L’homme, La Belle Et La Corde
Started by gilonimo, Mar 26 2006 06:19 PM
9 replies to this topic
#1
Posted 26 March 2006 - 06:19 PM
Voilà donc notre homme ;
Amoureux, comme il se doit.
La belle, comme souvent les belles,
Est dans les bras d’un autre à l’heure qu’il est,
Un autre que lui, comme il se doit.
Il lui a fait sa déclaration à genoux, le matin même,
Une déclaration enflammée,
Qui a embrasée le petit bouquet de pensées amoureuses qu’il tenait dans la main droite.
La belle lui a ri au nez, comme il se doit.
Voilà donc notre homme ;
Désespéré, comme il se doit.
Il est, à l’heure qu’il est, devant la boutique du marchand de cordes de la rue de l’Olivier.
Comme il se doit, il entre.
La clochette au dessus de la porte fait « greling greling », ou quelque chose d’approchant.
Le marchand de cordes de la rue de l’Olivier sort de sa torpeur.
La boutique sent la corde, comme il se doit.
Voilà donc notre homme ;
Dubitatif, comme il se doit,
Devant un si grand choix de cordes.
Puis, il choisit la moins chère,
Celle qui semble si fragile qu’on ose à peine la regarder de peur qu’elle ne se casse.
« C’est pour offrir, je vous l’emballe ? »
« Non, c’est pour utiliser tout de suite. »
« Bien. »
Le marchand de cordes de la rue de l’Olivier n’est pas un homme très bavard, comme il se doit quand on est un marchand de cordes.
Voilà donc notre homme qui paye et qui sort.
La clochette au dessus de la porte fait « dring dring », oui, elle fait dring dring,
Mais cela n’a pas vraiment d’importance,
Car à l’heure qu’il est, la belle est dans les bras d’un autre,
Pas l’autre de tout à l’heure,
Non, un autre,
Pas vraiment dans ses bras au vu de sa position,
Mais nous allons en rester là, et je vais détourner le regard,
Bien que cela soit très intéressant, comme ils se doigtent.
Voilà donc notre homme dehors, sous la pluie.
Il tombe des cordes,
La pluie masque ses larmes, comme il se doit.
Et le voilà donc enfin notre homme,
Sur la colline qui surplombe la cité,
Il accroche la corde à la première branche venue du premier arbre venu,
Qui se trouve être la plus frêle première branche venue de toutes les premières branches venues,
Et c’est miracle qu’elle ne soit pas brisée sous le poids de la corde.
Il se passe la corde autour du cou et se jette du haut du tabouret
Qui se trouvait là tout à fait par hasard pour les besoins de cette fable,
Comme il se doit.
Il advint ce qu’il doit advenir dans pareil cas,
La branche tint bon,
Et la corde aussi, comme il se doit.
Moralité:
N’allez point dépenser tout votre argent dans une corde alors que le premier prix fait très bien l’affaire.
Pareil pour l’arbre, ne gaspillez pas votre temps à le choisir minutieusement,
Le premier venu est souvent le bon. Idem pour la branche, vous l’aurez compris.
Par contre, évitez de tomber amoureux d’une salope qui vous rie au nez.
Amoureux, comme il se doit.
La belle, comme souvent les belles,
Est dans les bras d’un autre à l’heure qu’il est,
Un autre que lui, comme il se doit.
Il lui a fait sa déclaration à genoux, le matin même,
Une déclaration enflammée,
Qui a embrasée le petit bouquet de pensées amoureuses qu’il tenait dans la main droite.
La belle lui a ri au nez, comme il se doit.
Voilà donc notre homme ;
Désespéré, comme il se doit.
Il est, à l’heure qu’il est, devant la boutique du marchand de cordes de la rue de l’Olivier.
Comme il se doit, il entre.
La clochette au dessus de la porte fait « greling greling », ou quelque chose d’approchant.
Le marchand de cordes de la rue de l’Olivier sort de sa torpeur.
La boutique sent la corde, comme il se doit.
Voilà donc notre homme ;
Dubitatif, comme il se doit,
Devant un si grand choix de cordes.
Puis, il choisit la moins chère,
Celle qui semble si fragile qu’on ose à peine la regarder de peur qu’elle ne se casse.
