Jump to content


D.GOLL

Member Since 28 Apr 2003
Offline Last Active Dec 22 2006 09:32 AM
-----

Topics I've Started

La Sieste

01 August 2006 - 09:50 AM

Heureux en ces jours d'été
Qui dans les bras des Morphée
Fait un séjour de qualité
Laissez-moi vous conter les faits

A l'heure du concert des cigales
J'ai voulu participer à la fête
En m'offrant un petit régal :
Une bonne sieste

C'est alors qu'on frappe à la porte
"Je ne suis pas là il n'a personne !"
Qui que soit le visiteur peu importe
Je dors !!! mais il insiste, les coups résonnent

J'ouvre la porte lentement
les cheveux ébouriffés
Pour faire comprendre à l'impertinent
Que je suis dans les bras de Morphée

Quand il apprend que "je dors"
Et que vraiment il abuse
Il reconnaît ses torts
Et se confond en excuses

Me voilà enfin prêt pour instant unique
Malgré un mauvais décollage
Le voyage au pays des rêves sera magnifique
Je ferme les yeux pour un monde plus sage

C'est au tour du marteau piqueur
Qui se met à chanter avec ardeur
Quelle idée de travailler par une telle chaleur
Rien que d'y penser je suis en sueurs

Alors je me bouche les oreilles
Puis, soudain j'ai envie de boire
Une fois de plus je me lève pour prendre ma bouteille
Moi qui comptait dormir comme un loir…

L'heure de se lever à sonné, c'est bientôt le soir
Je n'ai pas dormi
Adieu le repos et mes espoirs
Je n'ai pas fermé l'œil de l'après-midi

Le Voleur

01 August 2006 - 09:17 AM

Se cachant derrière la porte,
Il sortit sont long couteau.

Il n'y avait personne à l'horizon.
Alors, il brisa la porte, ouvrit le placard,
En sortit un chou.

Il l'emmena chez lui pour décorer sa maison.

Il a un Drôle de goût...

Emeline

La Table Du Seigneur (dernier épisode)

31 July 2006 - 10:44 PM

L'automne s'avance et Saint Martial Viveyrols change d'ambiance. La végétation est devenue marron rouge, le froid s'installe peu à peu, mais la vie ne s'est pas pour autant arrêtée. Au contraire, le froid venant, les gens sont plus solidaires. On se rend chaque jour une petite visite, juste pour voir si tout va bien, papoter un instant, prendre un café. L'après-midi, l'influence anglaise aidant, c'est pour le père de Michel l'heure du thé. La théine étant mauvaise pour son cœur, il consomme désormais de la tisane. Très souvent des voisins lui amènent différentes herbes à infuser. Ces petites attentions font toujours chaud au cœur.
Ce matin, lorsque le père de Michel vient dans la cuisine, il me voit les deux mains dans la farine en train de pétrir la pâte. Cela l'étonne, et l'intéresse beaucoup. Je lui explique que comme autrefois, je vais faire cuire du pain dans le four traditionnel ; du pain à l'ancienne, comme il n'en a plus mangé depuis longtemps. Lorsque les voisins sonnent à la porte pour nous dire un petit bonjour, il leur raconte ce que je suis en train de faire. Dans ses yeux, on peut voir de l'admiration et de la fierté. Le premier pain que je fais, je le lui donnerai, je suis sûr qu'il en sera ravi.

Quelques heures plus tard, le four donne deux miches de pain chaudes et dorées. Cela aurait été vraiment dommage de laisser ce four éteint. J'en apporte une au père de Michel, qui est étonné de voir qu'un pain aussi beau et appétissant puisse sortir d'un si vieux four.
Le vieil homme hume le pain, ferme les yeux et se souvient. Il se revoit plusieurs années auparavant, lorsqu'il était enfant. Sa mère faisait le pain dans ce four. Cette dernière fut emportée rapidement par une "maladie" dont il a mis longtemps à connaître le nom. En fait, elle était morte des suites d'un avortement mal fait. Depuis ce jour, il n'avait plus jamais senti cette odeur de pain qui sort du four, jusqu'à aujourd'hui. C'est un homme joyeux, optimiste, jamais nostalgique, mais là je vois une larme couler sur sa joue.
Il se ressaisit très vite pour me dire que, le week-end prochain, Michel et son épouse viendront pour fêter l'anniversaire de sa femme… Mon épouse, qui nous a rejoint, dit qu'elle s'occupera du repas, moi, c'est une évidence, je m'occuperai du pain. Pour faire la surprise à la femme de Michel, nous inviterons les voisins, et aussi Monsieur le curé.

