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#363385 Trois Anges (essai 2)

Posted by Jakolarime on 19 December 2006 - 12:26 AM in Salon de publication principal

Citation (Paname @ Dec 18 2006, 06:16 PM) <{POST_SNAPBACK}>
J'ai bien noté les "rolleyes".
Cependant, cet extrait de ton comm. me confirme, et je répète que pour moi c'est un compliment, que l'Education Nationale est bien passée avec toi, au bon vieux C.C., à côté de la chance de compter un excellent pédagogue.


En fait, les hasards de ma vie ont fait que j'ai enseigné pendant un certain nombre d'années. D'abord, étant étudiant, j'ai pendant 4 ans assuré mon argent de poche (et un peu plus) en donnant des leçons (français, math, anglais). Puis j'ai effectué mon service national comme coopérant "culturel" en qualité de professeur de français dans un établissement secondaire à Dirré-Daoua, Ethiopie, pendant 16 mois. Enfin (toujours sous le charme de l'Afrique ?), j'ai exercé les fonctions de répétiteur pour le compte d'une grande entreprise de travaux publics auprès des enfants du personnel français expatrié en Afrique du Sud et au Nigéria (3 ans). Puis je me suis marié, et ma carrière a pris son cours "normal", celui du juridique correspondant à ma formation universitaire.
J'ai beaucoup aimé ces périodes d'enseignement, bien que je les aie exécutées en "amateur", n'ayant suivi aucune formation pédagogique.
Jklrme



#362970 Trois Anges (essai 2)

Posted by Jakolarime on 13 December 2006 - 11:46 PM in Salon de publication principal

Citation (socque @ Dec 11 2006, 03:40 PM) <{POST_SNAPBACK}>
balila, je me permets d'amender un peu ton propos :
"Il-dé-pla-ce-les-pie-rres-de-ses-ver-tes-lueurs" comporte bien 12 syllabes si on prononce "lueurs" en une seule, ce qui ne me paraît pas aberrant (j'ignore si c'est autorisé en prosodie classique).

Lu-eur doit se lire en principe en deux syllabes. Il y a diérèse étymologique, car lueur vient de lucor, dérivé de lucere : la présence de la consonne "c" entre les deux voyelles dans l'étymon latin implique la diérèse.

Citation
Je ne compte moi non plus jamais "ées" pour deux syllabes, j'ignorais même qu'on devait le faire. Cela me paraît exagéré, parce que quand dit-on "ai-mé-es", par exemple ? J'ai l'impression qu'à la prononciation, ça rendrait le vers comique !

le groupe "ées" ne se lit jamais en deux syllabes en fin de vers. Mais il est vrai que les puristes évitent de placer "ées" ou "ée" à l'hémistiche lorsqu'il est suivi d'un mot commençant par une consonne. Pour autant, il ne se lit pas en deux syllabes.



#362990 Trois Anges (essai 2)

Posted by Jakolarime on 14 December 2006 - 12:35 AM in Salon de publication principal

Citation (Félice @ Dec 10 2006, 07:52 PM) <{POST_SNAPBACK}>
TROIS ANGES


Nos hivers battent là, pendant que mourir naît
Partout dedans nos yeux d’enfants qui s’engourdissent

L’ange sur les collines, rabat in extremis
Ce vers comporte 13 syllabes
extremis (rime masculine) ne peut rimer avec "engourdissent" (rime féminine)

Des grappes tièdes de chair contre nos gués
Ce vers comporte 11 syllabes
gués (é fermé) ne peut rimer avec naît (è ouvert) - mais rimerait avec nez (é fermé)

Il déplace les pierres de ses vertes lueurs.
ce vers comporte treize syllabes - de plus, "pierreu" à l'hémistiche est à éviter

L’autre, aux oreilles éclatées de l’harmonie
la césure est mal placée (l'autre aux oreilles é//clatées de l'harmonie)

Promise, cherche des rivages pour que meurent
la césure est mal placée (promise cherche des//rivages pour que meurent)
meurent (rime féminine) ne peut rimer avec lueurs (rime masculine)

Bientôt l’effroi serré qu’enflent nos démentis
démentis (rime masculine) ne peut rimer avec harmonie (rime féminine)

S’avance le dernier, pattes criblées d’épines
Il porte jusque dans l’au-delà, les morceaux

Recousus de nos rêves : épaule clandestine
ce vers comporte 13 syllabes (à cause de la liaison obligatoire : de nos rêves-zépaule clandestine)

Singulier unisson d’un instant surhumain
Les anges bâtisseurs saccagent nos tombeaux,
Erigent des espoirs sur nos vides défunts.
Ce tercet ne comporte aucune rime masculine.

