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Suave

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La Bonne Adresse

08 October 2006 - 12:50 PM

http://suave.blogspace.fr/

Les Caméléons

21 September 2006 - 02:30 PM

Les caméléons !
-écho-
“Tout a commencé par un désert,
Sans même la hache.”

La plume, nouvelle,
A poussé, duvet, sous les dunes ;
Les sables s’envolent ; par milliers
Les espaces s’entremêlent ;
Alors le vent naît
D’autant de légèreté :
La chaleur est une odeur ;
Et elle pousse l’humeur
Dans les latences vapeurs ;
Les corps se diffusent et s'émanent,
Là où l’air
Est de transit ;
Les regards -hachés- sont volages ;
La souffrance est jouissive ?
Impertinente est l’attente !
Je brûle.
Je brûle et ma fumée éclate ses particules dans l’univers des gaz.
Les étoiles ont courbé leur voûte et maintenant les mages mangent leurs présages :
Je parle.
Leur barbes sont tombées, délicatement,
Pendant que les siècles ont passé.
Et leurs poils,
Encore,
Se ternisent
Dans l'ivresse des chutes.

La plume, nouvelle, intacte de l’impact de son duvet a fini par glisser.
Échappée, elle a fuit mon emprise
Pour disparaître dans
L’éther et l’encre et l’ombre et le sang.
La poésie est une survie
Parce que l’on s’oublie lorsque l’on crée
Et moi j’écris et soit et là c’est un fait.
-Aussi ma hache
aura fin
De vos fête-
Ceci n’est pas un peut-être,
Je suis l’ascète et je prépare mon coup de tête.

“Là le là est vrai et rend le vrai là
Putain pute par le pus de la peste
Le là n’est pas et ne sera jamais là-bas”

Quand le stylite éclate sa tête aux étoiles et comme le loup hurle son sang à la lune lorsque tout n’est que sagesse et que l’obscurité se languit, encore la nuit et sa paresse aspire toute les faiblesses pour les emporter, haut, se consumer au grand jour :
L’éther est l’ombre et l’ombre est le sang
Dans ces réalités nouvelle ouvrez-y vos morts, vos conforts et vos enfants
Ceci pour une fin logique
Que je refuse, que
Je hache.

Dégénérer aussi garder l’focal sans s’envoler et pourtant toucher les étoiles.
Je dégénère et vos ressentits sont
Des surfaces pour choucroutes farcies - Moi sans moi le cœur des méninges frites -
J’ai la tête dans le soleil
Sauf que j’ai faim
Et trop tiède pour le savoir.
Douillet je ne sens plus rien
Parce que douillet a trop été tâté voir titillé de tarte étonnement trash.
-Manipulé de désir hache inachevé-
Éprise carcérale inhibitante je suis tatoué par le vice du sujet.

Les nuages maintenant illuminent de poussière et paillette les
Élongations altitutitudinales de ces croyances pourtant vraies !

Seulement et seul maintenant je suis et
Sous l’épaule d’une cessation d’activité
Je dis - Consensus dit sangui sans la dignité c’est la guigne qui me turlupine maintenant turlutte et zut -----
-----Je ne m’arrêterai jamais d’y croire et d’avoir faim mais mes horloges se redressent et boum de frissons grave ---

- J’ai dégusté mon aliénation.
...
Était-ce ce grillon encore qui par ses précisions hardcore a tremblé la terre sous mes pieds ? Bûcheron monté comme un porc me frappe et lardons sont mes extrémités.
...
Ok, je respire... J’essais...

Temps...

Lucide ça y est j’ai retrouvé la réalité mais bon sang par vœux bleus de mes yeux dieu sait que j en ai chié,
J’aurais pu y rester.


Ce que je vois ?
L’ombre et le sang.
L’ombre et le sang qui mordent et se cognent par delà les lumières - visions.
Ce qui paraît et ce qui sent ne sera plus guerre pour longtemps.
Je parle et mon flot me devient la raison. Je parle, je tranche.
Blanc est mon sourire et rouge est la chaire qui porte mes dents.
Ma glotte obscure enraye les chants et non moins contents
Les sourds, les durs, lancent, aveugles, leur sortilèges sans forme ;
-rires de contemplation-
La faiblesse beugle
Et tremble
De ne pouvoir être
Démomifiée de ses sangles.
Parce que comment ?
Comment comprendre l’essence du non sens
Sans périr d’amour propre,
Oui
Ce que je parle est parlé et est ce que je ressens !

