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Jacques Adamski

Member Since 26 Dec 2005
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La Fête... La Suite

22 July 2006 - 09:09 PM

je ne sais pas si une nouvelle, même marquée par la poésie, doit être publiée ici... tant pis, je serais censuré si elle n'a rien à y faire. Voici la suite de "la fête" nouvelle publiée dans "afin qu'l revienne"


La décision

« Il faudrait peut-être le libérer » Sylvie, restait jolie, ces dix-huit années passées sans que celui qu'à l'époque nous appelions, (vous appeliez?) l'écrivain ne s'occupait de son sort. Certes avec quelques kilos supplémentaires, il persévérait à se croire jeune... Ses cheveux châtains étaient passés maintenant au gris-blanc voire blanc sale. Il tentait de se persuader, répétant à qui voulait entendre que les cheveux qui avaient tenté cette migration colorée étaient les seuls qu'il n'avait pas perdus.
Il avait pris aussi quelques kilos, voire même quelques tonnes depuis que Sylvie l'avait pris dans son filet, pour lui la migration était un cas désespéré, comment voler avec ces huit tonnes!
Filetpape était un éléphant d'Asie, Sylvie l'avait simplement appelé ainsi en mémoire du filet qui lui avait permis sa capture. Sylvie était restée telle qu'elle était quand nous l'avions quittée. Hervé semblait avoir pris les années en double, comme s'il lui avait aspiré les années qu'elle n'avait pas voulu assumer.
Sylvie les avait bien nourri. Filetpape en avait profité bien plus qu'Hervé qui n'avait pris que trente kilos. Peu importe, ni l'un ni l'autre ne pourraient plus jamais s'envoler. Hervé ne courait plus après les étoiles, il avait depuis longtemps trouvé la sienne. Il n'avait pas su l'apprivoiser, on n'apprivoise pas les étoiles, on y tend. Hervé, justement, tend à croire que Sylvie a raison. Sylvie a toujours raison, comment donner tort à cette fille restée si puérile dans la même robe rouge sur laquelle des années plus tôt il avait craqué.
L'écrivain la revoit, telle qu'il l'a créée, sa robe rouge moulante avec son petit décolleté qui à l'époque semblait provoquer certains lecteurs. Il a choisi de ne pas la faire vieillir. Miracle de l'écriture, on fait ce qu'on veut, le lecteur subit. Mais est-ce un supplice de contempler à nouveau Sylvie dans la même robe rouge, ses longs cheveux blonds ayant du mal à masquer le décolleté qui aurait converti n'importe quel enfant de choeur à renoncer à la messe. Près de vingt ans après, le coeur d'Hervé battait encore pour elle.
Filetpape ne battait plus des oreilles, il restait au sol, comme s'il s'habituait au climat européen. L'écrivain n'avançait pas, il s'arrêta pour fumer une Malbarrée lâche, comme si seules des méthodes addictives pouvaient donner une suite à cette histoire sans queue ni tête. Tandis que la queue de Filetpape continuait à battre sans répits, tentant sans de chasser les moustiques qui auraient fait tâche sur la peau tendre de Sylvie, Hervé réfléchissait.
« Oui »
Par ce simple mot, Hervé mit fin aux quelques minutes de cogitation. Sylvie souriait, pourtant elle s'attendait à cette réponse. D'ailleurs faute de l'avoir elle aurait probablement ouvert un bouton de plus à sa robe. Hervé aurait à nouveau craqué...
Quand ils se sont connus, Hervé et Sylvie n'avaient que deux années de différence, ils en ont maintenant près de quarante. Comment donner tort à celle qui pourrait presque être votre petite fille.
Il restait maintenant à trouver le moyen de le renvoyer at home. Chez GrosVosPosts les colis étaient limités en poids et il eut fallu une cure bi-annuelle chez Vais-Vache-Here pour lui permettre de rentrer dans l'enveloppe. Il fallait donc trouver une autre voie.
L'écrivain décida donc de clore le chapitre, afin que tous se reposent pour trouver une solution qui paraisse plausible à l'admirable lecteur que vous êtes.