Les remarques ci-dessus relèvent de la prosodie pure. Chacun est libre de s'asseoir dessus, car la poésie est, à mon avis, d'essence supérieure aux règles de forme.

Toutefois, à mon avis encore, on a toujours intérêt à respecter strictement ces règles dès lors que l'on choisit d'adopter une forme fixe de poème, ou un mètre défini. La longueur d'un alexandrin ne se négocie pas, et les règles de la métrique sont quasi absolues. Il suffit de les connaître et de les appliquer, ce qui implique des sacrifices (par exemple, foutre en l'air un vers qu'on aimait bien, mais qui se refuse absolument à entrer dans le moule des douze syllabes).

A propos de syllabes, il est bon de savoir que le terme de "pied" est considéré par la plupart des grammairiens comme impropre en prosodie française . Ce terme s'applique exclusivement à la poésie classique grecque ou latine, les pieds sont des mesures rythmiques comportant un nombre variable de sons brefs ou courts (ils se nomment, par exemple : le dactyle, l'iambe, la trochée, etc.). Il convient donc de parler de "syllabes" et non de pieds.

Le poème ci-dessus commenté revèle, de la part de l'auteur, une large méconnaissance des règles de la métrique, ainsi que de celles relatives aux rimes (masculines, féminines - disposition : rimes plates, croisées, embrassées).
De même, l'arrangement des rimes dans le poème n'est pas conforme aux règles applicables au sonnet : deux quatrains à rimes embrassées identiques : ABBA ABBA (alors que nous avons ici ABBA - rimes embrassées ok - CDCD - rimes croisées irrégulières, et non identiques à celles du 1er quatrain), puis deux tercets comportant, pour le premier deux rimes plates, pour le second deux rimes croisées : CCD EDE (alors que nous avons ici EFE GFG). De plus, les rimes doivent être alternées (masc/fém, ou fém/masc) ce qui n'est pas le cas pour les deux tercets.

Tout ceci n'empêche pas le poème d'être agréable à lire, et de révéler, chez l'auteur, un vrai sens de la poésie (ou en tout cas, un vrai désir d'accéder à un monde poétique).

Persévérance, donc, et bon courage.

Jakolarime



#363233 Trois Anges (essai 2)

Posted by Jakolarime on 14 December 2006 - 11:38 PM in Salon de publication principal

Citation (Paname @ Dec 14 2006, 01:13 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Hola, Messire Jacques ! Tudieu, vous voilà bien prompt à chevaucher monture, faire claquer votre heaume, et foncer lance baissée et la bannière au vent !

Aucun problème entre nous, Paname smile.gif smile.gif
Mais comme mes critiques à l'égard du texte n'étaient pas toutes positives, j'ai voulu m'assurer qu'aucune dérive ni aucun excès ne pouvait provoquer chez Félice un découragement injustifié.
Je crois que ce désir un peu maniaque d'exactitude relève largement, de ma part, de la déformation professionnelle. sad.gif
Amitié,
Jklrme

Citation (Félice @ Dec 14 2006, 08:16 PM) <{POST_SNAPBACK}>

Je suis ravi que tu prennes mes observations avec bonne humeur et compréhension, dans l'esprit même où je me suis permis de les formuler. Je suis toujours à ta disposition, en message public ou privé, pour t'aider si tu en éprouves le besoin.

Citation
Hihi... même si :
"Le poème ci-dessus commenté revèle, de la part de l'auteur, une large méconnaissance des règles de la métrique, ainsi que de celles relatives aux rimes (masculines, féminines - disposition : rimes plates, croisées, embrassées)"
... ne nous avance pas beaucoup... parce que ça, on le sait depuis le début !

Je ne suis pas tout à fait d'accord... Après des critiques ponctuelles et spécifiques, je crois (en bon pédagogue ?) qu'il n'est pas inutile de synthétiser mes remarques pour souligner les domaines sur lesquels doivent , s'il le désire, porter les efforts du sujet apprenant. rolleyes.gif
Citation
La troisième version devra être meilleure.
J'en suis convaincu.

Jklrme



#363040 Trois Anges (essai 2)

Posted by Jakolarime on 14 December 2006 - 11:07 AM in Salon de publication principal

Citation (Paname @ Dec 14 2006, 09:48 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Il y a donc beaucoup de choses à jeter dans cette prod de Felice ! LOL

Je n'ai pas dit cela, et je ne me le permettrais pas, d'ailleurs. Tout auteur est maître absolu de ce qu'il veut jeter ou garder.

