Rue du portail des rêves
#1
Posted 05 August 2005 - 12:14 AM
Deux maisons ventrues aux briques brunes se tournent le dos de chaque côté de l’allée dont le pavé s’arrondit au centre d’une rigole, érodée, corrodée.
Aux murs, des lucarnes clignent leurs yeux dans des cages à barreaux, étroites.
Ces sœurs, jumelles à rebours, doivent se détester, pour sûr.
Leur rancœur marine dans une humidité de chlorose depuis un siècle, au moins.
Des pointes de faîte pendent des lambeaux de glycine dont les troncs serpentent sur le cuir des façades.
Les rumeurs du boulevard, en bas, gromellent à la frontière que marque une marche.
Un lézard hésite dans cette gangue où suinte le froid, goutte à goutte.
Le silence se distille, infuse dans ses mousses.
L’univers s’est enclos là, seul, sous un carré de ciel.
Au fonds de l’impasse se dresse un portail, en fer, vert bronze.
Enfant, de retour de l’école, les épaules encadrées d’un cartable aux renforts de cuir, je stoppais toujours ma course au seuil de l’enclave.
Le soleil jouait sur un rideau de poussière, jeté sur la pénombre.
Mes amis m’appelaient et je les oubliais.
J’avançais un pas, puis un autre.
Le pavé claquait ou crissait. J’avalais des goulées de cet air de serre, chaud ou froid, selon la saison et l’heure de la journée.
Le portail grandissait à chacun de mes pas.
J’approchais ma main et caressais l’écorce de métal.
Je pouvais sentir battre son cœur et le mien se serrait.
Je collais mon oreille et dans l’odeur d’urine des chats du quartier, je sentais s’élever les parfums d’un jardin des merveilles.
J’espérais avec crainte le bruit du loquet, sûrement à jamais verrouillé.
Je guettais le pas lourd d’un frère portier, le rire d’une fée, le galop d’un noir destrier.
Parfois je m’endormais, la joue collée à la page de garde, haute de douze pieds, de mon livre d’images imaginées.
La porte ne s’est jamais ouverte.
Et mes rêves, intacts, gardent encore sa clé.
#2
Posted 05 August 2005 - 08:55 AM
Amitiés
#3
Posted 05 August 2005 - 08:59 AM
amitié
#4
Posted 05 August 2005 - 10:56 AM
Qu'importe me diras-tu et tu auras raison
a.
#5
Posted 05 August 2005 - 07:12 PM
Et non, cher Alzeno, il importe ... car c'est bien la fin,
Et celle là n'est pas imaginée.
Dites-moi :
Que seraient nos rêves si nous les avions vécus ?
#6
Posted 05 August 2005 - 08:39 PM
#7
Posted 05 August 2005 - 08:48 PM
des expériences
#8
Posted 05 August 2005 - 08:51 PM
#9
Posted 05 August 2005 - 08:55 PM
#10
Posted 05 August 2005 - 09:12 PM
#11
Posted 05 August 2005 - 09:47 PM
c'est l'expérience qui laisse entrevoir les rêves
#12
Posted 05 August 2005 - 11:37 PM
moi qui ne mérite guère ni le titre, ni le sous-titre de maestro,
je ne vous livre cette réponse,
à laquelle, ma foi, je ne tiens pas tant que cela
et j'en informe notre ami Archange :
" Eussions nous vécu nos rêves, mes amis,
que nous en aurions fait
des remords,
des regrets,
des plaisirs qui ne durent qu'un instant,
ou peut-être,
peut-être,
d'autres rêves encore. "
Le pays des rêves est une rive sans grève au bord d'un puits sans fonds ...
Amitiés depuis le pays d'Alice et de Lewis.
#13
Posted 05 August 2005 - 11:43 PM
#14
Posted 05 August 2005 - 11:46 PM
Amitié
#15
Posted 06 August 2005 - 11:31 PM
Rêve réalisable ou purement délirant ...
