Du temps. Celui de l’écrire, au moins. Explosion ? Jamais quand il le faudrait. Au volant, bercé par le rythme trop soutenu d’une symphonie trop populaire ; en dînant, amusés par les sourires entendus, échangés par de presque parfaits inconnus sur quelque propos stupide et parfaitement indigne du moindre intérêt …
Mais c’est là que tout commence ; ce n’est pas un choix. A cet instant précis qu’un terme s’impose, qu’une notion en appelle une autre, que le fil conducteur se tisse, à une vitesse vertigineuse, qu’il lie des concepts dont il semble si bien ignorer le fond, trace un chemin dont il se moque bien de la cohérence. Un chemin … Le chemin.
C’est juste exaltant. Comme la partie qui s’engage entre le poursuivant affamé et la bête traquée, comme une succession incontrôlable de choix ultimes, dont l’issue reste aussi incertaine que l’échec est inéluctable. Comme s’ engager sur une route bardée d’obstacles, de troncs, de ronces et de creux, comme se frayer un passage à travers une jungle, comme négliger le prix à payer de toute blessure, absence, violence ou brûlure, pour saisir ce qui fuit, guidé par le plus parfait des chaos. Qui peut prétendre savoir distinguer l’âme de son reflet, qui peut dire alors qu’il ne s’apprête pas, à chaque seconde, à franchir un pas dans ce qui n’est que la traîtrise d’un autre miroir…
Tout en ressentir, n’en rien retenir. Pris d’une frénésie sourde et entêtante, d’une rage à braver l’instinct, le corps fait bien pâle figure… La plume peut bien courir aussi vite sur le papier que la main est capable de la guider. Course folle ! Il n’en reste toujours que ce qu’on a si mal su en extraire d’essence…
Savoir extraire. Je crois que c’est ce que vous appelez le talent. Savoir guider. Je crois que c’est ce que vous appelez l’art. Savoir le partager … Je crois que c’est ce que vous appelez l’Art.
J’aimerai savoir.
Acte 2. Prélude. Course folle !
Started by subalterne, Dec 24 2005 05:51 PM
2 replies to this topic
1 user(s) are reading this topic
0 members, 1 guests, 0 anonymous users