Citation
Pas étonnant qu'un spécialiste en gestion des déchêts vienne ici faire un ménage de salubrité publique ! Re LOL

Re-objection, votre Honneur ! Je suis un expert juridique salarié d'une entreprise oeuvrant dans l'environnement dry.gif Non mais.

Citation
Rassure-toi, Jaguar, le prof a dit un truc sympa, t'as remarqué :
les règles poétiques, on peut toujours s'asseoir dessus !

Oh mais on dénature à tour de bras, par ici ohmy.gif Primo : il n'y a pas de "règles poétiques" (manquerait plus que ça !). Secundo : les règles prosodiques ne sont impératives que pour ceux qui veulent bien les respecter. Tertio : je ne suis prof de rien. Seulement un peu curieux (et, assurément, plutôt "légaliste", par déformation professionnelle, sans doute).

J'ai tenté de présenter (de façon sans doute trop brève, et lacunaire) quelques règles de bases de la PROSODIE (j'y insiste). Mais il y aurait d'intéressants commentaires à faire, à mon avis, au plan poétique. Nous entrons là dans un domaine presque entièrement subjectif, où le commentaire est à l'évidence beaucoup plus passionnant que de "compter des pieds avec ses doigts", ou gloser sur le sexe des rimes.

Jakolarime



#361664 Péripatétisme

Posted by Jakolarime on 06 December 2006 - 02:20 AM in Salon de publication principal

Citation (Alba @ Dec 5 2006, 05:56 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Bonjour Jakolarime

je suis lasse de recherche
serait-ce le 5, 8 & 9 ?
j'aimerai que tu me décomposes STP
à te lire merci,
dans l'attente, j'ai tenté de remanier.. à suivre

J'arrive après la bataille : tout a été dit (et fort bien).
Pour le vers "Son minois émacié d'un cuisant célibat", j'avais d'abord considéré que é-ma-ci-é et cu-i-sant conduisaient à 14 syllabes. Mais, vérification faite, seul le mot "cuisant" relève de la diérèse étymologique (cuire vient du latin cocere, ou coquere, donc présence d'une consonne ["c" ou "q"], ce qui justifie la diérèse - alors que émacié vient de emaciare, absence de consonne, donc pas de diérèse étymologique). De plus, en poésie moderne, on a tendance à être plus coulant sur les diérèses. Donc, au plan de la métrique, le vers en question peut obtenir son diplôme d'alexandrin.



#361549 Péripatétisme

Posted by Jakolarime on 05 December 2006 - 05:45 PM in Salon de publication principal

Citation (Alba @ Dec 5 2006, 05:00 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Poème de 12 vers de 12 pieds


Promotion (pour ceux qui lisent avec les oreilles)
12 alexandrins, dont 1 de 14, et 2 de 13 syllabes ! rolleyes.gif

Et en plus, c'est dou-t-a entendre ! wink.gif

J.



#362909 Catalepsie

Posted by Jakolarime on 13 December 2006 - 06:51 PM in Salon de publication principal

Citation (Remo @ Dec 13 2006, 06:36 PM) <{POST_SNAPBACK}>
qui ça ? Bohémia ?

Tu places haut la barre, mais il te faudra monter encore...
J.



#362879 Catalepsie

Posted by Jakolarime on 13 December 2006 - 04:18 PM in Salon de publication principal

Qui trouvera le titre et l'auteur du sonnet dont j'ai, ci-dessous, emprunté les rimes pour composer un nouveau poème ?

Je suggère que les réponses me soient adressées en message perso, afin de permettre à tout le monde de chercher la réponse. Je publierai le palmarès tongue.gif à partir de JEUDI 14 DECEMBRE 20 H 30. Le vainqueur aura droit, s'il le désire, à un sonnet sur mesure, et tous les autres auront droit à l'assurance de mes sentiments distingués (ils l'ont déjà, d'ailleurs).

A vos gougleurs ! wink.gif

Catalepsie

Où es-tu quand ce pli barre ton front pensant ?
Quand il n’existe plus nul être, nulle chose
Capable de te rendre à l’univers dispose,
Ou d’aviver l’éclat de ton regard absent ?

Nul sursaut ne trahit un principe agissant,
Aucun signe n’indique une pensée éclose
A l’abri de ce masque où ton esprit repose
Comme à jamais figé par un philtre puissant.

Glacé par ta torpeur hypnotique, j’épie
Le sensuel abandon au sommeil attaché
Qui amène à ma lèvre une prière impie.

