Trois Anges (essai 2)
#1
Posted 10 December 2006 - 07:52 PM
Nos hivers battent là, pendant que mourir naît
Partout dedans nos yeux d’enfants qui s’engourdissent
L’ange sur les collines, rabat in extremis
Des grappes tièdes de chair contre nos gués
Il déplace les pierres de ses vertes lueurs.
L’autre, aux oreilles éclatées de l’harmonie
Promise, cherche des rivages pour que meurent
Bientôt l’effroi serré qu’enflent nos démentis
S’avance le dernier, pattes criblées d’épines
Il porte jusque dans l’au-delà, les morceaux
Recousus de nos rêves : épaule clandestine
Singulier unisson d’un instant surhumain
Les anges bâtisseurs saccagent nos tombeaux,
Erigent des espoirs sur nos vides défunts.
#2
Posted 10 December 2006 - 08:45 PM
Le premier quatrain me semble bien abouti (les deux premiers vers notamment sont très beaux je pense).
Une erreur peut-être :
"cherche des rivages pour que meurent
Bientôt l’effroi serré", c'est bien "l'effroi serré" le sujet ?
Félice, je crois que le travail paye !
#3
Posted 10 December 2006 - 08:57 PM
#4
Posted 10 December 2006 - 09:20 PM
Le premier quatrain me semble bien abouti (les deux premiers vers notamment sont très beaux je pense).
Une erreur peut-être :
"cherche des rivages pour que meurent
Bientôt l’effroi serré", c'est bien "l'effroi serré" le sujet ?
Félice, je crois que le travail paye !
Oui... l'effroi serré... mais se sont les démentis qui enflent l'effroi. Bon... à force de vouloir simplifier, je me retrouve avec des tournures de phrases pas possibles et je m'y perds.
Le travail paye... à long terme. Cette semaine j'ai beaucoup lu de poésie. Notamment des trucs de Bonnefoy. Ca m'aide. Mais je me sens à 10 000 kilomètres de ce que je veux faire vraiment, dans ce texte. C'est chiant.
J'ai hésité à garder la forme du sonnet... mais ça a été une question d'orgueil. Et puis je ne peux pas laisser la technique se mettre tout le temps devant moi comme un obstacle.
Suis-je au point sur le comptage des syllabes cette fois ? Grand merci pour ton aide à ce sujet, même si je sens que ce rythme n'est pas dans ma nature.
Bon. Un troisième essai suivra plus tard. Je dois encore travailler le temps des verbes, les verbes en eux-mêmes et l'agencement bancal de mes phrases. Je voudrais gagner en simplicité.
Voilà où j'en suis. En vrai, je ne suis satisfaite que des deux premiers vers. Pas grand chose, en somme.
Félice.
#5
Posted 10 December 2006 - 09:59 PM
J'aimerais, oui. Merci de ton passage, Belvis !
Fé.
#6
Posted 10 December 2006 - 10:26 PM
Comme souvent, je vois que tu te poses encore beaucoup de questions, quand tu as trouvé tant de réponses...c'est tout à ton honneur de poètesse toujours en chemin vers le plus et le mieux et ton vrai.
Mais quel est-il, celui-là, hein ? Ah, si on pouvait le clairement savoir !...il n'y aurait peut-être plus de poésie...
Ton poème ne sera pas beau, Felice : il est beau !
Ton travail acharné le fera peut-être encore plus beau.
Mais tu peux déjà être fière de l'accouché. On n'y sent pas la douleur, même s'il n'y a pas eu de péridurale !
Question versification, à mon très humble avis, manque seulement un pied en 4 et en 7.
Mais attends plutôt confirmation de socque...c'est plus sûr.
Amitiés
Paname
#7
Posted 10 December 2006 - 10:35 PM
Oui, le chemin est long. Mais toute l'affection qu'il nous porte est un fidèle soutien. La poésie est une compagne moyennement docile... qui permet heureusement de laisser de côté les compromis.
On veut être libre... et qu'on on en a l'occasion... on réalise toute la difficulté que cela entraine.
Merci de ton passage, Paname !
Jaguar.
#8
Posted 10 December 2006 - 11:32 PM
"Des-gra-ppes-ti-è-des-de-chair-con-tre-nos-gués" fait bien 12 syllabes si on le scande avec une diérèse, et le 7
"Pro-mi-se,-cher-che-des-ri-va-ges-pour-que-meurent" est bien dodécapode aussi.