Le choix

L'écrivain se trouvait seul face à ce choix cornélien. Fallait-il donner un suite à cette nouvelle, vieillie par les années. Les come back ont un goût de réchauffé, les histoires finies ne se recommencent pas. L'infini n'existe pas, sauf peut-être le souvenir de toi dans mes bras.
Sylvie attendait patiemment que l'écrivain décide à nouveau de s'occuper du trio infernal.
« Vous avez une idée pour la suite? » demanda-t-il à nos trois amis.
« Non » répondirent-ils en choeur.
Filetpape n'avait franchement pas envie de partir, il espérait que l'écrivain abandonne cette tragédie qu'il allait subir. Lui aussi il était amoureux de Sylvie. Soudainement il semblait si triste de cette suite inopportune. Avez-vous déjà vu un éléphant triste? Ses yeux semblent tomber plus bas que ses oreilles.
L'écrivain s'attacha à continuer. Filetpape lui n'était jamais attaché, Hervé et Sylvie aimaient la liberté et avaient choisi de le laisser vadrouiller, dès qu'il n'était plus de taille à rester dans son bocal.
Comment vous parler du jour où à trois ils allèrent voir une liste de mariage dans un magasin de porcelaine. Marie s'était mariée, que de temps passé depuis le jour où Hervé s'était assoupi sur ses épaules. Peu importe, ce qui nous intéresse tous c'est le sort réservé à Filetpape.
Pourtant Marie n'avait pas trouvé dans son mariage ce qu'elle espérait. Gilbert n'était pas l'homme idéal, certes, mais il aimait Marie.
Y-a-il un homme idéal? Marie y croyait encore, comme on croit en Dieu, sans l'avoir jamais rencontré.
La BM était trop vieille pour supporter les huit tonnes, il fallait chercher une autre solution. Hervé avait gardé sa BM, c'était le témoin de sa rencontre avec Sylvie. L'éléphant attendait impatiemment de connaître le sort qu'on lui réservait.
Un lecteur impatient secoua son livre en criant « tu nous le dis ce que tu vas en faire de c't'éléphant connard! ». L'écrivain prit la mouche et décida de faire patienter un peu plus l'ensemble des lecteurs, sublime vengeance personnelle.
La mouche était noire, ses ailes transparentes. A son sourire malsain et son haleine on pouvait deviner quel était son dernier repas. A y penser, Hervé s'absenta cinq minutes dans ce lieu de méditation où, pour la première fois, il ne prit pas de livre. Il avait décidé de profiter de ce replis stratégique pour trouver une solution. Il y perdit quelques grammes sans y trouver la moindre sortie. Il avait certes trouvé la sortie des WC, mais pas de sortie au problème qui commence à tourmenter tous ceux qui ont encore le courage de ne pas passer ces écrits par la fenêtre.
« Bon dieu, le deuxième chapitre est bientôt clos et je ne sais toujours pas où je vais » Le cri de l'écrivain réveilla un lecteur étourdi. « tu peux fermer le chapitre si tu veux moi je vais dormir ».
L'écrivain acquiesça.