Tout stigmate de vie demeure bien caché
Sous le rideau fermé de tes lourdes paupières,
Et tes joues même sont froides comme les pierres.

Jakolarime © 12 décembre 2006



#362906 Catalepsie

Posted by Jakolarime on 13 December 2006 - 06:35 PM in Salon de publication principal

Citation (Remo @ Dec 13 2006, 05:50 PM) <{POST_SNAPBACK}>
The Child ?
Bernardo ?
Wargnier ?

Tu brûles !

J.



#363379 Catalepsie

Posted by Jakolarime on 18 December 2006 - 11:48 PM in Salon de publication principal

Citation (Alba @ Dec 13 2006, 04:44 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Aie! Aie! Aie! un de mes poètes préféré, hihihi! rolleyes.gif
ruse ou pas ?


J'avais posté le "Palmarès", mais je crois bien qu'il n'est pas passé, car je n'ai pu me connecter à TLP pendant plusieurs jours.
J'annonce donc à nouveau, urbi et orbi, que la gagnante est Alba qui a découvert que les rimes que j'ai utilisées avaient été empruntées à Gérard de Nerval, pour son sonnet Vers Dorés, que je reproduis ci-après.
La seconde gagnante est socque , qu'il convient de féliciter également.

PS : je signale aux amateurs de bouts rimés que j'ai posté il y a déjà quelque temps, sous le titre "Rêve d'amour ", un poème dont les rimes ont été empruntées à un grand poète romantique. Je n'ai reçu aucun com sur ce poème, mais si l'envie vous prend d'y faire un tour et d'essayer de trouver à qui reviennent ces rimes...

Vers dorés
(Recueil Odelettes )

Homme ! libre penseur - te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose :
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.

Respecte dans la bête un esprit agissant : ...
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
Un mystère d'amour dans le métal repose :
"Tout est sensible ! " - Et tout sur ton être est puissant !

Crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie
A la matière même un verbe est attaché ...
Ne la fais pas servir à quelque usage impie !

Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché ;
Et comme un oeil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres !

Gérard de Nerval



#361955 Le Vieux Saule

Posted by Jakolarime on 07 December 2006 - 04:43 PM in Salon de publication principal

Citation (Paname @ Dec 7 2006, 07:34 AM) <{POST_SNAPBACK}>
rudologue (néologiste ?)

..sme. Oui, mais je n'en suis pas l'auteur. Je travaille pour un grand groupe français dont l'une des activités est le traitement des déchets.
Citation
, tu serais affolé par la maltraitance qu'impose à notre brave langue française le règne de la télé et du portable !

Oh mais c'est que j'en suis bien informé, mon pauv' monsieur. Je suis membre viril et actif de l'assoc "Défense de la Langue française", alors vous pensez... Je m'attache à bien la causer, not' pauv' langue. J'espère que ça se voit, au moins ? Sinon, je peux te donner de mes nouvelles (rubrique "Nouvelles" de cet intéressant forum), où je m'efforce de l'honorer !

Citation
"G bi1 peur k T rézon 2 resT rue d'Aulogue. BIZ. tchô" laugh.gif
Pan'm

C'est que ça devient coton à déchiffrer, ce sabir ohmy.gif

Jklrme



#361665 Le Vieux Saule

Posted by Jakolarime on 06 December 2006 - 02:34 AM in Salon de publication principal

Le vieux saule

Comme un chenu vieillard, au milieu de la plaine,
Un vieux saule ébouriffe au vent quelques rameaux
Qui ne retiennent plus que d’étiques corbeaux
Grinçant sous le ciel clair leur chant d’âmes en peine.

Tombé de la nuée sur ses ailes d’ébène,
En son bec enfermant un répugnant fardeau,
L’oiseau vient s’y poser comme au bord d’un tombeau.
En son œil rond et fixe on croit voir de la haine.

Près des pattes griffues, au creux du tronc noueux,
S’égosille un poussin avide et coléreux
Dans le savant fouillis d’un duveteux asile.

Le rapace attendri se penche sur le nid
Pour nourrir doucement son oisillon fragile
Dont le cri, rauque encor, lance un espoir de vie.

Jakolarime © 20 juillet 2005



#361705 Le Vieux Saule

Posted by Jakolarime on 06 December 2006 - 11:45 AM in Salon de publication principal

Citation (socque @ Dec 6 2006, 08:34 AM) <{POST_SNAPBACK}>
(...) Alors, dans l'ancienne version, c'était "vieillard chenu", et vraiment ça me paraît mieux (je sais, j'insiste).