En revanche,
"L’an-ge-sur-les-co-lli-nes,-ra-bat-in-ex-tre-mis" comporte 13 syllabes...
#9
Posted 10 December 2006 - 11:47 PM
En 4 et en 7 ? Mince...on a rudement bien fait d'attendre le passage de socque le sauveteur !
Dsl d'avoir ramené ma fraise un peu vite...
Je te connais assez me semble-t-il, pour savoir pouvoir compter sur ton généreux
pardon
#10
Posted 11 December 2006 - 12:14 AM
"Des-gra-ppes-ti-è-des-de-chair-con-tre-nos-gués" fait bien 12 syllabes si on le scande avec une diérèse, et le 7
"Pro-mi-se,-cher-che-des-ri-va-ges-pour-que-meurent" est bien dodécapode aussi.
En revanche,
"L’an-ge-sur-les-co-lli-nes,-ra-bat-in-ex-tre-mis" comporte 13 syllabes...
Mince ! Pffff... sur le 4... j'en avais 12 mais j'ai pas compter la diérèse. Autant dire que je suis vouée au chaos du comptage.
Pour "l'ange sur les collines"... je veux garder "rabat in extremis", mais je peux facilement changer le début du vers, qui ne me satasfait aucunement.
Ce sera pour le troisième essai. Après ça, je pense que le compte y sera, mais franchement, ou j'arrête les sonnets, ou je me colle une semaine d'étude rythmique intensive.
Merci, socque.
Paname... oui, tu me connais bien. En tout cas dans ce domaine. Mais tu n'étais pas loin du compte (que je n'avais pas, pour ma part... le compte, hihi).
Félice.
#11
Posted 11 December 2006 - 12:25 AM
puis le 2 est arrivé mais avant d'en parler j'ai une question : pourquoi le sonnet? Oui pourquoi avoir eu cette envie (même ce besoin) d'écrire un sonnet dans l'évolution de ton écriture ?
.... car tu sembles être face aux colonnes d'Hercule et chercher un courant...
avant de parler de la forme de ton texte parle moi du cheminement de ta plume...
Wolf.
Seigneur Dieu... bonne question !
Le sonnet est la forme qui me déstabilise le plus. j'ai la sensation qu'en allant vers elle et en l'apprivoisant, je parviendrai plus aisément à maitriser mes vers libres.
Vers libres, qui, comme je le disais, sont finalement plus complexes qu'on ne le croit. Du coup, armée de mes expériences avec le sonnet, je pourrai "verlibrer" avec plus de dextérité. Je crois. Mais je ne suis pas sûre.
Le cheminement de ma plume, mon loup... je crois que ma plume est en pleine adolescence : elle n'en fait qu'à sa tête, elle râle, elle se met en rapport de force souvent. Et parfois, ça me blesse.
Mais au fond, ayant beaucoup de bienveillance pour elle, je veux nous mener l'une vers l'autre.
Je travaille, donc. Je comprends beaucoup de choses que Vallée m'avait dites à mon arrivée sur tlp.
Merci, mon loup !
Jaguar.
#12
Posted 11 December 2006 - 11:23 AM
je reviendrai...
Bisous
Artemisia
#13
Posted 11 December 2006 - 12:47 PM
"L’ange sur les collines, rabat in extremis", quoiqu'on fasse il faudra compter la syllabe "nes" de "collines", parce que le mot ne se termine pas par un "e". Ce serait différent si on avait "colline", au singulier.
J'ajoute que bien sûr ce que je dis ne vaut que si on compte les syllabes selon les règles de la prosodie française classique.
#14
Posted 11 December 2006 - 02:05 PM
quoiqu'on fasse il faudra compter la syllabe "nes" de "collines", parce que le mot ne se termine pas par un "e". Ce serait différent si on avait "colline", au singulier.
[/quote ]
eh bien, voilà déjà un vers tout fait pour Félice :
"l'ange sur la colline, rabat in extremis..."
"l'ange sur collines, rabat in extremis...", mais mieux au dessus pour moi
#15
Posted 11 December 2006 - 02:07 PM
et en plus il faudrait peut-être faire une liaison à sauce du s, peut-être pas chouette sur le plan sonorités..
bon j'étais pas bien réveillée, ce matin, oubliez ce que j'ai dit...
Je trouve que l'alexandrin est un très bel exercice de temps en temps quand on est habitués aux vers libres.