Là la pensée est découpée,
Manque l’éclat de la force :


L’art de se remettre en question.
L’art de la présence d’esprit.
L’art de la décorpsitude.
“Je me décorpse donc je suis”
L’art de l'émerveillement.
L’art de vivre sans le vice.
Sûrement même,
L’art d’aimer et d’être libre.
L’art d'agir et d’être la conséquence.
D’être la cause et la conséquence.
L’art d’être intégré au tout.
Et c’est là l’art des prophètes.
Et c’est l’art d’imaginer du possible.
C’est l’art de réinvestir le lucide
Pour que la vie soit aussi appréciable
Qu’a ses origines,
Avant cette folie,
La folie du langage.
Découper ! Scinder !
Puis, recollage et décollage !

Vaporeuse l’idée de pouvoir pénétrer la science alors que la conscience déjà rôde au travers nous. -tranchez ! tranchez ! TRANCHEZ !
Et si vous voyez,
Si le sang coule,
Vous verrez que
Son ombre est invisible car
Traversé du peintre solaire qui gomme et guâche, entache de résistance en fluide fruit de mer. Surtout :
Amer le vinaigre du sang qui tourne et boudin plastique les riches !
J’aime à voir mon sang couler,
Nourrir la terre et les hygiènes - sauvages -.
Mon flot nourrit les friches :
“Harmonie des forêts
Ô bordel,
Tu es l’essence du décor
Et je t’aime
En désarticulé.”

Alors oui j’aime,
Comme la hache
Excite
Son Œil.
Et s’est citée
D’elle-même.

D’où elle transforme :
Sève et sève rouge et feuilles noires.
Paysages aux marais de sang
Où ne pataugent
Que des enfants.
L’ombre, l’ombre et le sang.

!

Le cinglant d’une lame qui pénètre le fer cri
comme
Les prophètes mourant se suicident.
Seulement, malheureusement,
Il en arrive d’autre, toujours d’autre.
Ils sont, Ils seront
Les caméléons,
De leur désir pénétrant
À déguster les plaies :

Ils disent et je les entends :

“J’ai observé le soleil,
Mon regard a plongé ses terribles merveilles.
Dix ans maintenant que je suis aveugle.

L’exactitude dans la contemplation,
Mes yeux tremblent,
Mes pattes- posées de mouvement.
L’inquiétude reste béatitude,
Je suis l’ami des arbres
Et je viole leur intimité.

Mon sang est sève,
Et chlorophylle.
L’écorce est sage,
Et confortable.
Le regard dans mes yeux est une déambulation astrale.

Je m’ouvre de spasme,
Le rouge gluant dévore,
Les craquèlements éclatent.
Mes boyaux s’articulent de -Dissolutions
Chaudes et grasses.
Le sucre des squelettes poche les crânes ;
J’engouffre, je mange, j’aime !

Mes ventouses terrassent
Les traces
De mes proies trop patientes.
Je glisse,
Et jamais je ne me blesse !
Surpuissante est ma démence !

Un Œil sur terre,
Un autre dans l’arc
En ciel.
Je suis l’équilibre tiède,
Personne ne me voit.

J’affiche les lumières
Des caméléons plongés la tête
Dans le soleil.

J’affiche les lumières
Des caméléons plongés la tête
Dans le soleil.”

De ces quelques illuminés
Les haches
Seront fondues
Et leurs œufs
Enterrés.

Je les vois.
Je les vois avec mes yeux, avec ma peau, avec ma chaire avec mes os.
Et je ne les vois que parce que je les ressens ;
Eux et leurs propices absences,
Eux et leurs lumières et leurs couleurs.

