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Eden

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Topics I've Started

Marquise

19 November 2006 - 05:45 PM

marquise assouvie lèche
la rive rigole ravage
et le littoral s'épaissit

anuitée marquise assouvie
la plaie au corps détachée
se pourrait-il qu'elle faille

assouvie lasse marquise
au contraire est prise d'ataxie
jusqu'à la pointe du nez

marquise ô marquise
pour saisir votre épine
devrait-on s'y substituer

Adriatique

08 November 2006 - 12:13 PM

Je ne m'efforcerai plus à éclairer notre distance
Je viendrai faire échange

Ta lampe de sel contre ma parole

Au souvenir de Trieste coquine
Je détacherai le linge futile

Nous serons à découvert

Miramare Miramare
Ton sommet déboisé aura sa fleur

Ce seront aussi des fiançailles habiles

Nulle pudeur sous le musc
Je détendrai tes embruns secrets

Le corps se couvrira du large matin

Dans l'après sans mesure lumière
De nos bouches salées au même jardin

Minuit déjà la peau-couveuse de graines  

Malprobe

08 November 2006 - 01:06 AM



coule la couleur sanguine
entre tes failles de vigne

elles les bienveillantes elles
subviennent à ton épanchement

coule coule sur ta nuque droite
l'état d'âme d'une horde guerrière

tais cette caresse mal dosée
qui fissure ta bonté entière

probité
on te vénère souillée

Je Manque De Lumière.

31 October 2006 - 04:39 PM

Entre deux eaux
Une non-lumière
Un froid si présent que je me distance

Il y a des impressions noires encore plus noires
C'est sans doute ce voyage de pensées claires au bord de l'espoir
Il amène vers ce point de fuite qui m'attire

Pourquoi ma tête se tourne avec le vide qui me précède ?
Qui sont ces enfants sages
Au lever des encres qui fuient les belles
Escapades du regard ?

Sur la même couche se mêlent la soudaine folie qui me secourt
Et les longues voix qui me rendent vague

Pas de nuages pour consoler
Pas de magies pour unir la chaleur au coeur
Le ciel se voûte avec tant de force

Mon ombre peuple chaque trace et je laisse sous ce ciel sans nombre
La vérité que je sais refusée qui n'est que plus tranchante

Alors me sourit mon voisin de ce même sourire qui double nos visages
Une seule bouche perdue dans l'éloquence de l'amour
Un appel dans l'abîme comme un feu d'artifices en plein jour

Qu'il me pourchasse dans le ventre de la nuit qu'il étouffe même la rime
Ce n'est pas la forme qui manque ni la distance qui confond mon esprit
Rien ne peut arracher le masque du sauveur mis à l'envers sur ma face

Ma parole tronquée fait respirer mes quatre yeux
Une sève sans poids mène la distance

Limbes Entrouvertes -4-

25 October 2006 - 09:54 PM

Je laboure. Incertain d'être intronisé par mon labeur, je tiens fermement mes élans divins et j'épie avec perversité les incohérences de ses travers. Je parle en victime, j'aboie, je hurle comme l'animal meurtri dont l'antre est perdue dans une clairière affolée de lumière et tel un dictateur borgne j'assène à ma douce folie les adages de l'autisme. Sous l'ombre massive des baobabs d'Azazel, j'écoute le bien me singer et je souris au mal qui me trahit, la symétrie de ce transport pénible me ridiculise par sa morale implacable. Silence, un mot et un silence, si je le pardonne je fais un malaise de coeur. Que je ris, que je ris d'avoir avoué être le coupable ! Pour ma défense, je refuse qu'on me couvre d'un linceul immaculé de souvenirs pour que mes attentions les plus primaires soient prises sous les facéties d'une inertie sadique. Transparence, dans les hauteurs sans maître. Renouvelable songe clopin-clopant je parsème encore l'insolence du sang, des garrots trop lâches pour nos gorges si nues.