« C’est pour offrir, je vous l’emballe ? »
« Non, c’est pour utiliser tout de suite. »
« Bien. »
Le marchand de cordes de la rue de l’Olivier n’est pas un homme très bavard, comme il se doit quand on est un marchand de cordes.
Voilà donc notre homme qui paye et qui sort.
La clochette au dessus de la porte fait « dring dring », oui, elle fait dring dring,
Mais cela n’a pas vraiment d’importance,
Car à l’heure qu’il est, la belle est dans les bras d’un autre,
Pas l’autre de tout à l’heure,
Non, un autre,
Pas vraiment dans ses bras au vu de sa position,
Mais nous allons en rester là, et je vais détourner le regard,
Bien que cela soit très intéressant, comme ils se doigtent.
Voilà donc notre homme dehors, sous la pluie.
Il tombe des cordes,
La pluie masque ses larmes, comme il se doit.
Et le voilà donc enfin notre homme,
Sur la colline qui surplombe la cité,
Il accroche la corde à la première branche venue du premier arbre venu,
Qui se trouve être la plus frêle première branche venue de toutes les premières branches venues,
Et c’est miracle qu’elle ne soit pas brisée sous le poids de la corde.
Il se passe la corde autour du cou et se jette du haut du tabouret
Qui se trouvait là tout à fait par hasard pour les besoins de cette fable,
Comme il se doit.
Il advint ce qu’il doit advenir dans pareil cas,
La branche tint bon,
Et la corde aussi, comme il se doit.
Moralité:
N’allez point dépenser tout votre argent dans une corde alors que le premier prix fait très bien l’affaire.
Pareil pour l’arbre, ne gaspillez pas votre temps à le choisir minutieusement,
Le premier venu est souvent le bon. Idem pour la branche, vous l’aurez compris.
Par contre, évitez de tomber amoureux d’une salope qui vous rie au nez.
#2
Posted 26 March 2006 - 06:26 PM
Tout est bon dans le Gilo !
Moi ça me fait penser à Bourvil ... Oui, j'irais même jusqu'à te comparer à lui : le rire n'est jamais forcé, jamais grotesque, et puis la tendresse ... comme ton texte sur le clown.
Bon, contrairement à lui tu es capable d'utiliser le mot "salope" mais, c'est ce qui fait la différence.
Moi ça me fait penser à Bourvil ... Oui, j'irais même jusqu'à te comparer à lui : le rire n'est jamais forcé, jamais grotesque, et puis la tendresse ... comme ton texte sur le clown.
Bon, contrairement à lui tu es capable d'utiliser le mot "salope" mais, c'est ce qui fait la différence.
#3
Posted 26 March 2006 - 08:08 PM
ah Rémo, , Bourvil oui, mais -
mais j'arrive de Cadaques, Figueras,
et quelques senteurs Dalinéennes m'effleurent
les pensées
Oui, le printemps me chatouille avec sa
farandole de jonquilles, viollettes, petites clochettes
des bois, oh Gilonimo souviens toi que la nature est
reine, et l'absolu n'est que abnégation.
la méditation ne mérite ni corde ni accordéon,
simplement être et ne pas croire que l'autre est
plus fou que le suicidaire naissant et déjà pendu !
mais j'arrive de Cadaques, Figueras,
et quelques senteurs Dalinéennes m'effleurent
les pensées
Oui, le printemps me chatouille avec sa
farandole de jonquilles, viollettes, petites clochettes
des bois, oh Gilonimo souviens toi que la nature est
reine, et l'absolu n'est que abnégation.
la méditation ne mérite ni corde ni accordéon,
simplement être et ne pas croire que l'autre est
plus fou que le suicidaire naissant et déjà pendu !
#4
Posted 27 March 2006 - 12:22 AM
yeah!
je suis fan!
un humour vraiment bien à toi
qui fait mouche à chaque fois!
bye lafontaine drôlatique!
cloud
je suis fan!
un humour vraiment bien à toi
qui fait mouche à chaque fois!
bye lafontaine drôlatique!
cloud
#5
Posted 27 March 2006 - 10:49 AM
J'adore, bravo
et le rythme est là, c'est génial
il y va droit à la corde,
comme il se doit !
... Par contre le "salope"... bof
ça gâche un peu
Amicalement
Ambréance
et le rythme est là, c'est génial
il y va droit à la corde,
comme il se doit !