Interlude

Filetpape était assis devant sa toile, il aimait peindre. L'araignée le regardait depuis sa toile. Notre ami ne peignait que des tableaux en trompe l'oeil. Normal me direz-vous pour un éléphant. Il aimait peindre Sylvie à l'entrée du paradis. Sylvie aimait ces peintures. L'écrivain non. Il décida de les laisser à deux pour oublier cinq minutes ces penchants artistiques. L'écrivain avait pourtant un penchant pour Sylvie, ses jambes frisaient la perfection, ses cheveux ne frisaient que depuis sa dernière visite chez le coiffeur. Tous trois l'aimaient avec ses cheveux frisés.
L'écrivain avait connecté directement son stylo à sa moelle épinière afin de créer une écriture réflexe. Un lecteur eut subitement le réflexe de jeter la nouvelle par la fenêtre.
« Splatsch » fit-elle sur la passante qui passait sans penser à recevoir les pensées évaporées du cerveau de cet être réflexe. L'écrivain censura la description des feuilles imbibées d'encre à peine séchée sur le chapeau de la vieille.
Sylvie était nue, on est toujours nu à l'entrée du paradis, pourtant il y fait moins chaud qu'en enfer. Filetpape la peignait toujours nue. Fantasme animal ou mémoire du temps où elle se promenait en tenue d'Adam devant le bocal. Va savoir!
On reconnaissait bien le paradis, les hôtes semblaient s'ennuyer à en mourir. Peut-être souhaitaient-ils mourir à nouveau afin de se retrouver en enfer, là où les femmes sont nues aussi mais, selon les initiés, bien plus chaudes.
Encore quelques touches et le tableau sera clos. L'araignée, de sa toile, jetait un oeil tout en essayant de le rattraper. L'écrivain perdait le fil de l'histoire, l'araignée non!
Filetpape était heureux de cet interlude qui lui permettait de profiter encore un peu de Sylvie.
Hervé dormait, comme a son habitude. La musique dégagée par la peinture de Filetpape avait le don de l'endormir. Il rêvait à Sylvie, celle qu'elle était, celle qui n'a jamais changé.
La chaleur estivale faisait sécher brutalement la peinture de l'éléphant qui n'avait pas le droit à l'erreur. L'araignée surveillait ardemment le chant du pinceau sur la toile qu'elle avait hier elle même tissée.
Encore trois coups de pinceau sur cette toile qui ne méritait peut-être pas d'être battue et le chapitre pourra voir poindre le point final.
L'écrivain se réveilla en attendant parler de point final, il tenait à le placer lui-même.
« Toi tu me laisses terminer ou je t'écrase » lui dit Filetpape sans ménagement. L'écrivain obéit, son début d'embonpoint ne représentait rien face aux huit tonnes de la bête.
Il laissa l'éléphant terminer son ouvrage, tandis qu'il retournait se fumer une Malbarrée lâche. Avant de partir il donna rendez-vous au prochain chapitre à nos intelligents lecteurs qui, flattés, décidèrent de continuer de s'abreuver de ces mots mélangés.

Le voyage

La BM démarrait sur les chapeaux de roue et sur le chapeau de la vieille qui l'avait négligemment jeté dans le caniveau après la chute inopinée du précédent chapitre. Hervé roulait vers Manimania, chercher un panier à chat. Filetpape, après avoir taché sa toile s'était fait tout petit. Sylvie savait que ça ne durerait pas. Elle envoya donc Hervé faire cette course urgente. La voiture semblait perdre les sens.
A cette vitesse elle consommait beaucoup d'essence.
« b'jour m'sieur, un panier à chat s'vous plait »
« Il me reste M, L, et XXL j'ai plus de XL, en ce moment les chats excellent dans cette taille ».
« C'est pour un éléphant honteux »
« Le M suffira, quand on aime on se suffit de peu »
« M'ci monsieur, c'est combien? »
« 17h45, je ferme dans un quart d'heure »
La BM repartait, sans demander son reste, même si un bon reste n'est jamais mauvais. Hervé tendit la panier à Sylvie, elle y mit un coussin d'ouate avant d'y placer Filetpape. Notre éléphant de service lui fit un dernier sourire. Il se souvint du jour ou il s'était laissé attraper dans son filet. Hervé aussi.
Il prirent tous trois la direction de l'aéroport de Moisi Ca Décolle. Sylvie avait pris soin de réserver un vol pour Bangkok, de là ils aviseraient. L'écrivain s'en fout, il ne les suivra pas, il bosse demain.
Jérémy traversait la chaussée.
« Que fait-il là ce connard! » meugla hervé. Il n'aimait pas Jérémy. Jérémy était tellement petit qu'il avait peine à dépasser le pare-chocs de la BM. Il était tellement laid qu'il avait cassé tout les miroirs de sa maison. Jérémy sera toujours petit, tout le monde s'en fout. La BM continua évitant soigneusement ce tas de chair difforme qui aurait pu la salir.
Les avions attendaient nos amis, pour les emmener à Bangkok. Là bas Filetpape trouvera une âme soeur, ils auront beaucoup d'oeufs et l'histoire sera à recommencer...
Depuis longtemps le vent avait soufflé les étoiles. La fête a gardé ce goût amer du souvenir, Sylvie sa robe rouge, le petit chat est mort...
La fin n'existe pas, l'histoire n'existe pas, juste quelques mots pour se dire que nous existons.
Là bas, il faudra le libérer.