Et là tu t'en es bien sortie ! J'aime particulièrement la première strophe.
Ces anges terribles nous offrent une belle et nocturne vision pleine d'éclats de lumière et de bruits
fracassants...
Artemisia
#16
Posted 11 December 2006 - 02:38 PM
"Il déplace les pierres de ses vertes lueurs" (13 pieds) à cause de "pierres" au pluriel, et de la consonne qui suit. Si tu avais écrit "Il déplace la pierre à la verte lueur", là, tu comptes 12 pieds.
Un autre... "Recousus de nos rêves : épaule clandestine" (13 pieds). Idem que précédemment, le 'es" de rêves compte pour une syllabe, même s'il est suivi d'une voyelle.
C'est une habitude à prendre que d'éviter les "es" à l'hémistiche, ça viendra avec le temps.
En revanche, si, comme le note socque, tu décomposes "ti-è-des" en trois syllabes, il conviendrait de le faire dans tout le poème et là... A mon avis il y aurait dans ce cas d'autres vers à 13 pieds.
Et pour conclure, il faut savoir que "ées" compte pour deux syllabes également. (hum... j'avoue que je ne respecte jamais cette règle... tout comme celle de "ti-è-des").
Paname "L'ange sur la colline rabat inextremis" (13 pieds)
Par ailleurs "abat", que propose Artemisia, n'a pas la même signification que "rabat", à mon sens.
Bon courage, Félice...
En ce qui concerne le fond, je préfère moi aussi celui-ci, mais je bute encore pas mal sur certains mots comme "partout dedans nos yeux", qui me semble un peu lourd. Ma préférence va à la dernière strophe, ça coule mieux et les mots sont plus doux, alors que pourtant ils emportent et expriment un instant très puissant (même si j'aurais plutôt écrit "érigeant").
Cela vient peut-être aussi du fait ques ces trois alexandrins sont "bâtis" sur 6/6, et là le rythme est parfait.
Amicalement,
balila
#17
Posted 11 December 2006 - 03:40 PM
"Il déplace les pierres de ses vertes lueurs" (13 pieds) à cause de "pierres" au pluriel, et de la consonne qui suit. Si tu avais écrit "Il déplace la pierre à la verte lueur", là, tu comptes 12 pieds.
Un autre... "Recousus de nos rêves : épaule clandestine" (13 pieds). Idem que précédemment, le 'es" de rêves compte pour une syllabe, même s'il est suivi d'une voyelle.
C'est une habitude à prendre que d'éviter les "es" à l'hémistiche, ça viendra avec le temps.
En revanche, si, comme le note socque, tu décomposes "ti-è-des" en trois syllabes, il conviendrait de le faire dans tout le poème et là... A mon avis il y aurait dans ce cas d'autres vers à 13 pieds.
Et pour conclure, il faut savoir que "ées" compte pour deux syllabes également. (hum... j'avoue que je ne respecte jamais cette règle... tout comme celle de "ti-è-des").
(...)
balila, je me permets d'amender un peu ton propos :
"Il-dé-pla-ce-les-pie-rres-de-ses-ver-tes-lueurs" comporte bien 12 syllabes si on prononce "lueurs" en une seule, ce qui ne me paraît pas aberrant (j'ignore si c'est autorisé en prosodie classique).
Je ne compte moi non plus jamais "ées" pour deux syllabes, j'ignorais même qu'on devait le faire. Cela me paraît exagéré, parce que quand dit-on "ai-mé-es", par exemple ? J'ai l'impression qu'à la prononciation, ça rendrait le vers comique !
#18
Posted 11 December 2006 - 03:48 PM
#19
Posted 11 December 2006 - 04:17 PM
En fait, je décompose "lu-eurs", tout comme tu as décomposé "ti-è-des". Donc dans ce cas là, le vers comporte 13 pieds.
En ce qui concerne le "ées", je ne suis pas très sûre de moi... Je l'avais entendu dire, mais je ne sais pas si cela concerne encore les règles de versification classique. Par exemple un verbe conjugué à l'imparfait et au pluriel, genre "aimaient", comptait auparavant pour trois syllabes s'il était placé dans le corps du vers, et pour deux à la rime.)
Pfff... Pas simple. Il faudrait que Condor passe par là...
balila
#20
Posted 11 December 2006 - 05:35 PM
Non, joplin, n'aie pas peur, ce n'est pas partout comme ça, tous les genres d'écriture sont bienvenus. Mais on ne s'interdit pas non plus le bon gros alexandrin bien de chez nous !
