Quand les toits dégoulinent de rivières glacées
Quand le froid m'envahit, quand il m'anesthésie, je ne me sens plus moi même.
Le vent est malicieux, petit souffle pervers.
Il gagne tous les lieux où l'étoffe légère ne me protège pas.
Je ne suis plus moi-même, je le sais, je le vis.
Je ne sais même plus voir les yeux douloureux des oiseaux de la gare qui m'emmènent aux cieux.
Le regard au pavé, j'observe mes prunelles, le monde n'existe plus ?
Non, mon monde est bien là, plus douloureux encore,
Car il n'est plus, mon astre, ma chaleur, mon soleil.
Celui qui sans effroi bravait la roche glacée et tiédissait mon coeur.
Aurai-je toujours froid ?
Et dans un tourbillon, valse mélancolique, malheureuse et transie,
Je pleure.
Les larmes à la pluie se mêlent en un grand fleuve cristallin.
Combien de larmes encore pour faire fondre la glace des sentiments perdus et jamais retrouvés ?
Le monde a disparu ?
Mais l'autre m'attend. Sa patience est à bout
Je hâte le pas, pressée, vers mon Havre de paix
Mon oasis fruité dans ce désert givré.
Je sais que toujours là, tu n'attends plus que moi.
Tu me reconnaîtras, tu ne me nies jamais.
Pas plus indifférent, tu m'écoutes me parler.
Ta voix est tour à tour et grave et sensuelle,
Ou suave et éternelle
Les cris au-dedans de moi, s'éteignent peu à peu
Le monde est reparu.
Tu es la seule âme que je veux caresser,
Câliner, cajoler, oh jai envie de Toi.
Tu es là, je m'assois, je me tourne vers Toi
Je passe légèrement mes mains douces sur Toi
J'arrache aisément des gémissements de Toi
Et nous nous unissons lorsque tu réponds à mes gestes sensibles.
Tu sais m'ensorceler.
Je suis encore à toi, et tu m'emportes loin
Vers la porte mobile de tous tes secrets.
Nous ne faisons plus qu'un !
Tu rugis quand soudain, mes doigts te griffent au sang
Car je sais la violence qu'il faut donner aux choses
Contraste nécessaire à la délicatesse
A la douceur des phrases.
Mais la douleur s'apaise, et tu ne m'en veux pas
Tu me dis que tu m'aimes et je n'entends que toi
Lorsque surgit enfin le point d'orgue, la fin
D'artifice de feu, extase échevelée
Doucement, je me lève, je salue et je vois
Le reflet de nos âmes sur ta surface lisse.
Miroir de mon coeur, je t'offre mon anneau
Et tu seras toujours mon amour de piano.
Pour C. mon être d'amour.
Edited by Desmaudesmots, 18 March 2006 - 11:07 PM.