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[callinira]

Un visage

Vague et mouvante image au miroir embué,
Visage nébuleux qu’une lumière douce
Ceint et cajole là où le doigt fin repousse
Une mèche mouillée. Sur le col dénué

De grâce, de candeur, et presque asexué,
Le temps perfide et lent que la fraîcheur courrouce
A mis comme un lacis que la vapeur émousse,
Où pervers, sans pitié, les ans ont sinué.

Le regard a déjà la grave bleuité
De la mer, au couchant, sur les plages d’été,
Dans l’instant désolé où le soleil y plonge.

L’eau coule sur la glace en filets tortueux,
Hésite, se reprend, insolite s’allonge
Et vient frôler la bouche au souffle halitueux.

24 févr. 06
Les Piérides  2

[Carla.]

Peut-être un peu dommage de mettre le mot "visage" dans le texte (2ème ligne) et j'enlèverais toutes ces virgules et points en fin de phrase qui stigmatisent le rythme, pas obligatoirement là où le lecteur voudrait déposer sa respiration...Mais une belle écriture, de belles images.

Edited by Carla., 16 August 2006 - 09:44 AM.

[Condor]

Poésie terrible. Les ans nous emportent sans que l'on s'en aperçoive, jusqu'au jour où l'on se demande si c'est bien soi que l'on voit dans le miroir.

[Hauteur]

Callinira,

Vapeur sur miroir qui fini par perler
Dans le silence intime, où l'on est seul enfin,
Pour voir se déformer l’image sur le tain
Et le regard surpris, voir « demain » s’y graver.

Lentement…


Merci d’écrire si bien.

Amitié
Hauteur

[Marcek]

Ah! Quel plaisir de retrouver cette merveilleuse écriture ciselée comme un vase précieux!

[callinira]

Merci, Carla. Je n'ajoute rien, nous avons dit l'essentiel en privé.

On se connaît mal, un jour on ne se reconnaît plus... Merci Jean-François.

Merci aussi à Marcek et à Hauteur pour ses vers.

A bientôt.

Calli

[Deirdre]

magnifique écriture, comme toujours précieuse Calli
Amitiés