Est par toi ravie, reviens-t'en de ta guerre
Si le Roy fait battre tambour, des grandes Dames
A la cour, des beautés, il me verra première
Et il se pourrait fort, que prise par la main
Il me tende un bouquet de belles fleurs de lys
Et veuille consoler solitude et chagrin
Qui depuis ton départ, mes beaux grands yeux emplissent
VIENS, ta mie t'attend, dans ses satins brochés
Et il est encor temps, de sauver ton honneur
Hâte donc ta monture et tais tous ces couplets
Avec CETTE BERGERE AU PANIER SANS SAVEUR !
Dame Erre,
Se peut-il que le Roy, vous portant intérêt,
Profite en mon absence des fruits de vos bois ?
Ceux qui me sont si doux, et occupent ma foi
Au point qu’envers mon Dieu des manquements je fais ?
J’ai chu sur le chemin qui me menait à vous,
Il s’est fallut d’un rien que j’y laisse la vie.
J’ai du, aux médecins, obéir et ainsi
Perdre deux jours précieux sans me mettre debout.
Je serai là demain, déjà nos chevaux fous
Sentent de l’écurie le plaisir du repos.
Je resterai, ma mie, vous n’aurez de sanglots,
Et coulerai, serein, mes jours auprès de vous.
Je dirai à mon Roy qu’il me laisse jouir
Du repos qu’il me doit d’avoir tant guerroyé
D’avoir trop défendu, en tête des armées,
Ses royales affaires sans avoir faibli.
Je tiendrai votre main, ne la lâcherai plus,
Et ferai, du bonheur, un habit pour vous plaire,
Je vous en couvrirai jusqu’au bout de votre erre
Afin que vos tourments, à jamais, ne soient plus.
Hauteur