... Par contre le "salope"... bof
ça gâche un peu
Amicalement
Ambréance
#6
Posted 27 March 2006 - 06:41 PM
Citation (labelledeschamps @ Mar 26 2006, 08:08 PM) <{POST_SNAPBACK}>
ah Rémo, , Bourvil oui, mais -
mais j'arrive de Cadaques, Figueras,
et quelques senteurs Dalinéennes m'effleurent
les pensées
Oui, le printemps me chatouille avec sa
farandole de jonquilles, viollettes, petites clochettes
des bois, oh Gilonimo souviens toi que la nature est
reine, et l'absolu n'est que abnégation.
la méditation ne mérite ni corde ni accordéon,
simplement être et ne pas croire que l'autre est
plus fou que le suicidaire naissant et déjà pendu !
mais j'arrive de Cadaques, Figueras,
et quelques senteurs Dalinéennes m'effleurent
les pensées
Oui, le printemps me chatouille avec sa
farandole de jonquilles, viollettes, petites clochettes
des bois, oh Gilonimo souviens toi que la nature est
reine, et l'absolu n'est que abnégation.
la méditation ne mérite ni corde ni accordéon,
simplement être et ne pas croire que l'autre est
plus fou que le suicidaire naissant et déjà pendu !
J'ai l'impression que tu bois en cachette dans l'étable, La Belle des Champs.
#7
Posted 27 March 2006 - 07:07 PM
le "salope", s'il n'est pas indispensable, contre balance justement avec tout le reste ... Il arrive comme un cheveux sur la soupe et répond parfaitement au premier paragraphe.
Vous avez bien vu Gilonimo.
Vous avez bien vu Gilonimo.
#8
Posted 27 March 2006 - 07:45 PM
Citation (gilonimo @ Mar 27 2006, 07:41 PM) <{POST_SNAPBACK}>
J'ai l'impression que tu bois en cachette dans l'étable, La Belle des Champs.
oh toi, Grand Gilonimo, oui je bois, je bois tes paroles,
je m'abreuve à ta source intarissable de vers en tous genres
tes salopes et toutes tes saloperies, je les connais par coeur
aucune corde ne pourrait servir de bons noeuds ;
néanmoins, je t'invite à observer, voire à méditer ;
sâches que la lumière est en toi à fleur de peau ;
regarde le couple de huppes, d'un battement d'ailes
te donnent un vertige ..........
#9
Posted 27 March 2006 - 08:32 PM
Citation (labelledeschamps @ Mar 27 2006, 08:45 PM) <{POST_SNAPBACK}>
oh toi, Grand Gilonimo, oui je bois, je bois tes paroles,
je m'abreuve à ta source intarissable de vers en tous genres
tes salopes et toutes tes saloperies, je les connais par coeur
aucune corde ne pourrait servir de bons noeuds ;
néanmoins, je t'invite à observer, voire à méditer ;
sâches que la lumière est en toi à fleur de peau ;
regarde le couple de huppes, d'un battement d'ailes
te donnent un vertige ..........
t'as rien comprisje m'abreuve à ta source intarissable de vers en tous genres
tes salopes et toutes tes saloperies, je les connais par coeur
aucune corde ne pourrait servir de bons noeuds ;
néanmoins, je t'invite à observer, voire à méditer ;
sâches que la lumière est en toi à fleur de peau ;
regarde le couple de huppes, d'un battement d'ailes
te donnent un vertige ..........
cher inventeur
elle est folle amoureuse de toi
c'est la saison :
les tracteurs sont en fleur
les blés chantent dans le ruisseau
le bouc en rut
ronge son frein dans la soupente
dns le foin
la belle chaumière
t'attend
entends cher inventeur
son cri rauque au crépuscule
allez :
une bonne
chanson de saillie
#10
Posted 27 March 2006 - 10:03 PM
Citation (Julien Sand @ Mar 27 2006, 08:07 PM) <{POST_SNAPBACK}>
le "salope", s'il n'est pas indispensable, contre balance justement avec tout le reste ... Il arrive comme un cheveux sur la soupe et répond parfaitement au premier paragraphe.
Vous avez bien vu Gilonimo.
Vous avez bien vu Gilonimo.
je confirme.
pas du tout d'accord avec vous Julien Sand
à chacun sa lecture cependant !!!
Ambréance
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