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[callinira]

Une figue

Une figue au chemin, fendue, et dont la chute
A granuleusement mâché la chair sucrée,
Laisse couler son suc. Une tache nacrée
Empoisse le fruit rose et sa blessure jute

Dans le soleil coupant de midi. La volute
D'une vrille s'enroule à la vigne pamprée.
Le ciel est blanc de feu, la terre fissurée.
Encore un an, un mois, un jour, une minute ?

Les beaux mamelons d'or que le soir ocrera,
Ondulent mollement et quand la nuit viendra
Je sentirai monter l'angoisse, la détresse.

Et le goût de durer dérisoire et si vain
Lentement dissipé comme un reste d'ivresse
Fondra comme une figue au hasard d'un chemin.

06-sept.-05
Le Calame 2005

[Condor]

La tristesse désabusée est très perceptible. Comme dans tout le recueil Le Calame. On trouvait un peu plus de gaité dans les autres recueils. Mais la beauté du langage et la force de l'émotion sont toujours présentes.

[callinira]

Oui, Jean-François, je sais... Mais ce que j'écrivais à quatorze ou quinze ans n'était pas plus gai. Il faut croire que je ne peux pas faire autrement. Encore que...

Calli

[lacape]

je le trouve trés beau
bonne journée !

[Henri.]

Touché!
très beau et fort
amicalement
Henri.

[socque]

Sonnet magnifique, comme toujours avec callinira... (Je préfère vos vers liés à vos vers libres ; je me rappelle cette extraordinaire Ophélie...)

[Erre]

Voluptueuse et émouvante figue, si magnifiquement rendue humaine...
Erre

[vallée]

bon
faut pas exagérer non plus
on va pas passer en revue tout le
verge-r
prunes
melons
cerises
courge
banane
potiron
appellons une chatte
une chatte
et un testicule
de même
allons

[callinira]

bon
faut pas exagérer non plus
on va pas passer en revue tout le
verge-r
prunes
melons
cerises
courge
banane
potiron
appellons une chatte
une chatte
et un testicule
de même
allons

Je suis bien d'accord, seulement là, pour une fois, c'était vraiment une figue

Calli


Lacape, Henri, Erre, merci à tous trois,

et aussi à Soque pour qui je redonne l'Ophélie.



Ophélie


La viride Ophélie s'éloigne à la dérive,
A peine balancée sur une onde ocellée.
Et de sa bouche ouverte à la lèvre gonflée
S'échappe une herbe verte, onduleuse. Chétive,

Elle oscille, tournoie, comiquement lascive,
Le ventre déjà creux, ou bien écartelée
Offrant impudemment la fleur campanulée
Où l'eau trouble a laissé des traces maladives.

Je ne puis détacher mon regard des prunelles
Fixes qu'ont dévorées déjà quelques aselles
Dans les fonds désolés où l'entraîne l'oubli.

Et parfois, je perçois le sombre accent d'un thrène
Qui s'élevant navrant dans le temps aboli,
Me dit que la folie d'Ophélie c'est la mienne.

(27/11/2004)
tirée du recueil
Le Calame2005

Bien amicalement

Calli

[Condor]

Je suis bien d'accord, seulement là, pour une fois, c'était vraiment une figue

Pour une fois c'était une figue. Pour une fois, parce l'autre, je ne crois pas que ce soit une poire.

[bohemia]

très joli figue...

Bien moi aussi c'était des yeux vraiment abricots Comme quoi c'est ludique un verger et un potager...

Amitiés
Bohémia

[vallée]

autant pour moi
bises