#21
Posted 11 December 2006 - 06:05 PM
Jolie fleur,
Merci de ton passage délicieux. Ta suggestion ne me convient pas... comme le dit Balila, "abat" et "rabat" n'ont pas le même sens. "rabat", j'en ai besoin parce que je cherche la temporalité. C'est chaud.
socque,
colline au singulier... n'y pensons même pas. Le premier ange (bon, je peux vous le dire, hein) est un ange venu d'un pays que l'on nomme "le pays aux 1000 collines" : ce serait triste de les réduite. J'y tiens. Je ne sais pas comment je vais me dépatouiller, mais je dois faire autrement.
Quant à la prosodie française classique : j'espère bien ! Je me casse pas la tête pour de la prosodie de chez carrefour ou prisunic !
Paname,
Oui, je n'y reviens pas... l'ange sur la colline, ça ne va pas. Et l'ange sur collines... ça fait un peu "ange sur son lit de salade, à la sauce au bleu"... hihi
Jolie fleur again,
La première strophe m'est presque douce. Mais pas tout à fait. Vous n'avez ici que l'essai 2/2783 !
Balila,
Merci pour ta pierre. "il déplace la pierre à la verte lueur"... c'est très beau. Il faut que je réfléchisse si le sens me convient. Je n'en suis pas certaine. Le déplacement de la pierre doit être la conséquence du vert.
"recousu de nos rêves..." je te le dit franchement... ça craint vraiment. L'idée y est, mais trop complexifiée pour ce que je veux dire. Après avoir lu quelques textes de Bonnefoy, j'ai tenté les doubles points, mais je crois que c'est pas mon truc. Je ne sais pas encore en jouer correctement.
Oui, la dernière strophe est un peu mieux. Le 6/6 coule. Erigeant ? Ah oui ? Je ne sais pas... les "ant" sont toujours assez lourds dans mes oreilles.
Je tiens à dire que tu m'as filé un sérieux coup de main en faisant la remarque du "pas assez de verbes" dans mon premier essai. Ca m'a beaucoup fait réfléchir. Les verbes et le temps des verbes sont un bons ciment.
socque again,
ées... deux syllabes... sincèrement... je ne vois pas comment. Mais si Balila le dit ! Dans tiède, ça ne me choque pas, parce que deux son peuvent faire deux syllabes. Moi, je suis musicienne, alors un son, c'est une unité. Mais bon.
Balila again,
Oui... là, dans lueur, j'entends deux sons. Mais c'est pas en essayer de contorsionner mes mots pour qu'ils rentrent dans la pétrique que je vais réussir à donner du sens à mon truc. C'est chaud.
Joplin (Janis ?),
Non, non... ça ne doit pas te faire peur...
On écrit tous différemment ici. On essaye tout. Et il ne faut pas croire qu'on chipote comme ça sur tous les textes. C'est juste que j'ai demandé de l'aide et des critiques pour celui-ci... et que la dynamique avec les autres et vraiment bénéfique. Ecris !
Bon. Voili, voilou. Merci de répondre "présent" quand les apprentis que nous sommes sont en galère. C'est chouette d'avoir vos avis, vos connaissances, vos sensations.
Mais gardons le cap : créer est une chose intérieure, solitaire et unique. Là, il s'agit surtout de se familiariser avec la technique et les mots farouches.
Jaguar (bien contente d'être revenue).
#22
Posted 11 December 2006 - 06:20 PM
Sans doute resté tapi dans sa tanière , pour ne sortir que la nuit, quand les versificateurs dorment du sommeil du juste...vers ?
On le comprend !
Surtout quand il croise de jour, et pour la seconde fois, un apprenti Paname qui se mêle de faire de fausses propositions...LOL
Bon courage Felice !
#23
Posted 11 December 2006 - 06:34 PM
Il faut bouder un petit peu.
Non, mais parce que sinon, les mots se croient tout permis et ils se mettent à chahuter
ensemble, ils font le bazar partout et font exprès de nous tourner le dos, les chenapans.
Tout de même ils exagèrent!
Seule solution: avant, on aurait dit fermer le cahier. Mais là, fermer le fichier, clic, le laisser là en attente dans un coin du bureau, et l'oublier un jour ou deux.
Ensuite, on y revient, on a l'oeil, l'oreille et l'esprit frais.