Nous passons le reste de la semaine à réfléchir au repas, organiser la fête, inviter les convives. C'est un véritable plaisir. Le père de Michel est impatient, plusieurs fois, il établit le menu, rappelle les voisins de ne pas oublier le jour et l'heure du repas, et vérifie la liste des courses.
Vendredi soir arrive lentement, et finalement, on peut voir par la fenêtre les phares de la voiture de Michel. La soirée d'anniversaire se concrétise, c'est demain soir. Après s'être détendus du voyage et avoir déposé leurs bagages, nous prenons l'apéritif pendant que le repas finit de cuire. Nous débouchons la traditionnelle bouteille de pineau des Charentes, et Michel profite que son père se soit absenté de la pièce pour nous remercier de nous être si bien occupé de lui. Nous lui répondons que cela fut un réel plaisir dans la mesure où, si nous étions retournés en ville, nous nous serions retrouvés rapidement à la rue vu que nous n'avions trouvé aucune solution pour nous loger. Lorsque le père de Michel revient dans la pièce, il nous dit qu'il a entendu la conversation, et veut ajouter que nous avons donné un renouveau à cette maison, qu'il insiste que l'on y reste de façon permanente. Cependant, nous ne pouvons pas rester indéfiniment à loger ici sans participer. Le vieil homme se met alors en colère arguant que nous avons remis en marche le four, nous avons remis en état le logis, chose que lui n'est plus en état d'assurer. Ma femme lance alors une idée : nous pourrions ouvrir une table d'hôte à Saint Martial Viveyrols, et si nous faisons du bénéfice nous pourrions à terme ouvrir une boulangerie traditionnelle. En attendant, je ferai le pain maison pour la table d'hôtes. "Et nous l'appellerions la table du Seigneur" lance le grand père avec une joie lisible dans ses yeux.

Nous levons nos verres à la bonne idée et la famille de Michel souhaite la bienvenue aux nouveaux habitants. J'ai une soudaine pensée pour ma grand-mère, la feue voisine, le souvenir de la phrase que j'avais dite un jour à l'église : "Si Dieu résout mon problème, je me convertis sur le champ !". Je me dis que l'émotion est telle que je ne sais plus trop quoi penser. Pourtant, je me suis engagé, j'ai donné ma parole, peut-être que Dieu me fait un signe. Alors, je tiens ma promesse, je décide de me convertir.
Lorsque le père de Michel apprend cela, il prend un air grave et me dit sentencieusement : "on ne joue pas avec ces choses-là. Si tu as promis de te convertir sur le champ, va immédiatement trouver un prêtre, et fais-toi baptiser au plus tôt."
Alors, je prends mon manteau, le parapluie, mon chapeau, et je quitte la maison.


Il est près de vingt heures. Le vent et une pluie battante d'une rare violence s'abattent sur Saint Martial. Dans les rues désertes du village, la lueur des lampadaires fait un halo de lumière qui laisse voir les gouttes transparentes et donnent au village un air lugubre. Une ombre noire longe les murs et se dirige vers l'église.

Cette ombre, c'est moi. Je tiens mon engagement. Le village ne m'a jamais paru aussi désert, le chemin vers l'église interminable. J'arrive à la porte du presbytère, et tambourine à la porte. Voyant que personne ne répond, je vais voir si le prêtre est à l'intérieur de l'église. La grande porte de l'église est fermée à clé. Ce n'est pas la peine de frapper. Je me souviens alors que le curé habite à Verteillac. Je me dirige vers la route départementale pour rejoindre ce lieu. A la sortie de Saint Martial, je longe la route. Heureusement pour moi la lune est au rendez-vous et elle éclaire mon chemin. Un véhicule me dépasse sans s'arrêter. Tout au long du chemin, Je me remémore tout ce qui s'est passé, tous ces événements qui se sont bousculés et qui en moins de deux ans ont changé radicalement ma vie.

