Je flamberai comme un glaïeul.
Je coucherai décembre
dans le haut lit de mon aïeul.
D'amour te couvrir les pieds !
t'en emplir les paupières
t'en assouvir le coeur
en faire le tam-tam
qui brame dans ta nuit
en saisir havre et lit
en forger un corps d'arbre
et monter jusqu'aux nues
pour amplifier son étendue
étirer notre temps de terre
et nous y allonger, superbes,
d'avoir effleuré l'infini.
Je reviens ce matin compléter mon message commencé hier: ce poème a hanté ma nuit.
Moi je trouve cela magnifique.
Sur le tam tam, je trouve, le rythme est un peu brisé, mais c'est peut-être voulu? bruit du coeur qui s'affole, qui bat "la chamade" ???
J'aime l'image du glaïeul, associé avec l'idée des flammes. J'aime le son de ce mot, et aussi je pense au glaive, c'est son étymologie. Donc il y a du masculin dans le glaieul. j'ai cru au départ qu'il y avait l'idée de guerre ou de mort liée à l'amour , mais non, il y a autre chose de plus beau encore.
Le titre est "nous" et le poême commence par un "je" affirmatif et délibéré, "je flamberai comme un glaieul", on monte tout de suite très haut à la verticale, poussé par ce "je".
J'ai ressenti une fusion, au sens alchimique du terme, une fusion par l'amour entre eux êtres, qui finissent par former l'être idéal, toujours au sens alchimique du terme: l'hermaphrodite. l'être parfait puisqu'il associe le masculin et le féminin, le yin et le yang, la terre, l'eau, l'air et le feu réunis en un seul.
C'est l'amour absolu, le grand mystère qui touche aux confins du divin.
Un mouvement vertical commence au glaïeul et aux flammes puis continue avec l'arbre puis prend son essor, l'apogée, la plénitude, et tout doucement on redescend sur terre, comblé.
C'est superbe, merci pour les émotions de ce flamboiement, si intime.
Et pardon si je suis allée trop loin dans le commentaire, je suis comme cela, moi, un peu trop lyrique .
J'espère te lire encore bientôt
Artemisia
Edited by Artemisia, 09 May 2006 - 07:34 AM.