C'est bien d'avoir des archives... et de la mémoire.

Oui, j'ai changé mon "vieillard chenu" contre un "chenu vieillard". La raison en est ma découverte de l'hiatus "chenu//au" (u/o) qui est en principe proscrit. Mais finalement, je crois que le vieillard chenu passe mieux, pour la raison que tu as pertinemment dite.

A propos de vieillard (décidément "cet âge est sans pitié") Victor Hugo - Totor, mon cher vieux Totor - n'avait pas hésité, quant à lui, à écrire :
"Il sortit de la vie comme un vieillard en sort".
Ce "vieil hareng saur" lui aura valu bien des avanies... smile.gif

Merci, décidément, pour tes lectures acérées cool.gif . Que ferais-je sans toi...


Citation (Paname @ Dec 6 2006, 07:13 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Décidément, j'aime assez votre approche de la nature !
Bonne journée


Décidément, ton goût est très sûr wink.gif - Merci

J.



#361859 Le Vieux Saule

Posted by Jakolarime on 07 December 2006 - 01:48 AM in Salon de publication principal

Citation (Remo @ Dec 6 2006, 06:23 PM) <{POST_SNAPBACK}>
"du" hiatus aurait suffit ...

Parlez pour vous ! Larousse, Robert et Grevisse ne vous suivent pas. L'hiatus s'élide... (quand vous reprenez, vérifiez donc avant smile.gif )
Citation
mais la virgule, l'accentuation et la césure éliminent le hiatus.

J'en suis ravi ! Je vais donc pouvoir restaurer mon vieillard chenu (à l'occasion, pouvez-vous m'indiquer la référence de l'ouvrage où cette heureuse licence est accordée ? Mon Charpentreau n'en dit mie sad.gif



#361861 Le Vieux Saule

Posted by Jakolarime on 07 December 2006 - 02:03 AM in Salon de publication principal

Citation (Paname @ Dec 6 2006, 07:39 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Moins sûr de moi pour ce qui est de Jokolarime, ex-alias XXX...mais il a dû être leur brillant élève, c'est certain, dans une terminale d'un bon vieux lycée de province d'architecture napoléonienne...Ou il aurait pu...

Eh non, Paname. Elève d'un bon vieux "cours complémentaire" de la banlieue nord ouest de Paris - anglais/allemand, puis économie et droit... Mais passionné de grammaire vers 16/17 ans (curieux, non ?), autodidacte en latin vers 25, italophone et lusophone amateur.

J.


Citation (Remo @ Dec 6 2006, 11:54 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Je suis éboueur ... J'aime mon métier.


Amusant, ça... Moi aussi (c'est absolument authentique. Enfin, je travaille au siège...Pour faire plus chic, je dis que je suis rudologue). Si ça se trouve, on est voisins de bureau laugh.gif
J.



#361966 Le Vieux Saule

Posted by Jakolarime on 07 December 2006 - 05:37 PM in Salon de publication principal

Citation (Carla. @ Dec 7 2006, 05:06 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Ce chenu vieillard ou ce vieillard chenu nous donne un beau texte au final. smile.gif


C'est bien l'essentiel. Merci, Carla.
Jklrme



#362691 Désillusions

Posted by Jakolarime on 12 December 2006 - 02:24 PM in Salon de publication principal

[quote name='socque' post='362635' date='Dec 12 2006, 08:30 AM']
Les conquérants[/quote]
Ah ! trop forte, socque ohmy.gif
(La prochaine fois, laisse un peu jouer les petits wink.gif )


[quote]C'est quoi un sonnet sur mesure, Jakolarime ? Veux-tu dire que j'en choisirai les rimes ?
[/quote]
Comme tu veux : soit,
- tu choisis les rimes (ou bien tu les piques à un auteur connu, ou tu les trouves toi-même : mais attention, hein, de vraies rimes - de préférence riches ! - avec alternance masc./fém., etc. que je puisse garder le poème dans mon anthologie perso s'il n'est pas trop raté. Du coup, c'est toi qui imposes la forme générale du poème;

- tu écris un bel alexandrin (ou un décasyllabe, ou octosyllabe) et je me débrouille pour le glisser dans un poème ad hoc que j'écris ;

- tu me donnes un thème en trois/quatre phrases, et je brode là-dessus avec ma grosse aiguille.