Et c’est là que je vois que c’est le souvenir de l’ombre
Qui fait le mort ;

- Silences -

Ici l’ombre et le sang comme l’obsession d’une traduction qui expliquerait les diversions d’une réalité pervertie de raison.
TRANCHONS !
Cette raison, science des sages et non des belligérants quand
Ceux-ci n’ont rien compris et qu’ils s’acharnent à déformer les esprits
- Ils rendent à leur folie la légitimité du sang --- Fausse, évidemment ! -
Et les sages entachés sont cachés
Leurs cœurs
Déraisonnés.
...
Quand tout le monde est devenu con plus qu’une chose à faire :
Un gouvernement.
et pour la gouverne :
Les plaisirs s’achètent et les souffrances sont désenvoûtées de
Sorcelleries industrielles.

Nous sommes la société des ombres et le sang n’est qu’un squelette,
Souvenir gluant et vecteur de maladie
Les ombres n’ont que faire des épidémies.
Nous vivons la perpétuelle éclipse et toute fraîcheur de tripe semble annoncer l’apocalypse.
Seulement voilà,
Les enfants des choses sont réveillés.
Ils ont ouvert leur veines et maintenant ils parlent d’amour.
C’est un amour qui gicle sur les visages et laissent des souvenirs velours aux âmes carcrassées.
Deux directions : L’ombre et le sang.
Et que les bruits remontent les rivières et qu’ils scintillent l’ultime révolution où les souvenirs ne seront plus des souvenirs et que les plaies auront durci dans les corps et que les âmes en peine découvriront l’universel où tout les amants s’aiment et sèment
La véritable déraison,
Je dis :
Le dogme viscéral
De l’amour caméléon
Qui mange les couleurs,
Et affiche les reflets
De la lumière de ses proies.

Je vous aime
Emmincés,
Rosés,
Dévorés,
Défigurés,
Sodomisés
Et bien hachés.





En prime, l'hymne aux prophètes caméléons !
Les caméléons !

(le tableau, en bas à droite, "free", aprés le compte à rebours-)

L'ultime Perfection

21 September 2006 - 02:26 PM

¨¨¨¨¨¨¨¨¨

Harmonie Des Forêts

12 September 2006 - 11:04 AM

http://rapidshare.de...es_for_ts_1.mp3

(le tableau, tout en bas, tout à droite : free)

!

09 September 2006 - 11:05 AM

!

































Gustare Suave
0,0



Andréa n’avait qu’une seule vie. Et sa vie, c’était elle. Pour s’en apercevoir il suffisait de regarder sa toilette. Peu d’homme avaient eût le privilège d’observer ce rituel et encore moins d’homme étaient réellement capables d’apprécier tant de grâce et d’amour. Andréa était persuadée que personne n’était plus capable de l’aimer qu’elle-même. Aussi elle se disait souvent que l’abandon total qu’elle adoptait durant de longues transes contemplatives ponctuée de multiples séances de petits soins, n’étaient peut-être rien de moins qu’un perpétuel mouvement dans ses espoirs amoureux. En effet, quand elle se coiffait, c’était pour travailler sa caresse ; quand elle se lavait, elle sentait sa peau qui buvait les plus chaudes vapeurs, et éternellement convaincue qu’elle aurait sous peu l’occasion d’en restituer le bien être, elle frôlait l'ébouillement dans chaque lavement ; quand elle se maquillait, aucun trait n’était une création, tout n’était qu’un soigneux soulignement soucié d’une parfaite harmonie ; Et quand elle s’habillait, il n’y avait aucune précipitation, elle restait fidèle à une même inspiration et son élégance était le fruit d’une concentration riche et profonde. Il lui était fondamentale de maintenir ces habitudes pour se sentir en confiance dans le monde. Son élégance, sa beauté, c’était sa force, c’était son bouquet qu’elle offrait en parfum de lumières, c’était sa participation à l'œuvre de l’humanité, c’était sa façon de rendre magique et curieuse toute proximité. Elle avait la valeur des bijoux.
Ce soir du Frième Crossent de La Pente à Houblon, elle se préparait à rejoindre son ami Pedro, dans une soirée très féminisée. Le genre de soirée où les nombreux hommes n’ont que faire du sexe féminin mais s’en parent de toutes les tactilités. Elle s’investissait à apprendre  aux homosexuels toutes les parades sensuelles des êtres portés dans l’excès des charmes. Andréa s’y faisait vedette inutile et cela la comblait de satisfaction. Après une longue préparation de la peau et des muscles du visage, après un nettoyage scrupuleux des moindres parcelles de son corps, une fine épilation et une série d’autres finissions happées de perfection, Andréa commençait à s’habiller du panache de son génie...

