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Je Ne Crois


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2 replies to this topic

#1 subalterne

subalterne

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  • TLPsien
  • 45 posts
  • Parcours poétique:Plus d'heures perdues qu'il n'en aurait fallu a quiconque pour atteindre des sommets, sans doute.

Posted 10 November 2006 - 11:53 AM

Je ne crois.


Je ne crois que ce que je vois.
Je ne crois pas que ce soit possible. Comment peut-on vivre sans croire en rien ?

Je crois, en ce que je vois.
Le plus important n’est-il pas, dans ce qu’on ne voit pas ? Crois-tu trouver, en ce bas monde, le lac magique dont le reflet offre à la vue le sens des choses ? Si tu t’y regardais, ne verrais-tu qu’un immense œil, sans corps ni âme ?

Ca n’existe pas. Je ne crois que ce que je vois.
Jamais, de ta vie, tu ne verras ton propre visage, ton propre regard… Ailleurs qu’à travers un miroir. Crois-tu ne pas en avoir ?

Va savoir. Je ne crois que ce que je vois.
Tu as tant que quiconque besoin de croire ! A force de trop vouloir en voir, tu ne regardes plus rien …

Je ne crois que ce que je vois.
Ainsi, il n’est pas un lieu en ton être, un moment d’oubli, un espace à toi, refuge éternel à ton éphémère existence ?

Il y a tant à voir. Je ne crois que ce que je vois.
Peut-être serait-il plus sage de fermer les yeux, que de les braquer obstinément au mauvais endroit.

Je ne crois que ce que je vois.
Est-ce la plus sécurisante des illusions, la plus étriquée des prisons … Ou simplement les deux à la fois ?

Toi, tu doutes. Moi, je ne crois que ce que je vois.
Alors tu es mort. Je sais bien que ce que tu portes de plus fort, de pire et de meilleur, simplement … De vivant, d’humain… Est là, au fond de toi. Là, où le regard, ne se pose pas.

Je suis fort. Je ne crois que ce que je vois.
Jamais alors, tu ne prêteras à ton âme, le plus précieux des trésors. Au seuil de la mort, tu n’auras que ton inexistence à regretter. Que laisseras-tu aux tiens ?

Mes biens. Je ne crois que ce que je vois.
Ta prison pour héritage. Dieu, que si l’enfant ne garde qu’une image de moi pour continuer à exister… Ce ne soit pas celle de ma voiture, ma machine à laver, ou tout ce qui m’aura possédé. Juste celle d’avoir su offrir une chance à sa liberté. Lui avoir appris à embrasser du regard, sans jamais s’être laissé possédé…Par l’insolente beauté, d’un ciel étoilé.

Je ne crois, que ce que je vois. Les étoiles ne font pas vivre…
Vivre ou survivre, nous sommes né avec, c’est donné. Voir et n’être vu qu’à travers tout, sans jamais avoir appris à regarder … Ne fait pas exister.

#2 subalterne

subalterne

    .............................

  • TLPsien
  • 45 posts
  • Parcours poétique:Plus d'heures perdues qu'il n'en aurait fallu a quiconque pour atteindre des sommets, sans doute.

Posted 10 November 2006 - 01:23 PM

Citation (~wldp~ @ Nov 10 2006, 12:30 PM) <{POST_SNAPBACK}>
oui mais le miroir n'est que le reflet de ce que nous lui prêtons....
et le regard lui est en nous... mais il demande à être constamment aiguisé..

amicalement,
wldp

Sans conteste ;
Extrait d'un vieux truc, en guise de réponse.


C’est juste exaltant. Comme la partie qui s’engage entre le poursuivant affamé et la bête traquée, comme une succession incontrôlable de choix ultimes, dont l’issue reste aussi incertaine que l’échec est inéluctable. Comme s’ engager sur une route bardée d’obstacles, de troncs, de ronces et de creux, comme se frayer un passage à travers une jungle, comme négliger le prix à payer de toute blessure, absence, violence ou brûlure, pour saisir ce qui fuit, guidé par le plus parfait des chaos. Qui peut prétendre savoir distinguer l’âme de son reflet, qui peut dire alors qu’il ne s’apprête pas, à chaque seconde, à franchir un pas dans ce qui n’est que la traîtrise d’un autre miroir…

#3 bohemia

bohemia

    bohemia

  • TLPsien
  • 2,952 posts

Posted 10 November 2006 - 05:21 PM

Citation (subalterne @ Nov 10 2006, 01:23 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Sans conteste ;
Extrait d'un vieux truc, en guise de réponse.
C’est juste exaltant. Comme la partie qui s’engage entre le poursuivant affamé et la bête traquée, comme une succession incontrôlable de choix ultimes, dont l’issue reste aussi incertaine que l’échec est inéluctable. Comme s’ engager sur une route bardée d’obstacles, de troncs, de ronces et de creux, comme se frayer un passage à travers une jungle, comme négliger le prix à payer de toute blessure, absence, violence ou brûlure, pour saisir ce qui fuit, guidé par le plus parfait des chaos. Qui peut prétendre savoir distinguer l’âme de son reflet, qui peut dire alors qu’il ne s’apprête pas, à chaque seconde, à franchir un pas dans ce qui n’est que la traîtrise d’un autre miroir…


bonne question




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