Bonjour,
je dépose ici cette poésie un peu longue que l'on peut aussi apprécier comme une nouvelle
je vous laisse découvrir.
J'ai essayé une Iambe (alternance de vers 10 & 8 pieds/rimes croisées)
inspiration d'après l'oeuvre de Claude Clément "Le mot sans lequel rien n'existe"
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J'ai vu un bel oiseau blanc descendre en soirée,
Léger, se poser sur le sable.
Au grand livre vieilli, des pages oubliées
Vit un vent sans souci, aimable.
L'oiseau picora des mots sur le papier-croûte
Il engloutit la liberté,
Dégusta la dignité, l'amitié, l'écoute,
Se délecta de joie et paix,
Ses forces retrouvées, il reprit la route
Allant vers des cieux éloignés.
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Après des jours, des nuits d'un épuisant voyage
Il se posa enfin un temps,
Sous un soleil torride, un sec étalage,
Dunes plissées au vent ardent,
Des sables mouvants dans une illusion floue
Percé d'un ciel limpide,
Des terres rouges et or et, une ville au bout,
Des clos palais, jardins ovoïdes,
Des gens silencieux dans les rues portaient des seaux,
Des fruits, des piles de balais,
Des montagnes de pains, de lourdes jarres d'eau
Que jamais rien ne calmerait
Ni leur peine, ni l'appel de leurs yeux éteints.
Aux trottoirs les enfants dormaient
Dans des bras impuissants décharnés sans teint,
Cependant que des grands Emirs,
Allongés dans la soie jetaient aux chients des os
Et restes en éclats de rire.
L'oiseau ouvrit son bec et sema quelques mots
Au sol craquelé, sans eau,
Il sema liberté, dignité, amitié
Et s'envola au fil de l'eau.
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Après des nuits, des jours d'un épuisant trajet,
S'exposa au toit d'une tour,
Il vit avancer avec indifférence,
Des gens, sur les quais, à rebours,
Une interminable cohue, en transhumance
Dans de sourds piétinements.
Il vit des quartiers gris , immeubles encaissés
Où logeaient un débordement,
De soucis, de solitude désenchantée
Sur des visages de cire
Qui affichaient fatigue, peine, horreur,
Dans de bas jardins de ires.
L'oiseau ouvrit son bec, sema les mots sans heurt
Sur les pavés gris de la ville
Il sema écoute, paix et joie
Puis s'envola loin en exil.
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Epuisé, il revînt lentement et déploie,
Au grand livre demeuré là,
Un dernier petit mot s'y cachait, non picoré.
Dans son grand bec il le logea,
Et comme un musicien d'un accord endiablé,
Il le cria aux alentours,
Le mot s'enroula autour de la ronde-terre,
Dans le ciel bleu ,le mot AMOUR,
qui ne peut à nos existences se soustraire.
Le Mot Essentiel
Started by Alba, Nov 13 2006 03:35 PM
2 replies to this topic
#1
Posted 13 November 2006 - 03:35 PM
#2
Posted 20 December 2006 - 07:24 PM
J'aime décidément beaucoup votre poésie, Alba. Cette tendre parabole, bien sûr. Mais ce qui suit ne se rapporte pas à ce seul texte.
Un doux voyage à chaque lecture. Vers des contrées belles et émouvantes.
Votre rythme berce ou bien chavire, toujours à point.
Quant-à votre travail sur le vocabulaire, sur la sonorité de chaque mot... - Je crois que toucher, là, ma corde sensible de lecteur - Il donne à vos poèmes une richesse et une originalité rares : richesse des contours, originalité des couleurs.
Madame, vous invoquez les images !
Remercier pour moi vos muses.
A vous lire,
Inti
Un doux voyage à chaque lecture. Vers des contrées belles et émouvantes.
Votre rythme berce ou bien chavire, toujours à point.
Quant-à votre travail sur le vocabulaire, sur la sonorité de chaque mot... - Je crois que toucher, là, ma corde sensible de lecteur - Il donne à vos poèmes une richesse et une originalité rares : richesse des contours, originalité des couleurs.
Madame, vous invoquez les images !
Remercier pour moi vos muses.
A vous lire,
Inti
#3
Posted 20 December 2006 - 07:34 PM
j'suis toute chose,
zzzzz
A vrai dire je peinds plus que je n'écris, et en ce moment
je suis comme on dit le cucul entre 2 chaises
une chose déteint sur l'autre et inversement , sur ma peinture surgit aussi l'écriture
je suis en plein paradoxe, je cherche, creuse, transforme, en pleine mutation, enfin....dur
il faudra sans doute faire un choix, mais je n'en suis pas encore arrivé là.....alors je laisse
couler l'encre et la peinture, le temps se chargera de finaliser..........
Merci pour tes lectures assidues
je te remercie de ce très gentil com,
touchée là-----> coeur
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