!

Sur la moquette, les larmes d’Andréa se transformaient en une vaste et profonde flaque d’ombre. Cet homme était rentré chez elle, cagoulé, par une nuit silencieuse d’une Paname estivale. Il y avait eût ce cris d’effroi, cette courte course poursuite dans l’appartement où beaucoup de meubles avaient résonné, ce plaquage contre la moquette puis le contact inhumain d’un canon de revolver sous la gorge, le poids musculeux de l’agresseur dans son dos, sa nervosité, la peur, les souffles qui cherchent la lucidité, cette densité dans le temps, dans l’attente, et ce qu’il lui a dit avec cette voix qu’elle ne connaissait pas : “Fait pas de connerie parce que j’ai pas envie de repasser. Et si je repasse, t’y passe.” Ensuite il s’était levé, doucement. Elle sentait les pas reculer sur le sol duveteux. Elle s’était retournée cherchant à comprendre et prêta plus d’attention à l’immense carrure qui se dressait devant elle. L’homme tira un éclair par la fenêtre qui se brisa comme un cœur, il cria maladroitement que ce n’était pas une blague puis s’enfuit. Andréa était restée pratiquement toute la nuit à pleurer son incompréhension. Quand elle se leva, le verre brisé dans la moquette pénétra ses pieds et elle saigna jusque dans son lit où elle resta planquée deux jours entiers.


Deux jours complètement oubliés où le temps était resté durci dans l’absence de toute construction. Ce fut le temps que mit Andréa à retrouver un peu de force. L’efficacité de son travail à avoir fait le vide aurait presque pu suffire à oublier son agression, mais lorsqu’elle mit un pied au sol les miettes de verres se firent douloureusement sentir.  Désespérée, et dans un tremblement baigné de sang, elle décollait les semelles de verre sous ses pieds, légèrement entourée de sa lingerie noircie de coagulation. Pendant qu’elle se bandait les pieds, qu’elle nettoyait les débris de verre et aussi le temps de remettre l’appartement en ordre, Andréa n’avait pas cessé de retenir ses larmes. Quand tout fut en ordre, elle appela un vitrier et c’est au moment de raccrocher son téléphone qu’elle fondit en larme et lâcha toute sa rage dans des cris puissamment humides. Son ouverture naturelle avait été inconditionnellement changée en un regard saillant à tel point que lorsque le vitrier vint changer la vitre il ne dit pas un seul mot, là où, en temps normal, il ne serait jamais parti sans faire quelques avances grotesques et touchantes.

Andréa était une femme forte, à la volonté d’indépendance hors du commun, et elle se fit une raison sur sa mystérieuse aventure. L’homme qui été entré chez elle pour la menacer s’était sûrement trompé de minette, et Andréa avait juste pensé nécessaire de blinder sa porte pour éviter une deuxième mégarde qu’elle espérait impossible. La vie d’Andréa reprit son cours avec  néanmoins une absurde question obsessionnelle de la connerie à ne pas faire. Elle qui menait une existence si peu portée sur le danger, elle ne voyait pas comment elle aurait pu mettre sa vie dans une telle roulette. C’était une erreur, et c’était évident.

!