Jakolarime


[quote name='Félice' date='Dec 12 2006, 09:49 AM' post='362650']
Par lettrés... on entend "qui lisent" ? [/quote]
... ou en tout cas, qui ont lu celui-là et qui s'en souviennent wink.gif

[quote]Quant à moi, le sonnet m'occupe[/quote]
Oui, j'ai vu. C'est un art difficile. A ta disposition si tu me juges digne de te donner quelques conseils [/quote] Jakolarime


[quote name='Artemisia' post='362651' date='Dec 12 2006, 09:59 AM']
N'empêche que... c'est chouette ce jeu ! biggrin.gif
Artemisia
[/quote]
Heureux qu'il t'ait diverti... J'en ai d'autres en besace. Mais rien n'interdit à personne d'en proposer aussi. A vos plumes, et à vos muses...

Jklrme


[quote name='Paname' post='362669' date='Dec 12 2006, 12:36 PM']
Je constate donc qu'il n'a pas fallu moins de 7 heures à socque pour décrocher la timbale !
Pour elle, c'est trop, et elle baisse considérablement dans mon estime... dry.gif (ce qui, si c'était vrai, lui ferit sans doute une belle jambe...)
Sinon, bravo surtout pour cet exercice sympa et une fois de plus, très "Haut la rime"...
[/quote]
Il faut considérer que le poème ayant été posté à lh36 (je suis un couche-tard !), socque s'en est emparée dès 8h36, c'est à dire au saut du lit ! biggrin.gif
Il t'a fallu attendre au-delà de midi pour en prendre connaissance. Serais-tu un "lève-tard" ? laugh.gif

Jklrme



#361533 Notes De Lecture

Posted by Jakolarime on 05 December 2006 - 04:44 PM in Analyse textuelle

Citation (serioscal @ Dec 5 2006, 01:23 PM) <{POST_SNAPBACK}>
D'où vient que la critique soit si difficile à recevoir ? De la dimension intime du poème. Attaquer mon poème, c'est m'attaquer moi, en somme. Dans tous les autres domaines, on a des questions dont on discute et on dégage le vrai du faux. Le débat peut s'enliser mais n'est pas exclu d'emblée. Avec le poème, effectivement, la critique est un risque.


Cet argument n'est-il pas, dans une certaine mesure, transposable à toute critique d'un travail personnel ?... Dans le domaine professionnel, les gens que je côtoie s'investissent profondément dans leur travail, et les critiques doivent toujours être avancées avec la plus extrême prudence, dans le respect scrupuleux de l'ego de l'auteur. Le "ne crois-tu pas qu'il vaudrait mieux...", est toujours préférable au : "c'est nul, ton truc, tu t'es planté...". Mais je reconnais avec toi que plus l'oeuvre est personnelle et intime, plus le traumatisme de la critique risque d'être dommageable, car plus l'auteur s'identifie personnellement à son oeuvre.

Citation
Si c'est un "faux sonnet", une chose réussie bien que bancale du point de vue des règles, je la salue ! Si c'est un balbutiement amorphe, il me semble souhaitable que l'auteur sache où il en est. Cela me semble honnête.


Je suis d'accord sur ce principe, mais je crois que les ménagements formels demeurent indispensables. J'ai souvent envie d'écrire à un auteur, face à un poème (que je trouve) informe : "Ecoute, et si tu essayais de faire du macramé ?..." (en fait, je suis un vrai salaud, parce que je l'ai déjà écrit ! et le pire, c'est que le mec m'a demandé : "le macramé, c'est avec des vers de combien de pieds ?" J'avoue avoir mérité un pied... au cul). Mais faire de la peine n'est jamais indispensable. De plus, lorsque l'on pose une critique, le critiqué blessé a tendance à dire (ou à penser) : "Et toi, le conseilleur, tu saurais faire mieux ?". Ce qui me replonge immédiatement dans une grave remise en question, du genre : mes petits poèmes bien léchés valent-ils tellement plus que ses gribouillis patauds ?

Il n'est pas, à mon avis, déraisonnable de penser que, dans la démarche de l'auteur qui présente un poème sur un forum, la critique est implicitement sollicitée. La situation la plus confortable est quand même celle où le rimeur demande explicitement un conseil ou une appréciation. Corollaire de ce qui précède, les conseils non sollicités sont les moins bien reçus.

Citation
Il faut bazarder toutes ces fausses pudeurs qui encombrent l'échange poétique de nos forums !

Faisons-en notre devise...
J.



#362626 Désillusions

Posted by Jakolarime on 12 December 2006 - 01:36 AM in Salon de publication principal

Allez, là, facile ! A qui ai-je emprunté les rimes de ce poème ? (Un sonnet sur mesure pour le gagnant).