Et on voit tout de suite ce qui cloche et on trouve miraculeusement le mot qu'il faut.
Si, si, ça marche.
faut pas se laisser faire.
Moi j'te le dis.
Artemisia
#24
Posted 11 December 2006 - 06:41 PM
Mazis promis, por ma part, je suis bien décidé à (ré)essayer !
#25
Posted 11 December 2006 - 06:50 PM
Et puis je ne suis pas une spécialiste du sonnet, mais les rimes c'est, je crois:
ABBA/ABBA/CDC/DCD
#26
Posted 11 December 2006 - 07:15 PM
Mes mots à moi, si je boude, ils boudent encore plus que moi. Il faut que je les prenne avec diplomatie, bienveillance et empathie. Mes mots sont des enfoirés... c'est pourquoi je les affectionne tant.
Mais, comme le dit Paname, pourquoi pas essayer : je n'y pense plus jusqu'à ce week end... et peut-être que la troisième version sera meilleure. Mais je sens quand même que l'ossature est là, ce sera plus facile de travailler avec l'essai 2 que ce ne le fut de travailler avec le premier.
Bohemia,
Oui, ce vers va sans doute muer. Mais il faut que je tende bien l'oreille pour ça...
Quant aux rimes, je les ai croisées, puis décroisées... mais là, je peux pas tout faire en même temps. D'ailleurs, quelqu'un peut-il me dire si mes rimes sont vraiment hors jeu ? Ca m'interesse... on peut pas croiser sur une strophe et décroiser sur une autre ?
Fé.
#27
Posted 11 December 2006 - 09:43 PM
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sonnet
Un exemple de rimes pour un sonnet valide est : ABBA ABBA CCD EED.
#28
Posted 11 December 2006 - 10:05 PM
Il y a tant d'étapes, tant d'inédits...
Et en son coeur, je cherche l'infini. En ce sens, je crois que la technique, la grammaire, la métrique et autres prosodies permettent à la créativité de surgir plus facilement. La technique n'est pas une fin en soi, mais rend les choses plus fluides, en tout cas pour moi qui n'ai pas le talent des auteurs que j'aime lire.
Rappelons que le talent est sans doute l'art d'utiliser au mieux nos dons. Dons que nous avons tous, ce qui n'est pas le cas pour le talent.
Donc, orgueilleuse que je suis, l'intuition m'a suffit un moment. Mais je ne peux pas en rester là. Je creuse. Et plus je creuse et plus je réalise que l'objet de la poésie est justement de creuser. Elle creuse tellement que quand on la laisse faire, elle va au fond du fond. Dans l'intérieur.
Je ne suis pas encore assez familière des rythmes poétiques, je ne peux te dire mon avis sur les 10 ou les 12. Pour l'instant, à mon âge (84, je le rappelle, hein)... j'apprends que la langue française comprend des mots très simples : des verbes, des pronoms, des noms, ou des adjectifs et que chacun a sa place.
Ca me fait penser à Chopin. Qui déroule les notes comme si elles étaient toutes sur le même fil, comme une seule note mouvante. Les mots, sans doute, doivent pouvoir produire ces sons unifiés et significatifs.
Oui, ma nature, c'est d'écrire des vers libres. Mais comme je l'ai déjà dit, la technique et l'attention que demande un sonnet (par exemple) ne seront pas de trop quand je retournerai chez moi, dans la libertude.
Je crois que dans les vers libres, il ne s'agit pas de conforter son besoin de liberté. Ce qu'il faut, c'est comprendre comment les vers libres sont ceux qui seront les mieux disposés à dire ce qu'on a à dire. De la manière la plus juste qui soit. La plus simple. La plus vivante.
Voilà, mon p'tit loup. Et on n'est pas sorties de l'auberge !
#29
Posted 11 December 2006 - 10:23 PM
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sonnet
Un exemple de rimes pour un sonnet valide est : ABBA ABBA CCD EED.
Merci, socque. Il faut que je dérigidifie (oula) ma façon de vivre cette forme de poésie. Il faut donc que j'en lise beaucoup... et que je m'y essaye pendant un temps.
C'est cool.
Fé.
#30
Posted 12 December 2006 - 08:45 AM
Trois Anges, je le trouve très fort comme cà, maintenant, s'il existe une version parfaite dans ton esprit , enfin qui s'implique réellement encore plus que ce que tu voulais exprimer, je le relirai 1000 fois... Amitiés, Valérie
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