Il était aux alentours de neuf heure et quart quand Andréa eût fini ses occupations et qu’elle rentrait chez elle, satisfaite de ne pas avoir eût à se remaquiller durant sa journée. Les murs du sas de l’immeuble suintaient leur fraîcheur si précieuse. Andréa ouvrit nonchalamment sa boîte aux lettres pensant y trouver quelques papiers cachetés et épuisés par un long voyage, quand un voile de silence s’affaissa sur l’aura du lieu. Andréa se retrouva, mortifiée de stupéfaction, devant le métal puissamment noir d’un revolver, planqué dans l’ombre de sa boîte aux lettres. Il y eût tellement d’absence dans les minutes qui suivirent qu’Andréa aurait pu mourir une trentaine de fois avant de pouvoir recouvrer l’usage d’un cerveau. Elle se réanima, et avec la souplesse incomparable qui nourrissait sa gestuelle de femme fatale, elle pris dans ses mains ce qui en devenait le bijou de la mort. Attaché à l’arceau qui protégeait la détente, une épaisse ficelle de chanvre tenait à son autre extrémité un court message manuscrit : “ Il faut te protéger maintenant. Il y a deux balles dans ce flingue. Les autres sont chez toi.” Andréa constata stoïquement la présence des deux projectiles et commença une lente ascension de ses escaliers avec la même concentration qui amputait sa garde robe. Sa porte était bien fermée, tout comme elle l’avait laissé le matin même. Elle la déverrouilla et entra chez elle de nouveau confiante en sa nouvelle sécurité. Andréa fit le tour de sa maison sans rien trouver de changé, de bougé ou de nouveau, pas même les balles annoncées. Elle s’assit et ne fit rien d’autre que lire une revue de photographie érotique qui s’intéressait à l'œuvre d’un portugais promoteur de piscine dans les années vingt.

!

L’homme cagoulé surgit d’un placard et se jeta, couteau à la main, sur Andréa. Celle-ci ne prit pas le temps de faiblir et, à la grande surprise de l’assaillant, parti à l’affront. Ils se produisit la plus étrange collision de l’histoire de l’attentat. L’énorme agresseur n’eût pas le temps d’axer sa lame vers la douce et ferme chair d’Andréa qu’elle lui avait sauté dessus, les yeux fermés, poussée dans un cri défiant toute raison, sur l'incohérence d’une mort désespérée. Ils se percutèrent à pleine vitesse et tandis qu’Andréa voltigeait dans un KO longuement aérien, lui fut déséquilibré et se renversa sur le sac à main d’Andréa. Lorsque son coude glissa sur la poche, il poussa le rouge à lèvre contre le cil du pistolet qui éclata le foi du malheureux. Il mourut quand Andréa toucha le sol. Elle n’eût donc aucune explication supplémentaire sur la nature de ce mortel harcèlement, ni sur la mystérieuse providence qui avait amené un pistolet dans sa vie et qui avait déclenché ce tire salvateur.

Andréa développait une fierté sans précédent. Elle avait fait la peau à son agresseur et cela l’excitait au point qu’elle trouva joyeux de jeter le cadavre par son balcon. Celui-ci tomba dans un camion benne plein de vieux béton et s’enfuit se faire enterrer dans une décharge. Andréa ne s’en aperçu pas et préféra porter son attention sur le nettoyage de la petite flaque de sang qui brillait comme l’échéance d’un moment douloureux. Malgré son calme et son soulagement, Andréa ne trouva pas le repos. Dans sa première nuit de question, où toutes les énigmes cherchent à être réunies en une seule et même problématique, Andréa fut sortie de sa méditation par la découverte immobile d’une balle de pistolet. Sur le chemin du balcon, et jusqu’à son bord, elle trouva une quinzaine de munitions et un autre revolver gorgé de décharge. Elle se rendit compte du peu d’usage que cela représentait pour elle ; mais d’un certain côté, elle venait de tuer un étrange singe, qui sans doute devait avoir quelques amis tout aussi inconscients qui risquaient de se manifester dans des engagements similaires. Peut-être aurait-elle dû fouiller sa victime. Elle descendit au pas de course jusque dans la rue se rendant compte de son manque de tact et du danger que représentait un cadavre  tué par balle devant chez elle, et avec des fractures qui laissaient présager la hauteur de son étage. Une fois dans la rue, prête à être insulté, médise et embarquée, elle ne trouva rien. pas même une trace d’écrasement. Il n’y avait rien, désespérément rien car même les marques sur le lieu de l’agression avaient disparu. C’est à ce moment précis qu’elle eût son premier tic. Andréa leva le sourcil dans un effort prolongé qui lui fit basculer la tête dans une fine courbe de point d’interrogation. Elle se mit à chercher. Elle ne savait pas quoi mais elle fouilla tout son appartement pour trouver une raison à sa situation, comme si elle avait besoin d’une preuve qui puissent lui confirmer les faits comme étant des faits réellement physiques. Son appartement grouilla d’une série d’explosions, de jets d’objets et de contenants divers et variés. Rien de tout ce maquillage, de ses bijoux, de ses statuettes ou autres lampes ou garniture à vide ne pouvait susciter une moindre envie, jalousie ou même remémorer à Andréa une quelconque querelle infime soit-elle. Il y avait les flingues, et les balles. Andréa arrêta de brasser ses nombreuses babioles, s’approcha des deux ovnis d’acier, les prit dans ses mains, visa le mur, mima une rafale, s’immobilisa, rit, puis fondit en larme, recroquevillée, avec deux pistolets comme deux moignons.