Oiseaux De Passage

10 July 2006 - 08:40 PM

Vous avez fait ma vie
Chers oiseaux de passage
Passantes de ma folie
Lumières du paysage

Ces instants de bonheur
Que l'on met bout à bout
Nous réchauffent le coeur
Et nous rendent un peu fou

Si la vie est si belle
C'est peut-être de toi
La tendre Isabelle
La jolie Barbara

Un sourire volé
Et quelques tendres mots
Une femme embrassée
Une larme un sanglot

Éclairs dans la mémoire
Musique au fond du coeur
Lorsque l'on broie du noir
On revoit ce bonheur

Vos yeux sont tatoués
A jamais sur ma peau
Vous m'avez fait rêver
Libéré de mes maux

J'ai gagné le bonheur
Quand je vous ai connues
Et sans ces quelques heures
Que serais-je devenu

Vous avez fait ma vie
Chers oiseaux de passage
Passantes de ma folie
Lumières du paysage

Fête Des Pères

26 June 2006 - 10:25 PM

Chaque Année
Tu me fais
Ces présents
Que je prends
T'embrassant

Le papier
Tout froissé
Je déchire
Sans rien dire

Seul ton geste
En moi reste
Ton plaisir
De m'offrir
L'ustensile
Inutile

Des cadeaux
J'en ai eu
Le plus beau
Le sais-tu
Tu me l'as
Offert à
Ma dernière
Fête des pères

En venant
Simplement

M'éveiller
M'embrasser

Dire tout bas
Je t'aime papa

La valeur
De cela
En mon coeur
Restera
Toujours

Celui-la
C'est le tien
C'est le mien
Je le prends
Simplement
C'est l'amour

Le Miroir Du Passé

23 June 2006 - 01:20 PM

Le miroir du passé
Reflète mon image
Et le crime imparfait
Des malices de l'âge
Derrière les apparences
Du visage vieilli
Il reste l'enfance
Qui habite ma vie
Et le clown si triste
Que je suis si souvent
N'a pas fini la liste
Qu'avait prévu l'enfant
Si j'offre le sourire
A tous les gens que j'aime
C'est pour cacher le pire
Le malheur et la peine
Quand derrière la vie
Et le visage d'ange
Se cache la folie
Et les rêves étranges
Et parfois le miroir
Se plaît à nous cacher
Les cris de désespoirs
D'une âme tourmentée

Fête De La Musique

23 June 2006 - 01:03 PM

Dehors n'est plus hier
Et la musique fuit
Pourtant je persévère
A combattre la nuit
Au hasard de la rue
Là où mes pas me mènent
Sur les pavés vaincus
Tous les rythmes m'entrainent
Je plonge et je m'égare
Au milieu de la foule
Quand au son des trottoirs
Quelques canettes roulent
La musique parfois
Revient me rappeler
Que cet hymne à la joie
Est une ode à l'été
Quand le cri des guitares
Réveille mon coeur blessé
Je me fais le scénar
Du rêveur éveillé
Je me mets à danser
Et mon corps m'appartient
Je me mets à danser
Il est déjà demain