Le papier part en lambeaux, peut être les palpitations, les tremblements de coeur :
Arythmitude
Ce n'est plus qu'une pompe à regrets,
Un désaccord binaire de souvenirs nimbés,
Un rythme froid bleui par des veines épuisées.
Il me bat.
Autrefois,
Un trait fou traversait les sursauts ;
Une scansion diffuse
Liait les mots rougis au soufflet de l'envie,
Comme une perfusion…de toi.
Mes yeux claquaient sur ton épaule en soie d'opale.
Nos jeux frôlaient le ciel, la terre gîtait, la lie du monde gisait…
Il me bat.
Tes cris ne sourdent plus,
Ne t'époumonent plus,
Ne m'éperonnent plus.
En bas, près des enfers,
Un vaisseau s'agglomère,
En bas, près des enfers,
Il entame son ascension.
Je pressens la débâcle.
Il me bat.
Autrefois,
Sur le sable des nuits tes pas trissaient.
J'entends, j'entends, j'entends la voix des ailes ;
La symphonie perdue colmater mes effrois
À venir.
Je ne suis qu'un palet formicant
Un ricochet d'espoir un reflet lagunaire
À Venise.
Il me bat.
La bouée de tes yeux verts se dégonfle,
Elle m'emporte,
L'enfer prévient la vie,
Le sang charrie sa tombe et la cicatrice hurle ;
L'enfer prévient le mort
L'ancre enchaîne les fluides et déteint le tunnel.
Il me bat,
Encore…
Encore…
Encore.
Jean-François, AGOSTINI : « Presqu'il »
Pour Sebastian1980
Started by ANTEROS, Jun 01 2006 12:53 PM
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