0,1



Dès que l’automne commençait à blanchir les trottoirs de la nuit, Andréa en ressuscitait les couleurs forestières. Pedro et ses amis calquaient  leurs soirée sur les tendances branchées d’Andréa et celles d’automne en devenaient généralement les plus perruchées. Cette année Andréa avait décrété que la mode était au soleil mourant. De tout côté on vit couler d’alléchantes flammes le long des silhouettes, dans les plus sombres variantes d’orange, de jaune et de rouge. On brûlait des feuilles de vigne roussies pour chaque évènements. L’ambition naturelle étant de raviver les flammes, Pedro fut surpris et comblé d’une réaction si amoureuse dans un thème qui se prêtait plus volontiers à la dépression. Andréa, qui avait foi en ses guays brebis, n’était aucunement surprise par leur volonté belligérante à tout surpasser par l’amour et pour récompenser les plus hardis, elle organisa trois soirée “Nique ta mère l’hiver” où chaque invité se présentait en mini-short et marcel. Le froid n’était pas glacial mais suffisant pour que chaque personne trouve un aveugle intérêt à se réchauffer. Andréa y portait une grande fourrure où les quelques frigorifiés pouvaient trouver un court refuge. Elle n’y suscitait aucun désir et c’était pour elle le sommet de la luxure. Pedro affirmait sans contestation possible qu’il n’y eût de plus rut saison que cette automne là.

Le jour du Fiew Bléant des Vertes-et-Misère, toute la communauté gay se retrouva dans un immense entrepôt Place d’Antéro pour y fêter l’anniversaire de Pedro. Pedro n’était pas de nature beau, mignon, costaud ou virile, il était simplement présent à chaque orgie et était devenu une célébrité. Cet anniversaire marquait la fin d’une année et fit autant de bruit qu’un nouvel an chinois. Au milieu des tumultes et des nombreuses partouzes ont apporta à Pedro son cadeau d’anniversaire.

!

L’entrepôt manqua d’exploser par l’inspiration rapide de la foule qui éclata en un fou rire général à l’apparition de Tymoté. Tymoté était un jeune orang-outang roux, poilu et effronté comme un soleil mourant. Pedro fut mollement ravi de son nouvel ami et exalté quand on lui montra les quelques tours appris à Tymoté. Tymoté fut dressé pour l’occasion et son ordre premier fut une attaque d’amour. Son dresseur, une fois qu’il eût fini de rassurer le singe sur les rires de la foule, désigna Pedro du doigt en criant : ”Tymoté ! Attaque d’amour !”. Le singe s’élança dans un sprint félin pour finalement enlacer Pedro dans ses immenses bras et de sa poigne de fer, il immobilisa Pedro qui essuya les bisous épais d’une bouche délicate et dégoulinante. Pedro détenait son garde idéal et dans un immense éclat de joie il prit par au jeu amoureux de Tymoté. Quand Tymoté et Pedro furent calmés, Tymoté attacha lui-même sa laisse au bras de Pedro, s’assit à côté de lui et regarda dans des yeux langoureux comme le font ces personnes au pouvoir surpuissant de se persuader à se trouver face à l’être aimé. Pedro ne s’arrêta plus de jouer avec son singe et par la suite, s’occupa de lui comme un enfant.


0.2



Plusieurs mois s’enchaînèrent  et Andréa sentait grossir en elle une massive boule de cristal....




        Je continue ?