Le premier pas défait, avec des doigts intacts je referme de larges lèvres humides sur les richesses de mes entrailles. Désormais. Suintantes. J'ai ce regard qu'on ne pose plus. En-dedans j'ai saisi l'ouverture, je me soûle de liqueurs amères, amen. Tant de silences décousus pour m'interpeller, il suffit que je fixe pour qu'un mot s'échappe et que les mystères d'outre-sens s'emmêlent les uns aux autres en d'interminables prémices. Le voyage à l'énergie. Et je n'invite personne au risque de décevoir mon intimité. J'ai refermé le plus visible pour atteindre l'espérance, un vent béant d'apaisement, un vaudeville d'éternité : j'ai entrouvert mes propres limbes. Je ne le sais que trop, pourtant ma curiosité funambule bat toute constance ; humeur qui me retient si bien que les lymphes que j'invente, si après si, dorent mollement dans ces mélanges d'ego à ego. Trop plein humide. Un foetus fou se ballade, à l'intérieur blanc de tripes en bataille. Là je m'éprends tout entier à l'égard des sensations nées du spasme qui transcende mon nouvel espace, ma nouvelle nature ; aucun autre sursaut ne peut dévier mon intention de quêter l'amour. Je cherche je chasse nulle épargne, chaque parcelle de cet opiacé m'appartient de fait. A la superbe des ruisseaux, la crue viscérale n'envisage plus de reflux mais sa limpidité. Mordicus secret dans l'oubli de la mort, l'aveugle embardée fulmine incorporée, elle fulmine.

Un vol et me voilà en partie. Nonchalamment marché-je sur les berges de la création ? Décoction de dégradés, il y a cette fade improbabilité des événements qui m'apaise. Au détour d'une ruelle sans nom, j'aperçois une petite fille. Elle est brune, elle vient de s'endormir sur le dos, la joue collée sur la terre. Son souffle rythme le sommeil d'une naissance emplie de ce tout mélange, possible union des impossibles. La pénombre qui couve la scène me calme, me rassure. Comme si j'avais eu un journée difficile. Avec lassitude je me perds, une dentelle flotte sans bruit au dessus du berceau. Qui m'accompagne ? Félinité des soupirs de la nuit au passage des filantes, un étouffement de proche en proche. Tendre la main pour une caresse, offrir sa fébrilité pour accueillir d'une peau à l'autre la brûlure tel un don, un perpétuel remerciement. Cette vérité je veux l'écouter, je veux l'écarter puis revenir à chaque fois plus vrai, je l'écoute. Face à face, yeux fermés j'apprends. Mon âme-enveloppe s'enrichit de non-dits, ma bouche s'estompe dans l'interdit : la petite fille fait des bulles, elle doit rêver maintenant. De cette profondeur du songe jamais atteint qui s'appuie sur l'agitation des soleils décampent les avatars de l'automne pour libérer le repos de la guerrière, le diffuser comme l'essence distillée dans le sang, chaleur. Qui m'accompagne ? Je suis sur le seuil, le baptême est oublié, l'ange ne passera pas la porte m'a t-il dit. Il importe que l'enfance s'envisage seule, légère au gré des contrastes. La porte est refermée, la fenêtre de la chambre baille. Fillette de douleur, doucement tu t'éveilles. Une image de fumée hante tes yeux, je suis en marche pour battre l'air et t'amener voir la grande rue qui hurle trop. Suis-moi, je te montre la peur et son antidote. La voix qui prie, cueillir la primevère sur le gué, enceinte du ciel elle vagabonde dans l'imaginaire. Ma réponse, mon hurlement, elle et moi.


Transgresser l'utopie, s'improviser curiosité, transgresser transgresser pour détourner le manège de son désenchantement. En un retournement vif d'où proviennent les ondes qui ont dessiné mes rivages. Réponse sans question, c'est l'évidence même du jeu que je raconte. Si près de la colline, si près que le panorama ne s'appuie sur aucun horizon, inutilité de la limite. Toujours, camarade dans le franchissement, je parcours les laies familières à la recherche de l'éphémère cabane. La chaîne ignorée s'attache au crépuscule. Est-ce un souvenir ou une impulsion ? Je conserve le sublime perché sur les noeuds d'un cerisier mûr. L'espace fonde l'espace. A l'abreuvoir des loups l'agneau s'abreuve d'une candeur simple, j'aime l'observer éperdu dans le déni de la meute. Majorité des plaisirs mineurs, c'est sous l'ourlet de l'émotion que se cache le mystère de la vague et que l'oreille préserve l'équilibre du monde dans une spirale de peau. Je me construis par la multiplicité des mélodies qui me nourrissent. Bouche en manque, chaussures ensablées, dans la frénésie des présences la glaise luit sur les treilles massacrées de pas. Plus haut le chat poursuit ses souris vers le feu qui brûle impunément dans le petit bois des amours cités. Les règles du jeu transcende l'utopie en instant, il y a un halo d'espièglerie qui cercle les figures innocentes. Apaisement de la dictée du savoir, tu me manques. Le tourniquet n'a plus ses mains, la cage a perdu ses poules, le toboggan est en plastique et le bac à sable pleure ses enfants sous terre. Nostalgie du mieux, peut-être de l'être. Tout entier j'ai la conviction de me référer aux malices d'un guide pour désigner l'ombre de ce royaume qui est le mien.