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[heloise]

J'ai un plan fabuleux
Pour voler le "Diamant du Marchand de Cuiller"
Mais avec ses 86 carats
Il sera peut-être difficile à revendre
Aux marchands du bazar
Sais tu jouer de la guitare ?
Moi je connais quelques chansons
Et on accrochera une sébile
Au collier de Titi

[minautore]

Ne vous quitter pas des yeux, je ne fais que passer sur la pointes des pieds,
je vous ai dérangé, pardonnez moi, je voulais juste dire à Héloise, combien son amour embastillé était poignant et fort, mais vous êtes si beau...que je ferai une autre fois...Amitiés à vous...je ne fais que passer...

[heloise]

Tu es toujours le bienvenu Minautore
Bises pour toi mon ange

[vallée]

Incroyable !
je pars une semaine, et tu fais le tour de l'Europe dans le vertige d'un amour fou. Un remake grandiose de la madone des sleepings
(pardon pour remake, c'est bien mieux que ça)
encore, bon dieu, encore...
tesorino abasourdi

[heloise]

Il mio Tesorino !
Si tu savais comme tu m'as manqué !
Je voyage, je voyage...
Ma muse m'a quittée quand tu es parti. J'ai publié aujourd'hui et c'est déjà passé aux oubliettes.
Mais tu es là et tout va bien
Bacci

[vallée]

Attend, je ramène de voyage des grincements
content de te retrouver
Baci

[lacape]

regarde ce coin de rue
beaucoup de passage
on devrait faire des sous
allez je gratte
"sur la route, sur la route
lalalalalalalalalalalalalal
chante toi aussi
les badeaux s'agglutinent
ne comprennent rien
et nous jettent des bonbons
il va falloir changer notre fusil d'épaule !

[heloise]

Je crois qu'il ne nous reste plus qu'une solution
Nous rendre à la police
On nous mettra peut-être ensemble en prison
Et puis soyons optimistes
Le vieux concierge n'est peut-être pas mort
On retournera à Paris
Je ne t'ai pas encore tout montré

[lacape]

déjà tu veux rentrer
j'ai un plan pour l'afghanistan
à dos d'âne traversé les montagnes
jusqu'à kaboul
roule ma poule
qu'est-ce que l'on fait ?
il faut se décider

[heloise]

Banco pour l'Afghanistan
Je n'y suis jamais allée
Et puis je suis bonne cavalière
On pourra sans doute trouver mieux
Que des bourricots
Il faut peut-être nous équiper
Autrement qu'en citadins

[lacape]

oui viens, le marchand au coin
c'est un sellier
deux selles s'il vous plaît
deux longes, oui celle là
on se mettre des djellabas
pour se fondre dans le paysage
le pays n'est pas encore sécurisé
on a rendez vous avec bachir
à midi à Ankara de la on file
à la frontière turci afghane
et puis prise en charge par des nomades
le rêve quoi ! tu m'aimes ?

[heloise]

Je te suis les yeux fermés
Ainsi, si une balle perdue m'arrache à toi
Tu n'auras pas besoin de le faire
Oui je sais !
Tu n'aimes pas mon humour morbide
Mais nous chevaucherons de nuit
Et nous cacherons le jour

[lacape]

oui le jour nous nous cacherons
dans des grottes
lait de chèvres et galettes de sarrazin
sera notre quotidien
nous nous aimerons à la lueur
d'un feu allumé
regarderons serrés l'un contre l'autre
poindre le jour
le soleil illuminera nos nuits

[heloise]

Je ne pouvais espérer rien de plus beau
Que ces crépuscules silencieux
Où le bleuté du soir naissant nous laisse
Alanguis mais déjà frissonnant
Du désir qui monte en nos corps
A mesure que le soleil descend

[lacape]

allongé sur des peaux de mouton
nous referons le monde
perdu dans ces montagnes afghanes
plus de repères plus d'imposture
osmose avec la nature
du vrai du beau
le silence

[heloise]

Dernière nuit avant d'arriver à Kaboul
A la lueur fragile d'une lampe à huile
En harmonie parfaite
Relisons tout bas le Ghazal de Mîrä

Je suis assis dans l'affliction,
Percé des poignards de la séparation.
Elle a emporté mon coeur dans ses serres,
Aujourd'hui en venant, Khâro,
Tout doux, tout doux.

Je suis toujours en lutte,
Je suis rouge de sang,
Je suis ton mendiant.
Ma vie est une angoisse.
Mon amie est mon médecin,
Je désire le remède,
Tout doux, tout doux.

Mon sein a la pomme,
Ses lèvres ont le sucre,
Ses dents ont la perle,
Elle a tout cela ma bien-aimée,
Elle m'a blessé au coeur,
Et c'est pourquoi je suis plongé dans les larmes
Tout doux, tout doux.

A toi est dû mon service,
Toi, songe à moi
ô mon amour, à tout jamais.
Matin et soir je suis couché à ton sanctuaire,
Je suis le premier de tes cavaliers,
Tout doux, tout doux.

Si tu dis des vers de toi et les dis sur l'air d'autrui,
Tu peux t'appeler voleur.
Quelque ghazal que tu dises, ô Mirâ,
Loue toujours le Seigneur,
Et mets le médisant en cage.

[lacape]

magnifique
merci de me l'offrir
la nuit est tombée
enfourchons nos canassons
la route est encore longue
titi où tu l'as mis ?