Désillusions…

Comme un enfant gâté lassé du sol natal
Mon pays provoquait mes grimaces hautaines.
Je me sentais l’ardeur des vaillants capitaines
Sûrs d’imposer leur force en maint combat brutal.

C’est avec un esprit forgé dans le métal
Que j’escomptais déjà mes victoires lointaines,
Comme un roi médiéval qui pousse ses antennes
Au-delà des confins du monde occidental !

Mais la vie m’a privé de batailles épiques !
Si elle m’a conduit, parfois, jusqu’aux Tropiques,
C’est pour m’offrir la plage au doux sable doré !

Des avions luxueux furent mes caravelles.
Le vrai monde caché m’est resté ignoré !
Vieillissant, mon terroir m’offre des joies nouvelles !…

Jacques Fabre "Jakolarime" © 20 septembre 2005



#361351 Notes De Lecture

Posted by Jakolarime on 04 December 2006 - 06:23 PM in Analyse textuelle

En vrac, quelques commentaires de commentaires sur ce que j'ai lu ici avec intérêt.

La plupart des commentaires de poèmes que j'ai lus, sur ce forum ou d'autres, se contentaient de s'attacher à l'action, à l'anecdote qu'illustrait ou sous-tendait le poème. En exagérant à peine, sur un poème parlant de la guerre : "Ach, quelle horreur - quelle connerie ! - la guerre" ; s'il évoque la mort d'un enfant : "C'est la pire chose qu'il puisse arriver !" ; sur un amour malheureux : "Allez, courage, un(e) de perdu(e), dix de retrouvé(e)s !". Etc., etc.

Les commentateurs semblent souvent prendre les poèmes pour des témoignages personnels, autobiographiques, de l'auteur. Aucune distanciation, aucune (ou peu de) considération pour l'objet-poème lui-même : sa forme, certes (quand ce n'est pas, indigemment, :"Ah ! que c'est joliment tourné..." - le degré zéro du commentaire).

Son impact sur la sensibilité du lecteur, une explication (ou au moins une tentative) sur la façon dont le poème l'a touché, ému, amusé, révolté (...), est souvent absente. Certes, il n'est pas donné à tout le monde de traduire, de façon pertinente, ces choses qui relèvent souvent de l'indicible ! Mais lorsque ce que l'on a à dire n'est pas plus intéressant que le silence, il vaudrait mieux savoir se taire.

Personnellement, j'aime surtout dire pourquoi j'ai aimé un poème, en essayant de caractériser son rythme, sa musicalité, la richesse ou la qualité des images, et leur puissance évocatrice. Le commentaire purement technique est parfois délicat, dans la mesure où il met en évidence des "fautes" de prosodie. Je sais bien que la notion de faute (ou plutôt de "gravité" de la faute) est toute relative, et que sa présence est loin de disqualifier totalement le poème qui la contient. Néanmoins, reconnaissons qu'un alexandrin de douze syllabes est plus "correct", lorsqu'il est placé parmi ses frères réguliers, qu'un vers de onze à treize syllabes. Il est bon de deviner jusqu'à quel point l'auteur commenté est susceptible d'accepter ou non la remarque critique. Mais beaucoup d'habitués des forums de poésie sont en quête d'information, sinon de "formation" pratique, sur les règles de la prosodie, et apprécient les conseils éclairés qui sont contenus dans les commentaires.
Lâchement (? ou prudemment...) je m'abstiens de commenter un poème qui ne m'a pas plu, ou que j'ai trouvé trop éloigné de la notion de poème.

J.



#362836 Désillusions

Posted by Jakolarime on 13 December 2006 - 12:03 PM in Salon de publication principal

Citation (socque @ Dec 12 2006, 08:17 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Jakolarime, je peux te proposer les rimes suivantes pour les quatrains :
ampleur, gnome, arôme, chaleur, couleur, fantôme, monôme, douleur.

Après, pour les tercets, je te laisse choisir, parce que je risquerais de m'emmêler dans l'alternance des rimes masculines / féminines...

Ce n'est qu'une indication ! Si les rimes ne te conviennent pas, ne te gêne pas pour en prendre d'autres.


Je ne comprends pas... Hier, j'ai posté une réponse à ton mail ci-dessus, et je ne la retrouve pas ici...
Bon, en fait, socque, je te disais que j'acceptais avec joie tes jolies rimes, et que pour les tercets, je me proposais d'utiliser les suivantes, que tu reconnaîtras sûrement : laugh.gif

malade - aubade - colifichet - - débandade - projet - algarade

Je ne m'engage pas sur le délai de livraison, pour lequel je suis tributaire de ma charge de travail rémunéré... Mais un ou deux jours devraient suffire.

