L’amour vache
C’est elle qui prend la parole en première. Elle dit :
Je suis marqué du sceau du sentiment
J’me souviens, à seize ans
Chevauchant l’amour vache
J’faisais pousser mon cœur à grands coups de cravache
Je voulais qu’on me touche, me faire belle, me faire femme
Me faire prendre tendrement au milieu des fleurs bleues
Et certains se lâchaient sur mon visage en feu
Et remplissait ma bouche d’eau de rose, amoureux…
Quand tant d’autres m’ont prit pour une conne
Par derrière, leur mépris me faisait une couronne
Où je passais mes cornes, dans la cour de l’école
On m’appelait la salope, c’est ça, vas y, rigole
A tout prendre, à jeter, je voudrais un baiser
Vas y parle, j’en ai rien à branler
Maintenant je suis femme et les hommes font qu’passer
Ils m’arrachent du vide et me laissent retomber
Ils ont peur de moi et je vois à leur tête
Que mes yeux crient braguette
Que les leurs se permettent de parcourir ma peau
Mais jamais ne pénètrent les plis d’mon cerveau
J’suis toujours la salope en manteau de dégoût
Pour pouvoir se vider et devenir doux
Les hommes veulent plus qu’une bouche d’égout
On m’avais dit pourtant : ils ne pensent qu’à ça !
En attendant, putain, ils ne pensent pas à moi
J’fais pourtant ce qu’il faut pour qu’mon cul les retienne
Je pousse des soupirs
Je ne fais pas le tri, et je prends ce qu’ils prennent
Du plaisir
Trop souvent le matin me surprend déjà seule
Tout poisseux le soleil sur mon ventre bidon
Tartiné de liquide couleur de linceul
Je découpe mes larmes dans mes draps de carton
Elle à fini de parler. Lui, qui jusqu’ici n’a pas bronché, ouvre la bouche et dit :
Si j’avais pris le temps du sentiment
A seize ans, inconscient, chevauchant l’amour vache
J’aurai sûrement gagné en romance et en temps
Ce que j’aurai perdu en plaisir de cravache
Car ces femmes enfants, ces minettes à seize ans
Qui furent prises par surprise au milieu des fleurs bleues
Et aimées comme jamais elles qui jamais avant
Ne laissaient attraper autre chose que leurs yeux
Elles m’ont appris des choses que j’aurai jamais cru
Que j’aurai jamais vu, si je n’avais pas bu
Ce soir là, pour la frime, pour m’donner le courage
D’aller plonger ma gueule dans le premier corsage
Qui passais près de moi, adolescent énervant
Enervé, enivré, plein de choses à s’prouver
Je me suis servi d’elles pour devenir un géant
Self esteem, self service, petit con pas gêné
Pas méchant pour autant, si j’ai pris et jeté
Ces fillettes conquises par une nuit oubliée
C’est que j’avais sûrement quelque chose à donner
Sans pouvoir assurer, j’savais jouer de la pine
Mais toujours le même air et avoir une copine
Etait hors de portée et puis hors de question
De signer un contrat, tout était une prison
A mes yeux de seize ans, je fuyais tout le temps
Prêt à prendre, à donner, des coups et des corps
Sous des vagues de fumée et des plages en fer blanc
Je n’étais pas capable de coller au décor
Mes angoisses, mes complexes tricotaient mes humeurs
Et les filles comme le reste défilaient, j’avançais
Immobile, première classe dans le wagon fumeur
Sur la ligne ferroviaire, je passais, je savais
Qu’on apprend à jouer en détruisant ses jouets
Voilà en gros la discussion
D’elle et de lui dans un wagon
Qui est parti sans arriver
Et les éloigne sans y penser

L'amour Vache
Started by pat o'niros, Apr 14 2006 06:55 PM
3 replies to this topic
#1
Posted 14 April 2006 - 06:55 PM
#2
Posted 14 April 2006 - 09:47 PM
ben on m'écout' pas.... mais j'maintiens : quand c trop long ça fait peur...
#3
Posted 17 April 2006 - 02:47 PM
l'onanisme est la solution.
#4
Posted 18 April 2006 - 04:45 PM
Citation (edgar_allan_fred @ Apr 17 2006, 01:47 PM) <{POST_SNAPBACK}>
l'onanisme est la solution.
oui, peut être bien, sûrement même, enfin...
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