
7191 replies to this topic
#77
Posted 07 September 2005 - 12:12 AM
II
"L’âme est un cercle dont la circonférence n’est nulle part (c’est à dire qu’elle n’a pas de limites), mais dont le centre est dans un corps. La mort n’est qu’un changement de centre. Dieu est un cercle dont la circonférence n’est nulle part et dont le centre est partout. Quand nous pourrons sortir de ce centre limité qu’est le corps, nous réaliserons Dieu, notre vrai moi."
"L’âme est un cercle dont la circonférence n’est nulle part (c’est à dire qu’elle n’a pas de limites), mais dont le centre est dans un corps. La mort n’est qu’un changement de centre. Dieu est un cercle dont la circonférence n’est nulle part et dont le centre est partout. Quand nous pourrons sortir de ce centre limité qu’est le corps, nous réaliserons Dieu, notre vrai moi."
#78
Posted 07 September 2005 - 12:13 AM
et
"Tous les pouvoirs de l'univers sont déjà à nous. C'est nous qui nous sommes caché les yeux avec nos mains et qui crions qu'il fait noir. Sachons qu'autour de nous il n'est pas de ténèbres. Otons les mains de devant nos yeux et la lumière paraîtra, qui était là de toute éternité"
"Tous les pouvoirs de l'univers sont déjà à nous. C'est nous qui nous sommes caché les yeux avec nos mains et qui crions qu'il fait noir. Sachons qu'autour de nous il n'est pas de ténèbres. Otons les mains de devant nos yeux et la lumière paraîtra, qui était là de toute éternité"
#79
Posted 07 September 2005 - 12:14 AM
si vous êtes chrétiens, ne lisez plus :
"Tant qu'il y a désir ou besoin, c'est un signe indéniable qu'il y a imperfection. Un être parfait et libre ne peut avoir de désirs. Dieu ne peut avoir besoin de rien. S'Il désirait, Il ne pourrait pas être Dieu. Il serait imparfait. Aussi tout ce qu'on raconte sur Dieu désirant une chose ou l'autre, tour à tour satisfait ou mécontent, n'est que babillage et n'a aucun sens"
vivekananda
"Tant qu'il y a désir ou besoin, c'est un signe indéniable qu'il y a imperfection. Un être parfait et libre ne peut avoir de désirs. Dieu ne peut avoir besoin de rien. S'Il désirait, Il ne pourrait pas être Dieu. Il serait imparfait. Aussi tout ce qu'on raconte sur Dieu désirant une chose ou l'autre, tour à tour satisfait ou mécontent, n'est que babillage et n'a aucun sens"
vivekananda
#80
Posted 09 September 2005 - 08:29 PM
Cher Monsieur!
Vous revoilà professeur. On se doit à la Société, m'avez-vous dit; vous faites partie des corps enseignants: vous roulez dans la bonne ornière. - Moi aussi, je suis le principe: je me fais cyniquement entretenir; je déterre d'anciens imbéciles de collège: tout ce que je puis inventer de bête, de sale, de mauvais, en action et en parole, je le leur livre: on me paie en bocks et en filles. Stat mater dolorosa, dum pendet filius. - je me dois à la Société, c'est juste, - et j'ai raison. - Vous aussi, vous avez raison, pour aujourd'hui. Au fond, vous ne voyez en votre principe que poésie subjective: votre obstination à regagner le râtelier universitaire, - pardon! - le prouve! Mais vous finirez toujours comme un satisfait qui n'a rien fait, n'ayant rien voulu faire. Sans compter que votre poésie subjective sera toujours horriblement fadasse. Un jour, j'espère, - bien d'autres espèrent la même chose, - je verrai dans votre principe la poésie objective, je la verrai plus sincèrement que vous ne le feriez! - je serai un travailleur: c'est l'idée qui me retient, quand les colères folles me poussent vers la bataille de Paris - où tant de travailleurs meurent pourtant encore tandis que je vous écris! Travailler maintenant, jamais, jamais; je suis en grève.