Si j'aurais su ...
Signé
P'tit Gibus
#16
Posted 07 August 2005 - 11:35 PM
Amitiés,
Clara
#17
Posted 07 August 2005 - 11:51 PM
Ah, Clara ...
Clara ?
Mais ... Clara !
Ah, Clara.
Merci ...
Merci Clara.
#18
Posted 08 August 2005 - 07:34 PM
Je ne parle pas du portail, je parle des messages.
Celui-là , c'est pour le titre d'abord. Et puis ensuite, la meilleure prose poétique qu'il m'a été donné de lire sur ce site depuis le début ( il y en a peu), et l'un des meilleurs textes tous genres confondus.
Merci pour cette bouffée d'enfance, ces mystères de quatre sous qui nous sont si chers, ici rendu de façon magnifique.
#19
Posted 08 August 2005 - 09:54 PM
Que d'honneur, que d'honneur ! Et quelle tête va nous faire Homez !
Vite mon épée, mon bicorne ! Un mouchoir
Pour la sueur qui perle à mon front,
Pour la larme de joie ( de joie ! ) qui perle à mon oeil ...
Non, blague à part, j'ai été trés sensible à votre mot, à la sincérité avec laquelle vous aimez ( nous aimons ) ces mystères de quatre sous.
Amitiés,
Amitiés vraies.
#20
Posted 08 August 2005 - 10:24 PM
#21
Posted 08 August 2005 - 10:30 PM
Hmmmm,
Merci.
Au fait, vous a-t-on déjà dit que cet avatar vert tétard vous va,
Vous va, disais-je nom d'un pétard !,
Donc vous va, hmmm, bien au teint ?
Je souris ( vert de gris) mais ne me moque pas.
Je suis superbement gêné de ce superbe.
Songez, juste aprés ma réception à l'académie !
Je n'ai plus des chevilles, mais de poteaux télégraphiques !
Eh bien sûr, mes amitiés.
Sincérement.
Jean L. INFONTE
#22
Posted 08 August 2005 - 10:50 PM
Tout était silencieux sur le chemin de terre
Où cet homme marchait à la tombée du jour.
Rien ne semblait bouger en ce lieu solitaire,
Personne à l’horizon ne rôdaillait autour.
Il ne faudrait pas croire qu’il faisait ses prières
Ni qu’il se récitait, à voix basse, un discours !
Observant cet homme et sa démarche fière
Une idée m’est venue de lui jouer un tour.
Coquine et pour en rire, à défaut de me taire,
Heureusement que ce mot vint à mon secours,
Et le voici encor, torpinouche pour vous plaire !
:-)
#23
Posted 09 August 2005 - 12:15 AM
#24
Posted 09 August 2005 - 01:34 AM
#25
Posted 09 August 2005 - 01:39 AM
Thus, I was right.
I am a poor lonesome cowboy, so lonesome ...
Oh my rose, my rose of Alabamaaaaaaa !
#26
Posted 09 August 2005 - 01:42 AM
Your Suzanna !
#27
Posted 09 August 2005 - 01:51 AM
Old times there are not forgotten,
Look away, look away, look away,
Dixieland.
In Dixieland where I was born in,
Early on one frosty morning,
Look away, look away, look away,
Dixieland.
Oh, I wish I was in Dixie,
Hooray, hooray,
In Dixieland I'll take my stand,
To live and die in Dixie,
Away, away, away down south, in Dixie.
#28
Posted 09 August 2005 - 09:02 AM
#29
Posted 09 August 2005 - 07:39 PM
Carla, Clara,
et Luce-île ...
Ma ruelle se peuple de robes et de parfums et de jolis sourires ...
Se perdre dans la rue du portail des rêves ?
Peut-être ... en suis-je jamais revenu ?
Amitiés ... à vous toutes, Mesdames.
#30
Posted 09 August 2005 - 07:49 PM
Merci de ce doux moment Infonte.
balila
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