[heloise]

Il fût un temps où je chevauchais ainsi
Dans un autre désert
Adossé à la Mer Rouge
L'aube se lève sur les montagnes
On aperçoit déjà la vieille citadelle
Arrêtons nous dans cette grotte
Nous attendrons la nuit
Pour pénétrer la cité de Kûbhâna

[lacape]

j'ai hâte de la découvrir
à la lueur d'une torche
tu as l'air de la connaître
invente moi les mots
fais moi rêver
je t'écoute

[heloise]

Tu vois ces ruelles sinueuses et étroites
Et ses bazars nichés tout au long
Des artisans, des coiffeurs
Des vendeurs d'oiseaux, de tapis
Il y a là les jardins de Babur
Et le mausolée de Nâdir Shâh
Je te raconterai la légende
De la naissance de Kaboul
Cette nuit
Après l'amour

[lacape]

j'ai hate de l'entendre
notre guide nous fait un signe
il faut partir
kaboul n'est plus trés loin
nos cheveaux fatiguent
alors cette légende !

[heloise]

En ce temps-là, des marais, peut-être un lac, occupaient toute la plaine de Kaboul. Seule, la petite chaîne montagneuse au centre émergeait. Un roi, qui régnait alors sur l’Est, y exila une tribu dont les talents de musiciens et de danseurs étaient pourtant reconnus. Mais ils avaient eu le malheur de déplaire. La tribu s’installa donc autour des marais de Kaboul. Elle entra en relation avec une autre tribu, de l’autre côté des marais. Toutes deux s’entendirent pour construire un pont : des blocs de pierres furent ainsi jetés dans le marais jusqu’à ce qu’ils émergent au-dessus du niveau de l’eau. Pour que les aspérités ne blessent pas les chevaux, on répandit de la paille sur la route. Il y avait donc un pont (poul) et de la paille (kâh). D’où le nom de Kâhpoul et naturellement, « Kaboul ». Telle est la légende rapportée par Ahmad Ali Kohzad et Ria Hackin.
Mais il y a une autre légende encore plus belle. Le nom de la capitale dériverait d’une poésie : le mot persan pour «fleur » est goul, celui de l’eau est âb. Pour indiquer que « l’eau » est au centre de la fleur comme le diamant dans son écrin, on aurait écrit « (g)âb(oul), d’où Kaboul.

Nous attendrons la nuit
Et nous pénétrerons dans Kaboul comme des voleurs
Cachée sous cette Burka
Personne ne devinera que je suis une Occidentale
Certaines Afghanes ont aussi les yeux bleus, non ?

[lacape]

belle la légende merci
nous arrivons essouflés
kaboul est à 1750 m d'altitude
les cheveaux bavent
titi tire la langue
la ville est en partie détruite
triste
le musée a été saccagé
les collections pillées
je demande au guide
k rawash airport
on va filer à l'afghane
la ville n'est pas sur
je t'emmène en Inde
Goa et ses plages
qu'en dis tu mon amour !

[heloise]

L'Inde ! Un rêve d'enfance
J'avais vu un vieux film
"Mangana fille des Indes"
Un film complètement kitsch
Mais j'avais été émerveillée
Quittons vite Kaboul, c'est trop triste !

[lacape]

deux billets pour bombay !
please
on se met à rire
fatigue stress
te voir là en burka
ça m'éclate
et moi en djellaba
il va falloir aller se changer
les toilettes ne sont pas loin
bouge pas je prends les sacs
l'avion une chance dans 15 mn
juste le temps de se désaltérer
un café allongé bouah ! c'est dégueu
porte 212 embarquement immédiat
annone l'hôtesse
les policiers nous scrutent
cheese, ma chérie
et hop ! ni vu ni connu
on est assis ouf !
détendons nous
et titi !
ah ! il est là
tu trouves pas qu'il a maigri ?

[heloise]

Il n'y a pas que Titi qui a maigri
A ce régime là ! Il y a de quoi !
Bombay ! "La bonne baie"
Tu le savais ?
Regarde ! On aperçoit déjà la colline de Malabar
J'ai hâte de voir la Porte de l'Inde
Souvenir de la Reine Victoria
Enfin, l'avion amorce sa descente
Je n'ai pas osé te le dire
Mais j'ai une frousse bleue en avion !

[lacape]

un nuage de pollution au dessus
de la mégalopole
a la sortie de l'aéroport le choc
foule bigarrée aux couleurs chatoyantes
court dans tous les sens
mendiants handicapés tendent la main
taxi jaune rafistolé attendent le client
nuées de rickshaws pétéradants
suffoquées par la moiteur et l'odeur
nous avançons péniblement
on va prendre celui là
il a l'air sympa
toi qui parles bien l'anglais
demande lui la gare de mumbai
pour Goa c'est le train 6 h
ça ira ? il fait chaud !

[heloise]

Un train bondé et cahotant
Tant bien que mal
Dans ma torpeur j'imagine
Les nuées de Hippies des seventies
Débarquant à Anjuna
Avec l'unique préoccupation
De regarder chaque soir
Dans les brumes de Marijuana
Le soleil se coucher sur une mer d'émeraude
Tu crois qu'on pourra se trouver
Une cabane sur la plage ?
Sans Marijuana bien sûr !

[lacape]

on louera une cabane a Agonda
petit paradis embaumé par les fleurs
blanches de cajou au parfum de jasmin apre
et par les pins qui fixent les dunes
le marché est le mercredi et le samedi
on se fera griller du poisson frais
le soir sur la plage arrosé d'un alcool local
puis tard dans la nuit on se rejoindra
sur des feuilles de palmier
et puis tard dans la nuit on rejoindra

[heloise]

On vivra d'indolence et de volupté
Enivrés de nous et du parfum des fleurs
Mais parfois, en fixant la vague d'émeraude
Je verrai au lointain apparaître une ville
Un mirage bien sûr
Mais tu le sais
J'aurai la nostalgie de la ville et du fleuve