26 replies to this topic

[vallée]

les poètes m’ennuient ceux qui depuis leurs mots assemblés à la chaux
pensent définitif pensent que leur pensée pensent qu’ils croient penser
ils m’ennuient avec leurs façons de poètes leur attirail disciplinaire
l’œil fixé nulle part comme s’ils savaient déjà ce qu’ils n’apprendront pas
ils m’ennuient les poètes d’une manière inimitable parce qu’ils sont poètes
qu’ils alignent les mots et qu’ils les désunissent qu’ils triturent la langue
qu’ils l’arrachent aux tenailles comme on torture encore un peu partout
et qu’on la jette cette langue sanglante jette aux chiens comme un foie de poulet
ils m’ennuient avec la lune et les larmes parce que même si jamais et jamais
ils n’utilisent le mot lune ni les larmes les poètes justement cette absence
fait qu’ils sont les amants de la lune et des larmes et qu’ils font croire
qu’eux aiment et que les autres alors que font–ils de leur cœur aussi
sanglant et nu personne ne répond et personne ne répond parce qu’on ne répond pas
au poète on l’écoute et l’on ne répond pas parce que sa parole a usé la langue
déjà sanglante et arrachée et jetée aux chiens et que l’on ne peut pas répondre
avec un foie de poulet à la place du cœur que les poètes ont eux bien placé
au cœur de la poitrine chaque fois sous la langue et qu’ils usent la langue
et le cœur fatigué on les écoute encore parce qu’il n’y a rien d’autre à faire
rien qu’à les écouter et rien à faire d’autre et que l’on ne se moque pas du poète
parce que llorca est mort et que villon est disparu et personne n’ose dire
que les poètes ennuient autant qu’ils sont poètes et que les femmes les regardent
avec cet œil réservé aux poètes et que c’est peut-être ça le plus dur cet œil
cette façon qu’elles ont de regarder qui fait que et quoi jamais plus je n’oserai
ni dire ni rien ce que j’écris et que surtout jamais même si jamais est trop
je dis bien jamais on ne me soupçonne d’avoir voulu pas même un seul instant
et je jure que jamais et tant pis pour jamais je n’ai voulu qu’on me dise poète

[Harry]

Le début m'étonne un peu, en tout cas en poésie contemporaine.
En effet il me semblait que, de nos jours, les poètes avaient plutôt renoncé à la pensée.

[serioscal]

La réponse à ton com est au-dessus du com, pour une fois.

[Pritos]

Crache-soupe compaing, poète-pas-poète,
Qui taillez la mine faisant mine de rien,
Mollette figure c'est d'emboucher trompette
Pour clamer le néant en versets éoliens!
Quittez donc le marais où singez le fat homme;
De la plume d'oiseau reprenez bonne forme!
Faites philippiques contre vos beaux talents:
Aussi gardez-vous donc de votre propre dent!

[belvis]

Il y a des hommages que l'on sait rendre,

parce qu'on sait les intentions que l'on prête...

Tu es poète malgré toi parce que tu donnes maintenant,

dans un peu de desesperance...

Le coeur, le foi, ...mais pas la bile....

Comment ?...tu ne pleures pas ?...


Il va falloir apprendre égalemment .

Ainsi auras-tu accompli ton oeuvre...

[.ds.]

"Comment, tu ne pleures pas ?
Il va falloir apprendre également."

Moi, ca me laisse songeuse belvis, là, l'on s'ennuit moins... Mais me reste cette question, quelle émotion/sensation apportent les larmes, et que peut-on déduire de l'importance que l'on y attache ?

*pars penser en silence, sans pleurer...*

[Averroès]

j'l'ai lu ailleurs, c'est pas trop mon truc. plutôt emmerdant dans la lecture, les vers sont si longs que le rythme n'y est plus. et tsé, quand y'a pas de rythme, y'a pas de trame. j'ai lu un truc sinon, assez rythmé je dois dire, et qui m'a vraiment plu en toute sincérité, parce que c'est beau d'une part et parce que j'ai bien rigolé. t'es comme sério, tu sais tout manier. si un type peut faire de la bonne poésie, sincère, c'est bien toi. tu devrais aller aider les illetristes, ils ont besoins de ces types érudits. de Villon à Ronsard, de Corneille à Daumal en passant par... c'est bon j'en ai trop dit.



... lol

[vallée]

comme on dit ici merci de l'avoir lu

harry : tu as changé ton com
donc je n'ai rien à rajouter

sérioscal : salut & fraternité

belvis : d'où as-tu pu conclure
en lisant ce texte
que "je" ne pleurais pas ...
et de qui parles-tu
du "je" auteur
ou du "je" narrateur
ton commentaire est bien confus pour moi

ds pritos averroes : réponse différée

bises à ds
salut aux messieurs

[Harry]

comme on dit ici merci de l'avoir lu

Oui effectivement, on le dit par ici

sérioscal : salut & fraternité

Là par contre on le dit moins.
Dis, ça fait quand-même un peu coupeur de têtes 1793 ça.
Bon je sais, ce ne m'était pas destiné, je me mèle un peu de ce qui me regarde pas.
Mais sur l'essentiel on est d'accord : vive la République !

[Artemisia]

Eh bien s'ils t'ennuient, je ne sais pas, moi, mais va faire autre chose...

Va te promener dans un chemin sous les chataigniers, va au bord d'une rivière pleine de poissons et de libellules,

Va dans la forêt chercher des champignons,

Reviens chez toi et cuisine les champignons
de mille manières
avec mille épices et assaisonnements,

Apprend par coeur le dictionnaire des toponymes,

Régale toi d'une poêlée de tomates cerise avec des oignons blancs et du piment de la jamaïque,

Regarde ton chien dormir,

Raconte une histoire à ta petite fille,

Va faire les courses,

Racompagne chez elle la petite dame âgée qui rentre du supermarché,

Regarde ton chien rêver,

Restaure un vieux four à pain,

Fais cuire le pain au levain

Et mange des tartines au beurre salé.


