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Hauteur

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Gouttes

19 December 2006 - 11:07 AM

Gouttes





Et je redeviens pluie, inéluctablement,
Quand mon état liquide a traversé les feuilles,
Labyrinthe où le temps semble prendre son deuil
De trop de frondaisons pour que j’arrive à temps…

A Temps pour éviter mon évaporation
Au feu qui vient de vous, qui dessèche mes lèvres,
Je dois rester de l’eau, pour éteindre la fièvre,
J’ai trop d’amour pour vous et j’en mourrais, sinon.

Et je redeviens pluie, inéluctablement,
Quand mon état liquide a traversé vos yeux,
Qu’une perle salée tombe sur les cheveux
Dont vous cachez vos mains et tous leurs tremblements.




Et je redeviens pluie, inéluctablement,
Quand mon état liquide a traversé mon corps
Pour entrer dans le vôtre, où je pénètre encore,
En suivant le chemin que prendra notre enfant…




Hauteur

Rêve.

22 September 2006 - 01:50 PM

Rêve.



Insomnies… Matins tant espérés…

Mon corps fatigué commençait à sombrer,
Mais elle vint près de moi.

Ma muse… Etait-ce toi, cette Femme inconnue ?



Confesser ce que sa bouche a fait ?

Avec ses longs doigts, les portes qu’elle ouvrit ?


Il a plu de la soie,
Elle m’est apparue nue.

Ma muse était-ce toi, alors si court vêtue ?



Sous ses seins galbés
Savourer des ombrages

Leurs pointes dressées tracent des sillages
Sur la fine rosée qui couvre ma poitrine,
Aussitôt effacés d’une langue mutine

Mon doigt ne fut pas sage.
Il s’en alla là-bas,
Vers l’humide rivage où jamais on ne va.
Les cités interdites
Me menant aux limites où germe l’indécence.

Ma hanche à ce moment était emprisonnée.
Les rythmes lancinants imprimés par ses reins
Menèrent à l’orage
Puis vite aux tempêtes.

Ma muse, est-ce un mirage, étais-tu à la fête ?



Au matin,
Comme mort,
J’ouvris enfin les yeux.
Après tant de transports, allions nous être deux ?

Près de moi tu es là,
Tu t’étires,
Etonnée…

Ma muse, dis-moi… Que je n’ai pas rêvé…




Hauteur

Guerres…

17 September 2006 - 07:54 PM

Guerres…




Dans la cour du château, le bruit des armes croît.
Terminés les tournois, les joutes élégantes,
Où tous les jouvenceaux disaient à leurs amantes
L’amour qu’ils déposaient, d’un baiser, sur leurs doigts

Toutes les garnisons suivent la même loi :
Les chevaux harnachés aux couleurs chatoyantes,
Tous les fiers Chevaliers, aux armures brillantes,
Qui partent ce matin pour rejoindre le Roy.

Vers combien de tournois, de carnages encore,
Serais-je condamné à mutiler des corps,
Et mener au trépas mes fidèles amis ?

La folie de ce monde aura t-elle une fin ?
Les hommes seront-ils un jour prochain guéris ?
Dans cent ans, plaise à Dieu, la guerre aura pris fin…


Hauteur

Poétesses.

11 September 2006 - 11:55 AM

Poétesses.



Vous toutes qui, ici, déposez vos écrits
Sans vous préoccuper de flatter votre ego,
Vous empêchez l’endroit d’être ce marigot
Que sans vous des faquins auraient déjà pourri.

Parmi ces sans-talent ne se trouve une femme !
Se prétendant modernes au lieu de faux-poètes,
Ce qui leur convient mieux, pourtant, comme épithète,
Ils ne sont que des Goths, sans génie et sans âme.

Poétesses, vos vers, si j’en prends les moins bons,
Restent remplis de charme et de féminité.
Vous lire est un plaisir qui me fait supporter
Les médiocres ébats de tous ces trublions.

Surtout ne changez pas, gardez ce que la femme
A de tous temps porté, qui nous tire les larmes.
La noblesse est en vous réfugiée aujourd’hui,
Quelques hommes encore, dont je suis, l’ont compris

Mesdames permettez, elles riment si bien,
Qu’avec tout mon respect j’embrasse ainsi vos mains.
Au nom de tous les vrais poètes qui vous lisent…
Et qui savent juger que vous êtes exquises.



Hauteur

Les Récifs.

04 September 2006 - 08:53 PM

Les récifs.




Il va jusqu’à la grève.

Un escalier de pierre
Qui s’enfonce à l’étal, où la mer abandonne,
Juste pour avoir froid. Pour se mouiller les pieds.

Il est comme gravé dans la chair des rochers
Qui gardent la falaise aux abords de la terre.

Quand la marée lui cède, il mène au banc de sable.
La meute des récifs y est venue s’échouer.

Ici plus rien ne bouge.
Le ressac estimant qu’il en a assez fait.
Il cesse de vomir les dessous de dentelle
Dont l’écume se pare en battant les rochers.

La pierre est fatiguée
De résister aux vents, de briser l’océan,
Les écueils maudissant jusqu’à la fin des temps
La main qui les sema.

Les derniers traits orange esquissent le couchant,
Ourlant toutes leurs plaies
Là où nichent les ombres.

Ils sont les sentinelles,
Gare aux marins distraits.
La nuit va les masser de sa main calme et fière
Caressant leur échine,
Leur peau frissonnera de n’avoir le fardeau
Que les vagues du jour s’acharnent à fouetter.

Ils forment un bordel.

Entrelacs sans figure.

Alors ils se souviennent
Qu’avant que fut avant, ils étaient des montagnes.



Alors je me souviens qu’avant que fut avant,
J’étais une montagne…


Hauteur