Le fleuve sombre passe
Au milieu d’un buisson
D’hommes sans visage et ma hanche s’y suspend
Longue amphore de parfums guerroyant
De ma rive à la tienne
[Ce soir c’est vendredi
Tu ruisselles tes onguents
Sur ma peau d’âme
Sur mon drap prune sur mes ongles
Sur ma nuque rôdeuse]
Demain sera septembre
Je me vois toute liseuse quand j’endors
Mes pendules mes grimoires mon oreille
Un petit coquillage guette encore
Et je viens me jucher sur tes reins
Sur ton sexe en pâleur
C’est ma chambre où tu tires
Mes cheveux morte-lune pour entendre
Le bruit doux comme un pas de lémure
Des neurones fugueurs
Coquillages Coquillages éclatés
Sur ma nuque rôdeuse
C’est septembre des pommettes amaigries
De nos longs labyrinthes
Eteints mais l’étreinte
Est violente Ô si vient l’autan noir dans la chambre
Nos regards d’étain noir
Comme des miroirs ne dis pas qu’à travers
Tu me vois toute défunte
[Et très en bas
Là où finissent les mots les lassitudes
J’ai l’ombre absente
Des autres]