Je ne sais pas, mais il y a tellement de choses à faire, avant de s'ennuyer ,
Tu n'es vraiment pas obligé de les fréquenter, ces poètes insipides !!!!

Artemisia

[mounette]

hihi

[vallée]

artemisia :

Petit à petit se développa en eux cette faculté pitoyable de reconnaitre partout la bêtise humaine et de ne plus pouvoir la supporter.
gustave flaubert

pour les autres : réponse différée

[Artemisia]

Cher Vallée

Là, il y a un sous entendu qui mériterait d'être éclairci.

De deux choses l'une:

Ou Flaubert parle de toi, et dans ce cas, tu insinues que tu ne supportes plus ma bêtise, mais dans ce cas tu développes une faculté pitoyable.

Ou Flaubert parle de moi
Dans ce cas c'est moi qui deviens pitoyable de reconnaitre chez toi la bêtise humaine, mais dans ce cas c'est toi qui es bête.

Je ne sais pas ce qui est vrai.

Ce que je sais, c'est que mon com n'était nullement agressif, je te donnais juste quelques suggestions de saines occupations, pour meubler ton profond ennui.

Surement que c'est trop trivial pour un grand homme comme toi, mais tu sais, tu devrais vraiment essayer une fois ou deux, cela change la vie !

Tout ce que je te suggérais sont mes propres occupations habituelles, vois-tu, je suis à des milliers d'années lumières des cénacles de poêtes ou d'intellectuels, je suis perdue quelque part dans une campagne, un endroit que beaucoup appellent "un trou perdu", et je m'y sens merveilleusement bien.

Que tu méprises cela, m'est totalement égal.

Ce qui manque chez toi, c'est le respect des autres.


Mais même cela ne m'empêchera pas de vivre.

Artemisia

[Pierre-Yves]

.

[belvis]

Si je comprends bien,
ton " je" narre et ton "moi" pleure...

et,

mon "je" lis" ce que le tien narre,
pendant que mon "moi"
passe un mouchoir
à ce " toi" qui verse sa larme..

La relation devient donc exponentielle !

Ils partirent cinq cent,
et ils furent trois mille en arrivant au port.
6 fois plus !
La géneration spontanée...

Comment veux-tu que ce ne soit pas le bordel, après !

Qui est qui ? Qui fait quoi ?

Où courge ?

Dans quelle étagère ?...

Ce n'est pas Flaubert qui a dit: " Madame Bovary, c'est moi !"

J'aurais aimé être Napoléon...Je peux ?
Mais "moi", j'veux pas !

[Gaston Kwizera]

c'est ce qu'on appelle une belle brochette

[Pierre-Yves]

.

[bobine]

Les pouets m'ennuient et les supermarchés aussi avec leurs longs éventaires standardisés
pourtant quelquefois
échappés d'un café épicerie d'enfance
un écho
une pierre brute

quelquefois dans le pire insipide
un rappel coeur battant
une présence incongrue
et rassurante

des mots des vrais
des comme on n'en fait plus

ah ça s'arrose, alors?

clin d'oeil et fraternité

[Zapiski id podpolia]

je nai jamais vu autant de mechancete.

[serioscal]

J'ai déjà entendu ça quelque part. Les poètes sont des gens méchants, il faut croire.

[vallée]

pritos :

Ne cherchons pas hors de nous notre mal, il est chez nous, il est planté en nos entrailles.
montaigne

ds :
j'attends ton coup de fil
bisou

averroès :

Je l'ai vu; il s'appelait Aotourou. (...) L'usage commun des femmes était si bien établi dans son esprit, qu'il se jeta sur la première Européenne qui vint à sa rencontre, et qu'il se disposait très sérieusement à lui faire la politesse de Taïti. Il s'ennuyait parmi nous.
denis diderot

gaston :
t'as vu
un vrai barbecue

bobine :
merci ma grande
bisou

pour les autres : réponse différée

[Harry]

c'est ce qu'on appelle une belle brochette

Oui c'est un nouveau jeu.
Le dernier qui intervient embroche tous les autres à l'exception de lui-même.
Et là ça fait une belle brochette : 4 vallée(s), 1 Gaston, 2 sérioscal(s) plus tous les autres que j'oublie.
Bon désolé Artemisia, .ds. et mounette , vous allez aussi passer sur le grill mais ça vous apprendra à fréquenter des endroits douteux.

(ah qu'est-ce qu'on rigole ici)
Et le prochain qui m'embroche, je le ré-embroche !

[vallée]

artemisia (2ème) :

poète : synonyme noble de nigaud
gustave flaubert

harry (2ème) :
laisse tomber les brochettes
c'est un truc entre gaston et moi

pour les autres : réponse différée

[Artemisia]

Vallée, je suis entièrement d'accord avec toi, pour une fois.
Enfin non, pas avec toi, avec Flaubert.
C'est dans le dictionaire des idées reçues?

Mais dis moi, où as-tu vu des poêtes, ici ???

Des noms, des noms!!!



Artemisia

[vallée]

500 !

excusez-moi
ceux pour qui j'ai différé la réponse
mais je fête
les 500 lectures de ce texte

500 en 5 jours !

quand même

[Harry]

500 !
excusez-moi
ceux pour qui j'ai différé la réponse
mais je fête
les 500 lectures de ce texte
500 en 5 jours !
quand même

Bravo !
Toutes mes félicitations.
C'est bon signe pour le Goncourt,
c'est bientôt je crois.

[Artemisia]

Bon alors ? Et ces réponses différées, ça vient ????