialistes apprécieront le jeu de mots.
Ici aussi il pleut. Mais il faut tenir la brindille et s'accrocher à la rive.
Félice.
"il faut être aimée"...élémentaire mon cher Watson! lol!
Charlie
#14
Posted 06 May 2006 - 08:48 PM
Coucou Charlie !
Jaguar.
#15
Posted 06 May 2006 - 08:51 PM
Coucou Charlie !
Jaguar.
Coucou toi...
Charlie
#16
Posted 07 May 2006 - 12:04 AM
Juste poétiquement le "moi pas comprendre
moi fatiguée" me gêne un peu pour la beauté et la sonorité du texte.
amitiés
bohémia
#17
Posted 07 May 2006 - 09:31 AM
Une grande force dans ton poème symbolique.
#18
Posted 07 May 2006 - 11:14 AM
Merci de tes lectures régulières.
Les deux phrases sur lesquelles tu rippes... sont pour moi nécessaires. Mais uniquement parce que je reste collée à des images réelles. Je dois encore travailler le recul et l'abstraction.
Félice.
#19
Posted 07 May 2006 - 06:17 PM
sa douleur, toujours aussi bien ressentie..........parce que maîtrisée par ton écriture....
Amitiés
#20
Posted 07 May 2006 - 06:49 PM
Résilience, énergies, épuisement... oui, parfois on a l'impression de dépendre des moeyns qu'on a pour se débattre.
Moi, je crois simplement qu'on a plus de moyens qu'on ne le croit.
Merci.
Félice.
#21
Posted 09 May 2006 - 10:27 AM
#22
Posted 09 May 2006 - 10:50 AM
Là, elle abdique. Veut lâcher.
Ouvrir sa main et lâcher la branche.
Tant pis si le courant l’emporte.
Si la digue cède. Qu’elle cède.
Moi comprends pas
Moi fatiguée
Brûlante,
Lourde
Une larme prend naissance
Dans les soubassements emmêlés
De son ossature.
Une larme a choisi
Cet instant-là
Surgir de derrière ses yeux
Les envelopper
Les déborder
Puis s’écraser dans un fracas de cristal
Sur le sol indifférent.
Il ne lui reste que la peine.
Rien d’autre ne peut plus pousser
Sur les terres harassées
De son souffle.
C’est son petit lopin de vie à elle,
Qui se déglingue.
Oui, depuis,
Elle avait construit sa maison
En équilibre sur le bord de la falaise.
Un coup de vent a suffit.
Pourtant, elle l’entend.
Elle entend
J’enserre mon poing
Autour de la brindille
« Je voulais juste vous dire…
Je serai là
Sur la rive, impassible
Etirant mon bras de toutes mes forces
Le bois au bout.
Je resterai là,
A l’abri du temps.
Je voulais juste vous dire,
Vous avez le droit de vouloir
Revenir. La saisir encore.
Et défier le courant.
Encore.
Encore.
Encore.
Je serai là, je voulais vous le dire ».
"les terres harassées de son souffle" ah oui!oui!trois fois
mais tu seras là
encore (ter)
d'ailleurs ne sommes-nous pas tous là
sur ce site
"l'abri du temps" et de l'oubli
justement pour le repeter
qu'on est là
et qu'on veut le dire
je crois qu'on y parvient
#23
Posted 09 May 2006 - 11:00 AM
Par les mots, l'esprit. Et par l'esprit, la vie. Au-delà de tout les cagibis.
Félice.
#24
Posted 09 May 2006 - 11:19 AM
Avec ta poésie quantique
Ici les énergies
Qui s'affrontent
Qui s'opposent
Ou se complètent
L'extérieur vers l'intérieur
L'intérieur vers l'extérieur
Qu'y a-t-il donc de si fort
Dans les cagibis ?
Oui la brindille
Petite
Légère
Mais quelle immense force
Est nécessaire
Pour l'atteindre
Amitiés
Maud
#25
Posted 09 May 2006 - 11:43 AM
Merci pour le com. Je note.
Il y a de grands dangers, dans les cagibis. Et la Ramesh, elle s'en fout, du danger. Je verrai bien dans l'après-midi, si elle a décidé d'attraper la brindille.
Félice.
#26
Posted 09 May 2006 - 11:49 AM
Raoul
#27
Posted 09 May 2006 - 12:12 PM
Il y en a beaucoup, beaucoup d'autres, d'autres poètes plus expérimentés qu'il te faut lire avant, Raoul. Passe voir ceux d'Héloise, par exemple. Ceux d'Erre. Ceux de Vallée. Ceux de Balila. Je t'assure... ça vaut le détour.
Quant aux miens, je te suggère "Grrrrr". Pas plus.
Félice.
#28
Posted 09 May 2006 - 04:59 PM
Pour la première fois, j'ai presque trouvé délicieux de ne pas comprendre.
J'aime la musique, et comme les mots claquent.
Je n'ai rien compris. Mais vraiment, cela m'indifère
C'est surprenant, plaisant, musical, promenable, j'ai un plaisir "champêtre" à lire vos mots.
J'adore, Chère.
Hauteur
#29
Posted 09 May 2006 - 05:37 PM
Je comprends bien ce que vous dîtes. Et ce qui emplit mon coeur de joie, c'est que l'or humain est indépendant... (j'ai dit or ? je voulais dire esprit)... il perçoit de lui-même et par le cheminement, il crée.
On peut donc dire qu'un texte, à chaque lecture, évolue et prend du souffle. A chaque regard différent, il affine son identité. Est-ce à dire que les mots sont en perpetuelle évolution ?
Ben oui, hein.
Merci, cher. Et mes hommages comme vous dîtes.
Félice.
#30
Posted 09 May 2006 - 06:10 PM
moi non plus ch' cherch' pas à comprendr'...c'est...heu...plus confortabl'...passe queu...quand...des fois...comm' ça, ben... on trouv...ben...c'est souvent trist'...
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