Après avoir traversé les deux ponts et pénétré dans Verteillac, je me dirige vers l'église et frappe à la porte du presbytère. Le prêtre s'inquiète de me voir arriver trempé de la sorte. "Que vous arrive-t-il, mon fils ?" me demande-t-il inquiet.
- Rien de grave, répondis-je, je viens simplement vous dire que je viens pour réaliser une promesse, je veux me convertir.
– Entrez, mon fils.

La Table Du Seigneur (cinquième épisode)

31 July 2006 - 10:01 AM

Le chant du coq dans la brume matinale me réveille. J'ai bien dormi. J'ouvre les volets et les premiers rayons de soleil entrent dans la chambre. "Tu n'as pas de juste milieu. Hier tu t'es levé juste avant le repas, aujourd'hui tu le lèves à l'aurore", bougonne ma femme. Elle a raison. Hier, lorsque je me suis réveillé, je me suis aussitôt rendormi pour ne rouvrir les yeux qu'au moment du repas. Cela fait trois jours que je suis à Saint Martial en Viveyrol et, dès mon arrivée, ce fut le coup de foudre ; on aurait dit que quelque chose me disait que je n'en partirais jamais, et cela tombait bien, car je m'y sens à l'aise.
D'abord, depuis que je l'ai quitté, le village n'a pour ainsi dire pas changé. J'ai l'impression de faire un voyage dans le temps. Ici, tout me paraît évident. Il me semble connaître chacun des habitants alors que, lorsque j'étais venu ici pour passer des vacances, j'avais une dizaine d'années, et depuis, je ne suis plus jamais revenu.
Il n'y a que le père de Michel que je connaisse. Maintenant c'est un vieux monsieur, mais oh combien dynamique. Il faut le voir le matin enfourcher sa bicyclette pour faire sa promenade matinale ou cultiver avec amour les légumes de son jardin. Il a un côté bon enfant qui m'amuse : tout lui semble facile, il a un avis sur tout, et surtout, a pour chaque chose une solution qui lui semble évidente. Il m'est quasiment impossible de penser à la rentrée, et pourtant, à mon retour, c'est une vie dans des conditions très difficiles qui m'attend.
Après le petit déjeuner, j'entends frapper à la porte. C'est justement le père de Michel qui nous apporte toutes sortes de légumes. "Nous en avons trop, et puis vous n'avez pas goûté les légumes de mon jardin, ce soir, vous ferez avec une soupe dont vous me donnerez des nouvelles". Le vieil homme est au courant de notre situation, mais il ne veut pas nous dire que, comme le préconise sa religion, il faut donner à ceux qui n'ont pas.
Je décide alors de l'aider et de jardiner avec lui. Pour cela, je vais utiliser la même arme que lui. Je vais prétexter avoir envie de profiter d'être à la campagne pour profiter des plaisirs du jardinage. L'aura-t-il cru ? Ne l'aura-t-il jamais cru ? En tout cas, il a immédiatement accepté mon offre en m'invitant à le rejoindre chaque matin dans le jardin.
Tacitement, un contrat se fait. J'aide le père de Michel à jardiner et lui en contre partie me donne des légumes, des œufs, parfois même un poulet ou un lapin.
Cela fait maintenant une dizaine de jours que nous sommes arrivés. Le temps semble s'être arrêté, la vie facile, les habitants, semble-t-il, nous ont très rapidement adoptés. Mon épouse passe de longs moments à papoter avec les voisines, parfois ces dernières lui demandent de les aider à faire quelques tâches.
Depuis mon arrivée, un détail m'interpelle. Dans un coin au fond du jardin, il y a un buisson de ronces. Je n'ai pas souvenir de ce buisson et n'arrive pas à me rappeler ce qu'il y avait à la place. Chaque fois que je peux interroger Michel ou son père, je n'y pense pas. Je profite d'un instant de repos pour me replonger dans le passé. Il ne faut pas chercher longtemps pour que les anecdotes reviennent. Puis, c'est le déclic : je me souviens qu'un jour, Michel s'était brûlé avec une pomme de terre que l'on avait fait cuire dans le four traditionnel. C'est ça ! A la place du buisson, il y avait un four traditionnel ! Sans rien dire, je quitte le jardin et monte à l'étage. J'interroge aussitôt le père de Michel qui me confirme bien l'existence de ce four.
Le modernisme aidant, la famille a opté pour un four à gaz. Elle a peu à peu abandonné l'usage de ce four traditionnel, dont la vue finit par gêner dans le jardin. Aussi, n'ayant pas le courage de le détruire, lorsque les ronces commencèrent à l'envahir, on ne désherba pas l'endroit.