Maintenant, je m'encrapule le plus possible. Pourquoi? je veux être poète, et je travaille à me rendre voyant: vous ne comprendrez pas du tout, et je ne saurais presque vous expliquer. Il s'agit d'arriver à l'inconnu par le dérèglement de tous les sens. Les souffrances sont énormes, mais il faut être fort, être né poète, et je me suis reconnu poète. Ce n'est pas du tout ma faute. C'est faux de dire: je pense: on devrait dire: On me pense. - Pardon du jeu de mots. -
Je est un autre. Tant pis pour le bois qui se trouve violon, et Nargue aux inconscients, qui ergotent sur ce qu'ils ignorent tout à fait!
Vous n'êtes pas Enseignant pour moi. je vous donne ceci: est-ce de la satire, comme vous diriez? Est-ce de la poésie? C'est de la fantaisie, toujours. - Mais, je vous en supplie, ne soulignez ni du crayon, ni - trop - de la pensée:
Le coeur supplicié
Mon triste coeur bave à la poupe etc. ...
Ca ne veut pas rien dire. -Répondez-Moi: chez M. Deverrière, pour A. R.
Bonjour de coeur,
Art. Rimbaud.
Vous revoilà professeur. On se doit à la Société, m'avez-vous dit; vous faites partie des corps enseignants: vous roulez dans la bonne ornière. - Moi aussi, je suis le principe: je me fais cyniquement entretenir; je déterre d'anciens imbéciles de collège: tout ce que je puis inventer de bête, de sale, de mauvais, en action et en parole, je le leur livre: on me paie en bocks et en filles. Stat mater dolorosa, dum pendet filius. - je me dois à la Société, c'est juste, - et j'ai raison. - Vous aussi, vous avez raison, pour aujourd'hui. Au fond, vous ne voyez en votre principe que poésie subjective: votre obstination à regagner le râtelier universitaire, - pardon! - le prouve! Mais vous finirez toujours comme un satisfait qui n'a rien fait, n'ayant rien voulu faire. Sans compter que votre poésie subjective sera toujours horriblement fadasse. Un jour, j'espère, - bien d'autres espèrent la même chose, - je verrai dans votre principe la poésie objective, je la verrai plus sincèrement que vous ne le feriez! - je serai un travailleur: c'est l'idée qui me retient, quand les colères folles me poussent vers la bataille de Paris - où tant de travailleurs meurent pourtant encore tandis que je vous écris! Travailler maintenant, jamais, jamais; je suis en grève.
Maintenant, je m'encrapule le plus possible. Pourquoi? je veux être poète, et je travaille à me rendre voyant: vous ne comprendrez pas du tout, et je ne saurais presque vous expliquer. Il s'agit d'arriver à l'inconnu par le dérèglement de tous les sens. Les souffrances sont énormes, mais il faut être fort, être né poète, et je me suis reconnu poète. Ce n'est pas du tout ma faute. C'est faux de dire: je pense: on devrait dire: On me pense. - Pardon du jeu de mots. -
Je est un autre. Tant pis pour le bois qui se trouve violon, et Nargue aux inconscients, qui ergotent sur ce qu'ils ignorent tout à fait!
Vous n'êtes pas Enseignant pour moi. je vous donne ceci: est-ce de la satire, comme vous diriez? Est-ce de la poésie? C'est de la fantaisie, toujours. - Mais, je vous en supplie, ne soulignez ni du crayon, ni - trop - de la pensée:
Le coeur supplicié
Mon triste coeur bave à la poupe etc. ...
Ca ne veut pas rien dire. -Répondez-Moi: chez M. Deverrière, pour A. R.
Bonjour de coeur,
Art. Rimbaud.