Jakolarime


Citation (Mélancolique @ Dec 13 2006, 01:56 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Au fur et à mesure de la lecture de ce sonnet, je pensais bien avoir déjà lu et étudié un sonnet aux rimes semblables. Hélas, je suis en retard pour en récolter le prix.
En effet, j'aurais pu facilement identifier ce poète célèbre des trophées.

Bravo pour Socque, qui mérite bien sa victoire.

Mélancolique sad.gif


Rassure-toi, le poème sera publié ici, of course ! tongue.gif Tout le mond en profitera !

J.



#362876 Désillusions

Posted by Jakolarime on 13 December 2006 - 04:02 PM in Salon de publication principal

Le sonnet SUR MESURE de socque :

Le secret du nain rieur laugh.gif

Nul besoin d’être grand pour rire avec ampleur !
Je sais plus d’un géant plus grimaçant qu’un gnome ;
La vie est une fleur, la joie est son arôme ;
Un bon ris, très souvent, rayonne de chaleur…

Un nain de mes amis raviva la couleur
D’un pauvre homme affligé, pâle comme un fantôme,
En le précipitant dans un joyeux monôme
Où par l’effet du rire on tua sa douleur !

Il disait : « Y a-t-il au monde un seul malade
Que ne soulagerait une plaisante aubade,
Rehaussée d’un bon rire, et de colifichets ?

Chatouillez vos ennuis ! Et que la rigolade*
Torpille d’un seul coup leurs sinistres projets,
Vous les verrez bientôt pouffer en débandade ! »

Jakolarime © 13 décembre 2006

* j'ai finalement substitué rigolade à algarade , que j'avais un peu de mal à placer, je l'avoue...
J.



#362785 Lumière

Posted by Jakolarime on 13 December 2006 - 12:30 AM in Salon de publication principal

Lumière
 
Juste après l’accident, chaque soir, je suis passé à l'hôpital, en coup de vent, après le travail. Je la faisais manger. La relation alimentaire est ce qu’il y a de plus fondamental. C’était bien le juste retour des choses, après tout. J'essayais d'entretenir un semblant de conversation. Voyage chaotique au milieu des bribes de passé, des lambeaux de souvenirs dans lesquels, sensation des plus pénibles, j’essayais vainement de la suivre : inlassables tentatives de reprendre les incohérences, de prouver la raison contre le délire. Pourquoi s'infliger cet effort déchirant, et apparemment inutile ? Renoncer… Beaucoup ont renoncé. Et je serais le dernier à leur en vouloir.

Pourtant, je sais, je sens, que ce n'est pas vain, pas inutile.

A cet effort, il y a mieux qu’une raison ; il y a une justification. On est là, assis à côté de cette petite vieille racornie, qui pourtant vous a porté dans son ventre, qui vous a langé, nourri, embrassé, calotté, et qui déconne à pleins tubes dans ses draps proprets ; vous voilà rassuré, finalement, par ce surréalisme dément qui semble un gage d'analgésie existentielle. Vous voilà presque apaisé et résigné. Et puis cette vieille petite main tachée de son vient chercher la vôtre, posée sur le bord du lit, la presse tout à coup, et l’entendez vous dire : « Tu sais, j'aime bien quand tu viens ».

Et tout ça vous remonte dans les yeux, dans la gorge, à gros bouillons muets et secs, et vous embrassez ces joues parcheminées, vous ne savez plus si vous êtes le père ou l'enfant de cette figurine fragile, chenue et décharnée à qui vous bredouillez « à demain ». Comme si demain avait un sens ; comme si hier, il y a vingt ans, dans trois mois... voulait encore dire quelque chose…

Et vous vous tirez vite fait, comme un voleur, dans le flou de vos larmes enfin sorties que vous laissez couler sans vergogne devant les infirmiers, les toubibs, les visiteurs attardés, et les malades qui tirent leur clope en fraude, près des ascenseurs.

Cette morsure-là, ce flash d'amour brut, c'est votre assurance contre l’indifférence. C'est pour ça que ça fait tant de bien.

C'est aussi un petit coup de projo vers le futur. Votre futur.

C'est pour ça que ça fait tant de mal.

Jacques Fabre © 13 décembre 1999



#363084 Lumière

Posted by Jakolarime on 14 December 2006 - 02:30 PM in Salon de publication principal

Merci, Pachane. Votre commentaire me touche.

J.