Je propose alors mes services pour désherber le buisson, et demande si je peux faire du pain à l'ancienne dans ce four. Ce monsieur ne me donne pas de réponse directe. Aussi, je reste sur ma faim, car il m'est difficile, moi boulanger de métier, de laisser un four froid, de ne pas l'éclairer.
Il lit peut-être ma pensée au travers de mon regard et me dit que si cela me fait plaisir, je peux lever les ronces. Le vieux monsieur n'aura pas à répéter une deuxième fois son autorisation. Je pars aussitôt m'enquérir de gants, du matériel nécessaire et commence à lever les broussailles.
Deux jours plus tard, le buisson de ronces a laissé la place à un four rouillé plein de toiles d'araignée. Je demande à Michel de m'accompagner dans un magasin de bricolage et investis dans de l'anti-rouille, et de quoi colmater le four le cas échéant.
Après le débroussaillement, l'anti-rouille et diverses réparations, j'appelle tout le monde pour procéder à l'éclairage du four. C'est un moment solennel. Très vite, il chauffe. Je ne fais rien cuire pour l'instant, il faut lui laisser le temps de chauffer. Cette cérémonie se terminera par un apéritif.

Je n'arrive pas à voir passer le temps. Dans trois jours, il faudra rentrer. L'idée de retrouver la ville me donne un pincement au cœur, et chaque fois que j'en parle, mon épouse me demande de lui laisser savourer les vacances jusqu'à la dernière goutte, et le père de Michel se met en colère rien qu'à l'idée de nous voir partir ; pourtant, dans trois jours il faudra bien qu'il s'y résigne.
Durant la nuit, on frappe à la porte de ma chambre. La femme de Michel m'informe que son beau-père se sent mal. Elle a appelé les pompiers, ils doivent l'amener d'urgence à l'hôpital le plus proche. Nous apprendrons le lendemain qu'il est en soins intensifs. Son état est très grave et du fait nous ne pourrons pas rentrer pour l'instant. Bien que l'heure ne soit pas à la réjouissance, nous sommes contents de rester sur Saint Martial Viveyrols pendant l'hospitalisation. Durant cette période, je vais continuer à entretenir le jardin et mon épouse la maison.
Ne pouvant s'absenter de son domicile indéfiniment, Michel et sa femme nous demandent de rester le temps nécessaire pour s'occuper du grand-père, et eux feront le nécessaire pour vider notre appartement, et nous en trouver un autre. Ainsi, Michel et son épouse seront plus tranquilles et nous, nous pourrons bénéficier d'un logement et des légumes du jardin.
Nous passerons ainsi la fin de l'été, la saison des vendanges et une partie de l'automne. Le père de Michel se rétablit lentement et bientôt nous pourrons envisager sa sortie de l'hôpital. Fin novembre, lors d'une visite, nous apprenons que le père de Michel pourrait réintégrer son domicile à partir du lendemain. Cependant, il ne peut pas rester seul car il a besoin de beaucoup de repos. Ce vieux monsieur n'aura pas besoin de nous supplier pour rester avec lui encore quelques temps.

Le Dindonnier

28 July 2006 - 10:39 PM

Mais qui a oublié de fermer la porte du dindonnier ?
Trois dindes en sont sorties
Il faut leur tirer les plumes.

---

Comprendre : les dindes sont ici des femmes stupides.