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srio

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Adieu

26 January 2006 - 07:30 AM

L’éternité n’a pas de nombre. Sans limite, pas de série --- c’est clair ! L’esprit borné n’est pas conçu pour cette intransigeance ; l’éternité et ses ersatz. Nous avons --- en nous --- des poches d’éternité. Ne dîtes pas : « il n’y a pas d’éternité ». ou même « je ne la conçois pas ». L’éternité est intestine. L’instant d’éternité – nous sommes heureux (je me promenais, tel jour telle heure, au bras de la série) --- l’instant a résorbé le temps. Le destructeur détruit. Et la fugacité de ces instants n’est pas le moins pénible, au souvenir --- le décevant, l’horrible déception semble plutôt lié au caractère rétrospectif de ces « instants d’éternité ». Lorsque nous dévalions de longues *** d’escaliers, je te voyais et ne te voyais plus, alternativement, tu me disais « je t’aime » et tu riais, « je ne t’aime pas non » et tu prenais un air sérieux, j’étais bouleversé mais je feignais que non, je dévalais avec toi la longue *** de ces escaliers, et je riais, je me taisais, alternativement, la pluie bouleversait les nuages, le soleil tourmentait le ciel, et lorsque les nuages se glissaient devant le soleil je ne te voyais, ou tu changeais de voix JE NE TE RECONNAISSAIS PLUS (tu étais folle !) et sur le moment si j’avais eu conscience de ce que nous vivions, de son caractère unique, j’aurais agi en conséquence. Avec moi les armées du souvenir ! Et je t’aurais clouée, j’aurais voulu te retenir. C’était impossible mais tu m’as donné de ton temps, rien que cela et le peu de ton temps a éclos, bien plus tard en somme, j’y vois l’éternité.

Je ne l’aurais pas connue autrement.

Si je devais prêter le flanc à ces histoires d’éternité… je t’aimerais comme une personne… je te verrais en personne… dans des personnes…est-ce que cela m’aiderait ? En quoi ai-je besoin d’être aidé, d’ailleurs ? Ton amour me suffit. S’il se déclare je te détruirai. Continue à courir par-devant moi, ne te laisse pas attraper mon amour. L’armée du souvenir était un régiment horrible et s’il devait t’avoir attrapée, vois ce serait horrible, tu serais ignoble pour moi et je te cracherais au visage. Destructrice de ces instants d’éternité, je te dirai : « ah, ah… tu vas en vivre des éternités accumulées au-dessus de ta tête… et qui te comprimeront la tête et au terme de souffrances qui multiplieront (pas dans le souvenir) chaque instant en autant d’époques sans fin, te broieront le visage ». Comment pourrai-je jouir à voir ton beau visage se comprimer, puis exploser ? Mais tu vois, je le pourrais. J’ai assez de peine à le savoir, assez pour te demander de me laisser dans la balance de ces éternités dont personne ne peut dire : « elle n’existe pas » ou même « je ne la conçois pas ».

Souvenir de la série

25 January 2006 - 07:39 PM

Et maintenant ? Que se passera-t-il ? Ceci : à chaque fois que vous verrez le mot « série », dans un livre ou sur une affiche, à chaque fois même que vous l’entendrez, ou même quand vous croirez l’entendre, il faut que vous pleuriez. Pleurez, oui et ne regardez pas en arrière de vous, mais versez une larme au-devant. Qu’il n’y ait plus de série, donc, mais des flaques. Sait-on, sait-on ce que c’est que se souvenir ? Se souvenir de la série, à présent (et à chaque fois que vous entendrez une série – une de hauteurs ou de durées, ou une série de timbres, vous pleurerez) c’est impossible puisqu’elle n’était pas palpable. Je l’ai bien connue, moi, mieux que quiconque même. « Passager, un mot nous manque », pourquoi l’auriez-vous prononcé ? Quelle nécessité aviez-vous de dire ? Etait-ce pour désigner, évoquer, ou pour remémorer ? Vous n’aviez pas besoin de ça et je vous hais, je vous inscris à votre tour dans le BIG FILM. Pas en tant qu’acteurs, vous y apparaîtrez comme des chaises, horriblement sciées. Est-ce que je pleure ? Est-ce que j’ai l’air de pleurer ? Je n’ai rien à déplorer si série ne suit pas, ne s’inscrit pas en filigrane, dans le corps d’un cadavre que je semble (je joue le rôle du cadavre, dans votre horrible film) (je pense à Balzac, qui savait lire dans le journal qu’un suicide est un corps que l’on retrouve, dans la Seine, à déchiffrer) (oh et vraiment, je vous emmerde) ou même entre les lignes, entre mes jambes  et quoi il n’y a pas une seule série, les paysages sont lunaires et les forêts brûlées sont moins lunaires que ces paysages, sont des villes, des citadelles, des constructions humaines, de vastes édifices où s’entasse une population démente, rendue folle par l’absence en ce monde de toute série, de tout ce qui riait, de ce qui sériait : nous nous rencontrerons dans l’autre monde, car ici-bas / ce n’est qu’un luxuriant jardin d’Eden / qu’il me faut défricher. J’ai la reconnaissance de l’orage vous savez ? Et si un jour nous nous retrouvons, en 1992 nous aurons le plaisir de nous croiser même brièvement, A LA FENÊTRE, nos chutes nous aiment, nos chutes sont celles-séries-y-rient à rire pour un rien, je te dirai

rien    rien    rien
rien   rien
rien     rien      rien      rien
rien      rien et
rien de rien       rien
pour rien     pour
toi rien    JE NE RESSEMBLE PAS A EDITH PIAF
FACE DE PIAF  
rien et rien rien
pour rien pour rien seul.

Sri Party

25 January 2006 - 07:27 PM

Hier. Je ne regarde plus les jours passer. Je ne compte plus les jours. Les heures je ne fais plus la différence entre les phases du nycthémère. Une notion de temps m’échappe. Entre dans la série.
Je ne me souviens plus des femmes que j’ai connues. Des gens que j’ai rencontrés. Des lieux que je visite ---- je les oublie dès que je m’en éloigne. Pas de mémoire signifie : une mémoire approfondie.
ET TOI ---- Tu n’as pas plus de mémoire que moi. Ne te vante donc pas de posséder ce que tu ne connais pas. Je ne te reconnaîtrai d’ailleurs pas. Alors. Que ferais-tu de mes violentes propositions ?