#84
Posted 11 September 2005 - 06:58 AM
Baudelaire :
Que la poésie française possède une prosodie mystérieuse et méconnue, comme les langues latine et anglaise;
Pourquoi tout poète, qui ne sait pas au juste combien chaque mot comporte de rimes, est incapable d'exprimer une idée quelconque;
Que la phrase poétique peut imiter (et par là elle touche à l'art musical et à la science mathématique) la ligne horizontale, la ligne droite ascendante, la ligne droite descendante; qu'elle peut monter à pic vers le ciel, sans essoufflement, ou descendre perpendiculairement vers l'enfer avec la vélocité de toute pesanteur; qu'elle peut suivre la spirale, décrire la parabole, ou le zigzag figurant une série d'angles superposés;
Que la poésie française possède une prosodie mystérieuse et méconnue, comme les langues latine et anglaise;
Pourquoi tout poète, qui ne sait pas au juste combien chaque mot comporte de rimes, est incapable d'exprimer une idée quelconque;
Que la phrase poétique peut imiter (et par là elle touche à l'art musical et à la science mathématique) la ligne horizontale, la ligne droite ascendante, la ligne droite descendante; qu'elle peut monter à pic vers le ciel, sans essoufflement, ou descendre perpendiculairement vers l'enfer avec la vélocité de toute pesanteur; qu'elle peut suivre la spirale, décrire la parabole, ou le zigzag figurant une série d'angles superposés;
#85
Posted 11 September 2005 - 06:59 AM
Baudelaire :
Le beau est toujours bizarre. Je ne veux pas dire qu'il soit volontairement, froidement bizarre, car dans ce cas il serait un monstre sorti des rails de la vie. Je dis qu'il contient toujours un peu de bizarrerie, de bizarrerie naïve, non voulue, inconsciente, et que c'est cette bizarrerie qui le fait être particulièrement le Beau.
Le beau est toujours bizarre. Je ne veux pas dire qu'il soit volontairement, froidement bizarre, car dans ce cas il serait un monstre sorti des rails de la vie. Je dis qu'il contient toujours un peu de bizarrerie, de bizarrerie naïve, non voulue, inconsciente, et que c'est cette bizarrerie qui le fait être particulièrement le Beau.
#86
Posted 11 September 2005 - 07:01 AM
Baudelaire :
[...] tous les grands poètes deviennent naturellement, fatalement, critiques. Je plains les poètes que guide le seul instinct; je les crois incomplets. Dans la vie spirituelle des premiers, une crise se fait infailliblement, où ils veulent raisonner leur art, découvrir les lois obscures en vertu desquelles ils ont produit, et tirer de cette étude une série de préceptes dont le but divin est l'infaillibilité dans la production poétique. Il serait prodigieux qu'un critique devînt poète, et il est impossible qu'un poète ne contienne pas un critique. Le lecteur ne sera donc pas étonné que je considère le poète comme le meilleur de tous les critiques.
[...] tous les grands poètes deviennent naturellement, fatalement, critiques. Je plains les poètes que guide le seul instinct; je les crois incomplets. Dans la vie spirituelle des premiers, une crise se fait infailliblement, où ils veulent raisonner leur art, découvrir les lois obscures en vertu desquelles ils ont produit, et tirer de cette étude une série de préceptes dont le but divin est l'infaillibilité dans la production poétique. Il serait prodigieux qu'un critique devînt poète, et il est impossible qu'un poète ne contienne pas un critique. Le lecteur ne sera donc pas étonné que je considère le poète comme le meilleur de tous les critiques.
#89
Posted 11 September 2005 - 11:58 AM
Citation (Victorugueux)
"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant"
"D'une femme que j'aime et qui m'aime"
"Et qui n'est jamais ni tout a fait la même"
Paul Verlaine
"D'une femme que j'aime et qui m'aime"
"Et qui n'est jamais ni tout a fait la même"
Paul Verlaine
Le texte exact est :
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime et qui m'aime,
Et qui n'est chaque fois ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des Aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et pour s avoix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul Verlaine (j'ai oublié le titre)
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